Le dernier Juif de Rotterdam

Lorsque la sonnette de la porte d’entrée retentit, mon hôtesse, qui me cachait, ouvrit, ne se doutant pas que c’était la Gestapo venue pour m’arrêter. Trois hommes se précipitèrent à l’intérieur, revolvers aux poings. En me voyant, ils crièrent: « Haut les mains! ». Puis ils me passèrent les menottes.

Vers la torture

 

C’était le 1er septembre 1944. Tous les Hollandais de 17 à 40 ans étaient forcés de travailler dans les usines de munitions allemandes. J’avais à ce moment 25 ans. C’était donc une bonne raison pour m’arrêter. Me regardant attentivement, un des hommes me demanda : « Es-tu Juif ? ». Puis il ajouta : « La police le saura bientôt ! En avant. » Aussitôt après mon arrestation, la famille qui me cachait disparut. Heureusement, car la police revint presque immédiatement. Ces amis risquaient la déportation ou la mort. J’ai su cela plus tard, à ma grande joie. En arrivant au poste, l’interrogatoire commença : « Es-tu le fils de l’horloger Katz ? – Non, répondis-je. Je m’appelle Ernest Cassuto. Je suis fils du professeur Cassuto. » Sachant mes parents bien cachés quelque part dans le pays, je pus révéler ma véritable identité.

Les Nazis voulurent aussi connaître le nom des personnes qui m’avaient aidé à me procurer de fausses cartes d’identité et de rationnement. Je refusai obstinément de trahir mes bienfaiteurs non-Juifs. Si j’avais mentionné un seul nom, au moins deux cents personnes de la Résistance hollandaise auraient péri par les mains des Nazis. « Très bien, dirent-ils. Tu vas passer cette nuit en prison et, demain, tu seras expédié au quartier général nazi de Rotterdam et, là, dans la chambre de torture, ils obtiendront de toi tout ce qu’ils veulent savoir. » Je fus jeté dans un cachot, un trou noir dont la porte se referma. Le lendemain, je fus réveillé par trois hommes armés de fusils. Ils m’amenèrent par train à Rotterdam. En arrivant, ils me mirent face au mur jusqu’au moment où je fus introduit devant les interrogateurs. Ils voulurent avoir les noms des amis qui m’avaient aidé. Encore une fois, je refusai. Alors, ils donnèrent l’ordre de m’amener dans la chambre de torture. En route, je priai le Dieu de mes Pères, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui garda Daniel dans la fosse aux lions et ses trois compagnons dans la fournaise ardente. Mes prières furent exaucées.

Le nazi qui devait me faire subir la torture venait de commencer son horrible travail quand je lui dis: « Pourquoi vous donnez-vous tant de peine et perdez-vous votre temps ? Tuez-moi plutôt. Je n’ai pas peur de mourir. Je crois en Dieu. Je suis racheté par le Messie qui est mort pour expier les péchés de tous les hommes, même les vôtres, si vous vous repentez. » Je disais la vérité, car, pendant que j’avais été caché, j’avais lu la Bible que mes bienfaiteurs, croyants non-Juifs, m’avaient donnée. En la lisant, mes yeux s’étaient ouverts pour reconnaître en Jésus Celui de qui les prophètes ont parlé. Je n’avais pas pu m’empêcher de croire, de tomber sur ma face devant Lui et de reconnaître que mes péchés avaient été expiés par Lui, comme le dit Esaïe au chapitre 53: « Il a été blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui. Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » Je m’étais senti plus blanc que neige, lavé dans le sang de Jésus, l’Agneau de Dieu. Oh ! moment inoubliable !

L’Allemand fut tellement frappé d’entendre un Juif parler ainsi qu’au lieu de continuer sa besogne, il se mit à converser avec moi sur Hitler qu’il admirait. De mon côté, je cherchais à diriger son attention vers Dieu et son Oint.

Pendant la discussion, les aiguilles de l’horloge avaient tourné. La cloche sonna, indiquant que le temps de la torture était terminé. Nous descendîmes. Là, Dieu fit encore un autre miracle en voilant les yeux des interrogateurs, Ils ne remarquèrent pas que je ne portais aucune trace de torture. Ils m’envoyèrent en prison à Rotterdam, en attendant de me déporter à Auschwitz.

En fouillant mes poches, ils trouvèrent la photo de ma fiancée, une ravissante jeune fille. Elle avait trouvé, comme moi, en Jésus, le Messie d’Israél. Nous avions été cachés au même endroit pendant trois mois. Mais, pour des raisons de sécurité, nous avions été obligés de nous réfugier chacun de notre côté. Quelques mois après, un traître la signala à la Gestapo. Lorsque la nouvelle de son arrestation me parvint, je faillis perdre la foi en Dieu! Mon avenir me parut sombre comme un abîme.

Mais Dieu me consola par Sa Parole, dans la Bible, au point que je pus dire, comme Job: « L’Eternel a donné; l’Eternel a ôté. Que le Nom de l’Eternel soit béni! » (Chapitre 1, verset 21)

Je me souviens qu’en regardant la photo de ma fiancée, le nazi a dit: « Je me rappelle très bien de cette jeune fille. C’est celle qui a lu la Bible jusqu’à la dernière minute. » Ces paroles furent pour moi comme un message de Dieu et une assurance qu’Il serait avec moi comme Il avait été avec elle.

J’attendais donc sans frayeur ma déportation et la fin de ma vie dans une chambre à gaz. La présence du Seigneur ne me quittait pas. Sa paix régnait dans mon coeur. Je ne craignais pas la mort. Je passais mon temps dans la prière et la méditation de la Parole de Dieu. Toute la Bible infusait en moi une vie puissante et pure. Comme Jésus l’avait dit autrefois: « Sondez les Ecritures, ce sont elles qui rendent témoignage de moi », en lisant, je Le découvrais partout: dans les Psaumes, dans les Prophètes, dans la Loi. Il est vraiment la clef qui ouvre ces trésors divins et la lampe qui éclaire les chercheurs.

Hitler pouvait me prendre tout, mais il ne pouvait pas fermer la fenêtre du ciel, ouverte sur moi, d’où la lumière jaillissait jusque dans mon cachot noir !

 

Libération

Quelques semaines après mon arrestation, le dernier convoi devait partir pour Auschwitz. Mais, cette nuit, une main mystérieuse enleva l’étoile jaune de dessus ma porte. Elle servait pour indiquer les partants vers les camps d’extermination. Par ce miracle, je fus sauvé. Je fus le seul Juif resté en prison. Les Allemands me surnommèrent « Der letzte Jude von Rotterdam » (le dernier Juif de Rotterdam).

Les troupes alliées, après avoir percé le front et pénétré en Allemagne, perdirent la bataille d’Arnhem, ce qui les empêcha de libérer la Hollande qui resta encore sous la cruelle botte nazie. Mais ils ne purent plus continuer la déportation des Juifs vers la mort. Restait cependant la possibilité de me fusiller. Mais l’Eternel veillait sur moi. « L’Ange de l’Eternel campe autour de ceux qui Le craignent et les arrache au danger. » (Psaume 34-8.)

Les jours, les semaines passèrent dans des conditions parfois insupportables. Les mauvaises pensées m’assaillaient par moment. Cela venait de Satan qui me poussait à la révolte contre Dieu: « Tu fais partie de la race élue. Belle affaire ! Elue pour quel but ? Pour être maudit ! Pourquoi tant souffrir uniquement parce que tu es Juif ? Et que veut dire être Juif ? »

Alors, je me souvenais de ce que m’avait dit un chrétien: « Quel bonheur d’être Juif, d’appartenir à la race élue de Dieu d’où est sorti le Sauveur du monde ! » Je me rappelais également l’amour des non-Juifs qui risquaient leur vie pour nous sauver, nous Juifs, inventant toutes sortes de cachettes chez eux, partageant avec nous leurs dernières réserves de nourriture. Quel était le mobile de tant de dévouement, sinon le fait que nous étions des Juifs, le Peuple élu duquel est issu le Sauveur qui les avait amenés à la foi dans le Dieu d’Israël ? Ce sont aussi eux qui mettaient la Bible dans nos mains pendant que nous étions cachés dans des trous, traqués par des nazis.

Quelques jours avant la libération, les nazis pensèrent qu’il valait mieux exterminer les prisonniers plutôt que nous rendre vivants aux alliés. Mais un vrai chrétien, policier hollandais, appartenant à la Résistance, en fut informé et, sous prétexte de nous conduire aux bains municipaux, nous aida à nous évader.

Peu de temps après, la Hollande fut libérée. Je retrouvai bientôt mes parents et mon plus jeune frère. Des chrétiens les avaient cachés et, comme moi, ils avaient trouvé la foi au Messie par la lecture de la Bible.

A Dieu soit la Gloire !

Koskino

Un ingénieur finlandais, très connu, raconte les faits suivants qui se sont passés durant la Guerre d’Hiver[1] et montrent ce que Dieu peut faire en grâce, au milieu des scènes les plus cruelles de la haine des hommes.

 

Je servais comme officier dans l’armée du Maréchal Mannerheim[2]. C’était un temps terrible. Nous avions repris une ville qui avait été occupée par l’ennemi. J’avais sous ma garde nombre de prisonniers bolcheviques dont sept devaient être fusillés au matin.

 

Je n’oublierai jamais le dimanche qui a précédé cette exécution. Les sept condamnés étaient dans les caves de l’Hôtel de Ville et dans le corridor, mes hommes devaient les surveiller, le fusil en mains. L’atmosphère était toute de haine, car mes soldats, ivres de succès, se moquaient de leurs prisonniers : ces derniers juraient et frappaient les murs de leurs mains ensanglantées. D’autres gémissaient en pensant à leur femme et à leurs enfants en lointaine Russie.

 

Le lendemain, à l’aube, ils devaient mourir.

 

Subitement, un des condamnés à mort se mit à chanter. Chacun pensa d’abord qu’il était devenu fou. Mais j’avais remarqué que cet homme, appelé Koskino, n’avait pas juré comme les autres ; lui n’était pas furieux, au contraire, il était assis sur un banc, offrant le tableau du plus complet désespoir.

 

Cet homme chanta, d’abord timidement, mais peu à peu sa voix s’affermit. Tous les prisonniers se tournèrent vers lui, écoutant son chant :

 

À l’abri dans les bras de Jésus

Mon âme peut se reposer doucement.

Écoute, j’entends la voix des anges qui viennent à moi

À travers les champs de jaspe,

À travers la mer de cristal !

 

Et cette strophe, il la répéta plusieurs fois.

 

Quand il eut fini de chanter, il y eut quelques minutes de silence. Soudain un homme, plus sauvage que tous les autres, s’écria : « Koskino ! mais d’où est-ce que tu sais ce chant ? Tu essaies de nous rendre religieux ! » Koskino regarda ses camarades et, les yeux pleins de larmes, leur dit :

 

« Camarades, écoutez-moi une minute ; vous me demandez d’où j’ai ce chant. Eh bien ! je l’ai entendu chanter… Ma mère chantait des chants de Jésus, ma mère priait Jésus ». Il s’arrêta comme s’il avait besoin de nouvelles forces ; puis, s’étant levé comme un soldat qu’il était, il regarda les autres droit dans les yeux et continua :

 

« C’est lâche de cacher ce qu’on croit. Le Dieu de ma mère est maintenant le mien… Je ne puis pas vous dire comment c’est arrivé.

 

Hier soir, j’étais réveillé et, subitement, j’ai vu le visage de ma mère devant moi. J’ai senti qu’à mon tour, je devais trouver son Sauveur, mon Sauveur, pour me cacher en Lui. Et alors j’ai prié, comme le brigand sur la croix, que Christ me pardonne, qu’Il purifie mon âme pécheresse et qu’Il me prépare pour me présenter devant Lui, puisque je dois Le rencontrer si tôt. C’était une nuit étrange ; à certains moments, il me semblait que tout était éclairé autour de moi ; des versets de la Bible de ma chère mère, de son livre de cantiques, venaient à mon esprit, m’apportant des messages du Sauveur. Je l’ai accepté, j’ai rendu grâces et, depuis lors, ce verset ne cesse de résonner en moi. C’était la réponse de Dieu à ma prière, et je ne peux plus la garder pour moi, car dans quelques heures je serai avec le Seigneur, moi, pécheur, sauvé par grâce ! »

 

Le visage de Koskino était radieux. Ses camarades étaient là, assis en silence ; lui-même était toujours debout, comme rivé au sol. Mes propres soldats écoutaient en silence ce que disait ce révolutionnaire rouge. Et voici que tout à coup un de ses camarades lui dit : « Koskino, tu as raison, tu as raison, oh ! si seulement je savais qu’il y a miséricorde pour moi mais mes mains ont versé le sang, ma langue a blasphémé Dieu et mes pieds ont foulé tout ce qui est sacré et saint ; je réalise qu’il y a un enfer et que c’est le seul endroit pour moi ! »

 

Il s’effondra par terre en gémissant dans le plus profond désespoir : « Koskino, disait-il, prie pour moi, demain je dois mourir, mon âme sera dans les mains du diable ». Et ces soldats rouges se jetèrent à genoux l’un à côté de l’autre, l’un priant pour l’autre. Ce n’était pas une longue prière, mais cette prière a atteint le ciel. Et nous, Finlandais, qui l’écoutions, nous avons oublié toute notre haine, cette haine s’est fondue dans la lumière du ciel.

 

Voici donc des hommes qui allaient mourir, mais qui cherchaient la réconciliation avec Dieu. Une porte conduisant à l’invisible était déjà ouverte. Nous étions presque en extase devant une telle scène.

 

Il était quatre heures du matin ; tous les camarades de Koskino avaient suivi son exemple, et tous priaient. Le changement d’atmosphère était indescriptible ; les uns étaient par terre, les autres sur leur banc ; les uns pleuraient doucement, les autres parlaient des choses spirituelles.

 

Aucun n’avait de Bible, mais l’Esprit de Dieu parlait. Enfin ils se souvinrent de leur famille à la maison et l’heure qui suivit fut employée à écrire des lettres qui contenaient des confessions et des traces de larmes. La nuit était presque finie, le jour était là : personne n’avait dormi un seul instant.

 

Un des rouges dit : « Koskino, chante-nous donc encore ce cantique », et cette fois, tous chantèrent avec lui. Les soldats finlandais se joignirent au chant et les caves de ce vénérable Hôtel de ville résonnèrent des chants célébrant le sang de l’Agneau !

 

L’horloge sonna six heures. Oh ! combien j’aurais voulu obtenir la grâce de ces prisonniers mais je savais que je n’y arriverais pas.

 

Entre deux rangées de soldats finlandais ils sortirent et se rendirent au lieu de l’exécution. L’un des prisonniers demanda l’autorisation de chanter le chant de Koskino encore une fois. L’officier le lui accorda.

 

Puis ils demandèrent la grâce de mourir la face découverte et la main levée vers le ciel et ils se mirent à chanter avec une puissance extraordinaire :

 

À l’abri dans les bras de Jésus…

 

Quand la dernière ligne fut chantée, le lieutenant donna l’ordre de faire feu.

 

Et nous, nous étions tous agenouillés dans la prière.

 

Ce qui s’est passé dans le cœur de chacun, je ne puis le dire, mais ce que je sais, c’est que depuis cette heure, moi, officier finlandais, je suis un homme changé, j’ai rencontré Christ dans un de ses disciples les plus bas tombés. Grâce à lui, j’ai réalisé que moi aussi je pouvais appartenir au Seigneur.


Notes :

[1] La guerre d’Hiver, connue également sous le nom de guerre soviéto-finlandaise ou guerre russo-finlandaise, éclata avec l’invasion de la Finlande par l’Union soviétique, le 30 novembre 1939, après l’échec des négociations engagées par les Soviétiques avec les Finlandais dans le but de créer des avant-postes pour protéger la ville de Leningrad, très proche de la frontière, d’une éventuelle attaque de l’Allemagne nazie (la Finlande étant perçue par les soviétiques comme susceptible de collaborer, au moins passivement, avec l’Allemagne nazie).

[2] Le baron Carl Gustaf Emil Mannerheim (1867 – 1951) était maréchal de Finlande et homme politique. Régent de Finlande en 1918, il était le commandant en chef des forces finlandaises à la fin du premier conflit mondial, poste qu’il occupe à nouveau durant la Seconde Guerre mondiale. Enfin, il fut président de la Finlande entre 1944 et 1946.

Rose Werner

Ma femme et moi, nous avons eu le privilège d’être les amis d’une Juive de Hongrie. Dans sa famille, on croyait en Jésus depuis deux générations. Elle s’appelait Rose Werner.

 

Au cours de la seconde guerre mondiale, Rose avait eu l’occasion de s’échapper de Hongrie.

 

Le Seigneur lui a parlé directement, et lui a dit : « Non ! Je veux que tu ailles te livrer à la Gestapo et que tu leur dises que tu es une Juive ». Elle l’a fait. Très peu de gens ont survécu à Auschwitz. Elle a fait partie des très rares survivants de ce camp de la mort. Il n’y a pas de mots pour décrire tout ce qu’elle avait vécu à Auschwitz. Les Nazis rassemblaient chaque jour des milliers de femmes, les déshabillaient entièrement, leur rasaient la tête, leur arrachaient les dents, les gazaient, puis les brûlaient dans les fours crématoires.

 

Rose s’était livrée volontairement aux Nazis pour subir tout cela. Quand elle est partie pour rejoindre le Seigneur, il y avait beaucoup de gens pour l’accueillir, beaucoup de ces femmes Juives qui avaient été gazées, mais qui avaient pu, juste avant de mourir, entendre l’Evangile de Jésus le Messie, qui leur avait été annoncé par une Juive qui croyait en Lui !

 

Jacob Prasch

Il n’y avait plus de nombre pour compter

Joseph, fils de Jacob et de Rachel, est vendu comme esclave à des marchands nomades, par ses frères. Après avoir été revendu à un riche Egyptien, il est accusé par la femme de ce dernier d’avoir tenté d’abuser d’elle alors, qu’en réalité, c’est elle qui a voulu aller vers lui ; il est envoyé en prison. Partageant sa cellule avec deux autres prisonniers égyptiens, il est sollicité à donner la signification de deux de leurs songes. Quelques temps plus tard, Joseph est conduit devant le pharaon pour essayer d’expliquer l’explication de deux songes faits par celui-ci :

 

« Pharaon dit alors à Joseph: Dans mon songe, voici, je me tenais sur le bord du fleuve. Et voici, sept vaches grasses de chair et belles d’apparence montèrent hors du fleuve et se mirent à paître dans la prairie. Sept autres vaches montèrent derrière elles, maigres, fort laides d’apparence et décharnées : je n’en ai point vu d’aussi laides dans tout le pays d’Egypte. Les vaches décharnées et laides mangèrent les sept premières vaches qui étaient grasses. Elles les engloutirent dans leur ventre, sans qu’on s’aperçût qu’elles y fussent entrées; et leur apparence était laide comme auparavant. Et je m’éveillai. » (Gn 41 : 17 à 21)

 

Le Pharaon continue : « Je vis encore en songe sept épis pleins et beaux, qui montèrent sur une même tige. Et sept épis vides, maigres, brûlés par le vent d’orient, poussèrent après eux. Les épis maigres engloutirent les sept beaux épis. » (Gn 41 : 22 à 24)

 

« Joseph dit à Pharaon : Ce qu’a songé Pharaon est une seule chose ; Dieu a fait connaître à Pharaon ce qu’Il va faire.  Les sept vaches belles sont sept années et les sept épis beaux sont sept années ; c’est un seul songe. Les sept vaches décharnées et laides qui montaient derrière les premières sont sept années et les sept épis vides, brûlés par le vent d’orient, seront sept années de famine. Ainsi, comme je viens de le dire à Pharaon, Dieu a fait connaître à Pharaon ce qu’Il va faire. Voici, il y aura sept années de grande abondance dans tout le pays d’Egypte. Sept années de famine viendront après elles ; et l’on oubliera toute cette abondance au pays d’Egypte, et la famine consumera le pays. » (Gn 41 : 25 à 30)

 

Après cette explication, Pharaon nomme Joseph à la tête de son pays pour gérer les quatorze années en question. Lors des sept années d’abondance, le texte biblique nous dit que « Joseph amassa du blé, comme le sable de la mer, en quantité si considérable que l’on cessa de compter, parce qu’il n’y avait plus de nombre. » (Gn 41 : 49) Ce texte a longtemps été commenté en disant qu’il est une allégorie ou une image pour vraiment signifier qu’il y avait une récolte particulièrement importante…

 

Mais l’archéologie et en particulier l’égyptologie et le déchiffrage des hiéroglyphes apportent un éclairage intéressant sur ce texte :

 

Les Égyptiens de l’Antiquité utilisaient un système de numération décimale. Chaque ordre de grandeur (unités, dizaines, centaines, etc.) possédait un signe répété le nombre de fois nécessaire[1].

La numération égyptienne n’est pas une numération de position comme c’est le cas pour nous (le chiffre 1 peut représenter une unité, une dizaine, une centaine… en fonction de sa position dans le nombre). Autrement dit, le nombre et le nombre  sont un seul et même nombre : 12.

 

Le hiéroglyphe indique donc l’ordre de grandeur qu’il code par son tracé même et non pas par sa position dans l’écriture du nombre : l’inconvénient de cette numération se fait apparent si on songe à l’écriture du nombre 9 999 999 par exemple, qui n’exige l’écriture que de sept chiffres dans notre numération de position, alors qu’il en faudrait soixante-trois en numération égyptienne.

 

Toutefois quand les nombres sont écrits en hiéroglyphes, ce qui est le cas lorsqu’ils sont gravés sur les parois des temples, les unités, dizaines et centaines  sont en demi taille. Ils se regroupent par ordres de grandeur : unités ensemble, dizaines ensemble, centaines ensemble…

Par exemple, le nombre 1 527 s’écrit :

Dans ce système de numération, il y a un problème pour les grandes quantités… et en particulier si le nombre que l’on souhaite retranscrire est supérieur à 9 999 999… Dans ce cas, il n’y a plus de nombre puisque la plus grande unité représentable est le million ; tandis que pour la dizaine de millions,  il n’y a rien…

 

Une fois de plus, les textes bibliques sont d’une précision remarquable…

 

Un tel texte peut aussi servir à contrecarrer les partisans d’une écriture tardive des textes bibliques… En effet, pour écrire que les Egyptiens avaient une limite dans leur système de calcul et de représentation des nombres, il fallait le savoir… Donc, soit vivre au temps du Moyen Empire égyptien[2], soit après Champollion[3], à qui nous devons le déchiffrage de l’écriture égyptienne antique !


Notes :

[1] Il s’agit d’un système appelé additionnel.

[2] Le Moyen Empire commence en -2060 sous la XIe dynastie. Certains pensent que Joseph a plutôt vécu durant la deuxième période intermédiaire d’Egypte, période d’occupation du pays par les Hyksôs. Toutefois, beaucoup de détails des textes bibliques démontrent que Joseph a vécu durant le Moyen Empire. Entre autres, en Gn 41 : 14, à sa sortie de prison pour rencontrer le pharaon, Joseph se rasa ; le fait de se raser toute la tête était d’usage chez les Egyptiens alors que les Hyksos, c’était l’inverse, barbes et cheveux étaient bien vus. En Gn 41 : 45, le pharaon donne une femme à Joseph, fille de Poti-Phéra, prêtre d’On ; On était le centre du culte solaire du Moyen Empire dans lequel le dieu suprême était Re ou Ra ; le dieu des Hyksos était Set et non Re, qui est en fait le même dieu que Baal.

[3] Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune (1790 – 1832), est un égyptologue français. Déchiffreur des hiéroglyphes, il est considéré comme le père de l’égyptologie.

Une otage chrétienne face à son ravisseur

« Ps 59 : 17 : Et moi, je chanterai ta force ; dès le matin, je célébrerai ta bonté. Car tu es pour moi une haute retraite, un refuge au jour de la détresse. »

 

Le 15 mars 2005, Ashley Smith, une jeune veuve et mère de famille de 26 ans résidant à Atlanta (USA), a été prise en otage et gardée prisonnière dans son appartement par Brian Nichols, un suspect de 33 ans, qui venait de tuer 4 personnes et d’en blesser une 5ème lors d’une évasion du palais de justice d’Atlanta.

Pendant la durée de sa captivité, Ashley Smith a parlé calmement à Brian Nichols de sa foi et de sa confiance en Dieu, et lui a lu des passages d’un livre parlant du sens de la vie. Elle est passée du rôle d’otage à celui de confidente et a parlé du sens de la vie au tueur, pendant qu’une gigantesque chasse à l’homme avait lieu à l’extérieur de son appartement.

Ashley Smith a raconté que Nichols l’a kidnappée dans le parking à l’extérieur de son appartement, alors qu’elle revenait d’un magasin.

 

« Il a dit : Je ne te ferai pas de mal si tu fais ce que je te dis », a-t-elle raconté.

Nichols l’a attachée avec du scotch marron, un rideau et une rallonge et lui a demandé de s’asseoir dans la salle de bain pendant qu’il prenait une douche. « Je croyais qu’il allait m’étrangler », a-t-elle raconté.

Bien que son épreuve ait commencé par un pistolet enfoncé dans les côtes, totalement ligotée, tout s’est terminé avec les armes déposées par terre lorsque Nichols l’a laissée aller voir sa petite fille.

Après des heures entières à parler des meurtres, de leurs familles et de Dieu, Ashley Smith rapporte que Nichols désirait seulement une vie normale.

« Je pense sincèrement que lorsque je le regardais, il ne voulait plus recommencer. Je lui ai dit : Il risque d’y avoir encore beaucoup de blessés et tu vas probablement mourir. »

Nichols a détaché Ashley Smith, lui a permis de lire un passage dans un livre qu’elle choisit car l’auteur y parle de servir Dieu et son prochain.

« Tu es ici, dans mon appartement, pour une raison particulière », lui a-t-elle dit, lui suggérant qu’il était peut-être destiné à être capturé et à faire connaître la parole de Dieu à ses compagnons de prison.

Quelques heures plus tard, Nichols lui a permis de quitter son appartement et elle a appelé la police. Lorsque les autorités sont arrivées, Nichols s’est rendu calmement, en agitant une serviette blanche en guise de drapeau blanc, après que Ashley Smith l’ait convaincu d’abandonner. Il doit répondre à des accusations fédérales et d’état pour les meurtres d’un juge, d’un reporter de tribunal, d’un député et d’un agent fédéral.

La Bible d’Olivétan

La première page de la Bible d’Olivétan, Genèse chapitre 1. On note que la numérotation des versets n’existait pas encore, chaque étoile dans le texte renvoie à une note dans la marge.

Une traduction n’est jamais anodine. Bernard Roussel a montré que Olivétan a travaillé sur une bible rabbinique. Olivétan joua sur 3 registres pour faire passer certaines de ses préoccupations théologiques : d’une part, il a fait des mentions marginales. L’apparat critique de la Bible de 1535 est l’un des plus riches de l’époque. Certaines notes en effet indiquent expressément certaines idées réformées comme l’injonction de ne pas participer aux cérémonies de l’Eglise Romaine. Le deuxième registre est fourni par l’index de l’ouvrage qui précise le sens doctrinal de certaines expressions. Par exemple, Olivétan précise que « libre-arbitre » n’est pas une expression biblique, mais il oublie de préciser que « serf-arbitre » (qu’il utilise) n’est pas biblique elle non plus. Enfin, sur un troisième registre, celle de la traduction, Olivétan a fait des choix. Quand un mot hébreu avait plusieurs traductions possibles, le choix qu’il fait est doctrinal, pour se démarquer de la tradition catholique : ainsi, Olivétan choisit de remplacer le mot d’ « évêque » par le mot « surveillants », « apôtres » par « ambassadeurs », « calice » par « coupe » ou encore le mot « prêtre » par le mot « sacrificateur » ou « ministre ». De nos jours encore, toutes les versions protestantes ont gardé le mot « sacrificateur ». Or, nous pouvons comparer avec les anglais qui traduisirent la Bible King James 80 ans plus tard : ils ont préféré garder le mot « prêtre ».

 

Pour conclure cette petite analyse critique du travail d’Olivétan, voici ce que dit B. Roussel :  » Cette traduction contribue à peser sur le groupe vaudois pour les faire adhérer à la réforme suisse ».

 

 

En dehors de ces considérations doctrinales, la traduction d’Olivétan n’était pas parfaite. Lui-même le savait bien. Mais il avait travaillé dans des conditions difficiles et avec une rapidité incroyable parce que l’enjeu était de taille : la Réforme était commencée depuis 5 ans à Neuchâtel et il n’y avait toujours pas de Bible en français !

 

De 1535 à 1538, Olivétan apporta de nombreuses corrections, surtout pour le Nouveau Testament. Les spécialistes du XIXe siècle ont jugé que sa traduction de l’Ancien Testament était un chef d’œuvre, car il maîtrisait bien mieux l’hébreu que le grec. (sur l’illustration : le début du livre des Nombres dans la Bible d’Olivétan. On remarquera que la fin du livre du Lévitique finit avec une typographie élégante en cul-de-lampe. Les caractères sont encore gothiques, hérités de la tradition manuscrite médiévale.)

 

Une édition révisée du Nouveau Testament fut publié en 1538 par Olivétan mais la mort le prit la même année. Qui allait réussir à améliorer son oeuvre ?

 

Son cousin Calvin trouvait que la traduction d’Olivétan était « rude et aucunement éloignée de la façon commune et reçue ». Il publia en 1560 une nouvelle Bible d’Olivétan après en avoir dirigé les travaux de révision. Mais il émit un vœu :

 

 » Mon désir serait que quelqu’un ayant bon loisir et étant garni de tout ce qui est requis à une telle oeuvre, y voulût employer une demi-douzaine d’ans, et puis communiquer ce qu’il a fait à gens entendus et experts, tellement qu’il fût bien revu de plusieurs yeux ».

 

Malheureusement, il ne se trouva personne pour entreprendre ce profond travail de révision. 100 ans plus tard, le grand pasteur protestant Claude commença ce travail avec un grand savant catholique Richard Simon, mais la révocation de l’Edit de Nantes interrompit les travaux. Louis XIV venait de proscrire le protestantisme de France et les huguenots commencèrent à fuir la persécution des dragonnades.

 

L’influence que la Bible d’Olivétan exerça sur les autres traductions

 

Dès la parution de 1535, la Bible d’Olivétan était tellement réussie pour l’époque qu’elle provoqua un petit raz-de-marée !

 

En 1562, la Bible de Genève était publiée en anglais par des exilés britanniques qui avait utilisé comme modèle la Bible d’Olivétan.

 

Le hollandais Hackius se basa aussi sur Olivétan pour réviser la Bible de Hollande.

 

Pendant près de 250 ans, toutes les éditions protestantes de la Bible en français ont été basées sur le travail d’Olivétan. C’est seulement à la fin du XVIIe siècle que le Synode des Eglises Wallonnes confia au pasteur David Martin la tâche de remettre en français courant la Bible d’Olivétan devenue presque illisible pour un lecteur contemporain.

 

Et voici comment la Boucle est bouclée ! Avec la Bible de David Martin, disponible encore aujourd’hui pour le lecteur attentif du XXIe siècle, la Bible française a gardé le même esprit de piété, de ferveur et d’honnêteté qui, de Pierre-Robert Olivétan, à David Martin, en passant par Calvin et Claude, a animé les fidèles serviteurs de Dieu au service de la Parole de Jésus-Christ.

La Louis Segond 2002 : une traduction dangereuse

La Nouvelle Bible Segond (NBS) est parue en juin 2002 : dans cette traduction nouvelle, qui est d’appartenance déclarée protestante évangélique, on trouve la même tendance à changer la précision du vocabulaire biblique qui avait déjà été amorcé par la Bible Bayard en 2001.

 

Et pourtant, les traducteurs de la NBS ne sont pas des laïcs, ce sont des chrétiens protestants, évangéliques ou adventistes, dont le ministère et l’engagement religieux au sein de leur communauté sont attestés !

 

Mais ils ne semblent pas du tout conscients du ver (l’esprit de l’antichrist) qui est dans le fruit (à l’œuvre ici-bas).

 

Voici ci-dessous quelques passages qui montrent que l’ambiguïté des nouveaux mots choisis par les traducteurs de la NBS finira par corrompre la pensée chrétienne dans les générations à venir si les chrétiens ne font pas attention.

 

Les trois mots les plus caractéristiques de la pensée chrétienne sont « repentance », « résurrection » et « Evangile ». Voici comment on arrive à les détruire dans un souci (inconscient ?) d’œcuménisme qui s’oriente doucement vers la religion mondiale unifiée que les new-ages préparent avec l’ONU.

 

1ère démonstration : TOUS les passages classiques qui parlent de repentance ont été complètement modifiés :

 

Matthieu 3:8

Segond 1910 : Produisez donc du fruit digne de la repentance.

Segond 2002 : Produisez donc un fruit digne du changement radical.

 

Matthieu 4:17

Segond 1910 : Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

Segond 2002 : Dès lors, Jésus commença à proclamer : Changez radicalement, car le règne des cieux s’est approché !

 

2 Timothée 2:25

Segond 1910 : il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité,

Segond 2002 : qu’il corrige avec douceur les contradicteurs, au cas où Dieu leur donnerait de changer radicalement pour parvenir à la connaissance de la vérité,

 

Apocalypse 2:22

Segond 1910 : Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de leurs oeuvres.

Segond 2002 : Je vais la jeter sur un lit et dans une grande détresse, elle et ceux qui commettent l’adultère avec elle, à moins qu’ils ne reviennent de leurs oeuvres.

 

Apocalypse 16:11

Segond 1910 : et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres.

Segond 2002 : Ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne revinrent pas de leurs oeuvres.

 

2ère démonstration : TOUS les passages classiques qui parlent de l’évangélisation ont aussi été complètement modifiés :

 

Actes 8:40

Segond 1910 : Philippe se trouva dans Azot, d’où il alla jusqu’à Césarée, en évangélisant toutes les villes par lesquelles il passait.

Segond 2002 : Quant à philippe, il se retrouva à Azoth ; il annonçait la bonne nouvelle dans toutes les villes où il passait, jusqu’à son arrivée à Césarée.

 

Ephésiens 2:17

Martin 1855 : Et étant venu, il a évangélisé la paix à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près.

Segond 2002 : Il est venu annoncer, comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches ;

 

Romains 2:16

Segond 1910 : Ceci paraîtra au jour auquel Dieu jugera les actions secrètes des hommes, par Jésus-Christ, selon mon Évangile.

Segond 2002 : au jour où Dieu, selon ma bonne nouvelle, juge les secrets des humains par Jésus-Christ.

 

3ère démonstration : TOUS les passages classiques qui parlent de la résurrection de Jésus-Christ ont également été complètement modifiés :

 

Matthieu 26:32

Segond 1910 : Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.

Segond 2002 : Mais après mon réveil, je vous précèderai en Galilée.

 

Matthieu 28:7

Segond 1910 : et allez promptement dire à ses disciples qu’il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c’est là que vous le verrez. Voici, je vous l’ai dit.

Segond 2002 : et allez vite dire à ses disciples qu’il s’est réveillé d’entre les morts. Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voilà, je vous l’ai dit.

 

Actes 2:32

Segond 1910 : C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins.

Segond 2002 : Ce Jésus, Dieu l’a relevé, nous en sommes tous témoins.

 

Romains 6:9

Segond 1910 : Sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus, et que la mort n’a plus de pouvoir sur lui.

Segond 2002 : Sachant que le Christ réveillé d’entre les morts ne meurt plus ; la mort n’exerce plus sur lui sa maîtrise.

 

Les origines de la Bible Louis Segond

Jusqu’au 19ème siècle, le protestantisme francophone a pour l’essentiel utilisé la traduction de la Bible réalisée par Olivétan[1], un cousin de Calvin.

 

La Compagnie des pasteurs de Genève demande au docteur en théologie Louis Segond de réaliser une nouvelle traduction. Celui-ci traduit les textes à partir de l’hébreu, de l’araméen et du grec, langues « originelles », et non plus d’après la Vulgate latine, comme cela se faisait jusqu’alors. L’Ancien Testament ne comprend pas les textes dits « deutérocanoniques » par la tradition catholique.

 

La version Segond paraît en 1880. Elle connaîtra une très grande diffusion et sera adoptée par l’ensemble du protestantisme francophone.

 

En 1978, l’Alliance biblique universelle en publie une nouvelle révision, connue sous le nom de Bible à la Colombe.

En 2002, une nouvelle révision est publiée, plus dangereuse encore que la précédente[2]


Notes :

[1] Voir « La Bible d’Olivétan »

[2] Voir « La Louis Segond 2002 – une traduction dangereuse »

Les vœux d’un conseil municipal

Les archives de la ville de Mulhouse contiennent un intéressant document daté de janvier 1537 dont voici l’introduction :

 

« Nous, maire, petits et grands conseillers, nouveaux et anciens chefs de corporations, souhaitons à chacun de nos concitoyens et parents, ecclésiastiques et gens du monde, nobles et ordinaires dans notre ville : Paix, grâce, miséricorde de Dieu notre Père céleste, et une connaissance pure de Jésus-Christ, notre seul Sauveur.

 

Au cours de l’année écoulée, nous avons diligemment fait annoncer et prêcher la doctrine saine, pure et claire à vous, les habitants de notre ville. Par la grâce du Tout-Puissant, la connaissance de Dieu s’en est trouvée richement accrue en même temps que le véritable amour chrétien qui est un fortifiant pour nous et tous les croyants, qui est également pour nos concitoyens les plus faibles une consolation dans la peine. Ainsi, nous pouvons en ces temps difficiles, fâcheux et dangereux, nous réjouir avec vous dans notre sainte foi chrétienne. Celle-ci se fonde sur la pure parole de Dieu qui est enseignée tous les jours dans notre église ! Et c’est par elle que nous invoquons notre Père céleste en Jésus-Christ à qui soit publiquement rendu l’hommage et le respect. »