Sa mort fut une véritable prédication

C’était une visite de routine qui amena Stephan Schmidt, pasteur d’une paroisse de campagne de l’Allemagne du Sud, à l’hôpital. Là se trouvait couchée sur son lit de mort, une dame de sa paroisse, âgée de 87 ans, désirant lui parler encore une dernière fois. Elle remercia son pasteur pour ses prédications au travers desquelles elle avait connu la vérité sur Dieu.

Elle le remercia également, parce que trois ans auparavant, elle avait ainsi pris la décision de confier sa vie à Jésus.  » Je sais où mène le voyage « , dit-elle. Elle décéda trois jours après. Selon des témoins, elle mourut dans une paix totale, se réjouissant à la pensée de ce qui l’attendait au ciel.  » Jésus, Jésus !  » furent les derniers mots que ses lèvres prononcèrent. Sa mort fut une véritable prédication pour toutes les personnes présentes, comme nous le rapporte le pasteur Schmidt.

Quelques jours plus tard, le téléphone sonna chez ce pasteur. L’un des médecins de la clinique s’annonça. Il lui dit :  » Vous êtes bien le pasteur qui a encore parlé avec cette vieille dame, peu de temps avant qu’elle ne décède ?  » Ce docteur n’avait encore jamais été témoin d’une mort aussi paisible.  » Qu’avait donc cette femme que moi je n’ai pas ? « , demanda finalement le médecin.  » Je peux vous le dire exactement « , répondit Schmidt, en invitant celui-ci à venir à une réunion dans son église. Lors de cette réunion, on pria aussi pour les malades. A sa grande surprise, le
médecin expérimenta une guérison physique dans son propre corps. La réunion qu’il venait de vivre, plus la guérison dont il venait de faire l¹expérience, ainsi que l’entretien personnel qu’il eut avec le pasteur, tout cela eut un grand impact sur sa vie.

Ce même soir, le pasteur accompagna le médecin à son domicile. Sur le chemin du retour, dans la voiture, le docteur exprima le désir de se convertir sur le champ à Jésus-Christ. Pour ce faire, il conduisit le véhicule jusqu’à la bande d’arrêt d’urgence d’une voie express, déclencha le signal de détresse et, avec le pasteur, ils se mirent à prier. C¹est alors qu’il accepta le pardon de Dieu et qu’une grande joie remplit son cœur.

A peine eurent-ils fini de prier qu’une patrouille de police s’arrêta derrière leur voiture. Les policiers contrôlèrent voiture et papiers. Lorsqu’ils leur demandèrent ce qu’ils faisaient là le soir, sur la bande d’arrêt d’urgence, la réponse fut spontanée :  » Nous prions !  » Cela leur parut suspect. C’est pourquoi ils soumirent le pasteur et son passager à un test d’alcoolémie. Ce dernier fut également sans résultat. Au moment du départ le médecin, s¹adressant à l’un des policiers, lui dit :  » Jeune homme, je vous souhaite de vivre un jour quelque chose d’aussi beau que ce que je viens de vivre ici ce soir !  »

Quelques jours plus tard, le téléphone sonna une nouvelle fois chez le pasteur Schmidt. Le policier qui l’avait contrôlé récemment, était à l’appareil, lui posant la question suivante :  » Je voudrais savoir ce que ce médecin a que je n¹ai pas ?  » –  » Je peux vous le dire exactement « , répondit le pasteur en invitant promptement le policier à la prochaine réunion dans son église. Ce jeune policier y apparut accompagné cette fois de son amie.

 » C’est quand même étonnant, déclare le pasteur, les heureuses répercussions que peut avoir la mort d¹une personne en paix avec Jésus-Christ et réconciliée avec Dieu « .

Alexandre le mauvais soldat

Il y avait dans l’armée d’Alexandre le Grand, le conquérant macédo­nien, un fort mauvais soldat. Il y en avait certainement d’autres, mais celui-là avait le tort de porter le même nom que son général. Il s’appelait Alexandre.

 

Un jour, excédé d’entendre parler de la mauvaise conduite du soldat Alexandre, le Général Alexandre fit comparaître le premier devant lui.

 

« Ecoute, lui dit-il, de deux choses l’une ou tu deviens un vaillant soldat, ou tu prends un autre nom que le mien ! »

 

A combien de chrétiens, le Seigneur pourrait dire très justement :

« Change de conduite ou ne t’appelle plus chrétien ! »

 

« Conduisez-vous d’une manière digne de l’Evangile du Christ… » Philippiens 1 : 27

Torturé, son bourreau se converti

J’étais médecin au 1st Cavalry[1] dans les montagnes du centre du Vietnam. J’y étais depuis huit mois lorsque nous fûmes pris dans un combat. J’étais sur le terrain en train de m’occuper d’un camarade blessé quand l’ennemi surgit derrière nous, et nous fûmes faits prisonniers.

Quand je suis parti au Vietnam, j’ai emporté un petit Nouveau Testament sur lequel j’avais inscrit mon nom et l’adresse de mes parents. Quand nous fûmes capturés, je le cachai et je pus ainsi le garder subrepticement avec moi en détention. Je restais prisonnier de guerre pendant quatre ans et pendant ce temps, j’ai été battu et parfois mis en isolement. Certains gardiens étaient plus hostiles que d’autres.

Trois d’entre nous s’évadèrent en utilisant une courroie de sandalette pour brûler les barres de bambou de notre fenêtre. Nous avons tout laissé derrière nous y compris mon Nouveau Testament. Nous avons réussi à quitter le pays, en nous déplaçant surtout de nuit. Nous sommes tombés sur nos troupes trois semaines plus tard et fûmes enfin sauvés.

Il y a environ deux ans, mes parents m’ont téléphoné pour me dire que j’avais reçu une lettre du Vietnam. A ma plus grande surprise, elle venait d’un des gardiens qui m’avaient torturé pendant ma détention. Il avait trouvé mon Nouveau Testament et l’avait gardé. Après la guerre, il s’était enfui en Thaïlande et après avoir lu le Nouveau Testament, il avait accepté Jésus comme son Sauveur personnel. Maintenant il servait le Seigneur auprès des Vietnamiens. Il déclarait qu’il venait à Miami et qu’il voulait prendre contact avec moi. Je lui répondis et lui donnai mon numéro de téléphone.

Quand il arriva en Floride avec sa femme, ils m’appelèrent. Nous nous sommes mis d’accord pour une rencontre. J’étais déjà dans la pièce lorsqu’il est arrivé. Il est aussitôt tombé à genoux devant moi et m’a demandé pardon. Je lui répondis que je ne pouvais pas encore lui pardonner pour la douleur et les dégâts physiques qu’il m’avait causés. Je lui dis que je devais travailler à cela.

Il m’invita à venir à Miami pour raconter notre histoire à l’assemblée. J’acceptais mais, une semaine avant la date où l’on devait se voir, l’ouragan Andrew frappa la région de Miami. Pendant l’ouragan, il sortit et il fut tué.

Sa femme insista pour que je vienne parler dans l’église comme son mari l’avait voulu. De la chaire, j’ai pu lui pardonner toute la brutalité dont il avait fait preuve à mon égard. Sa femme m’offrit le petit Nouveau Testament que j’avais laissé derrière moi lors de mon évasion.

Mon expérience montre combien est puissante la Parole de Dieu et ce qu’elle peut faire. Elle m’a réconforté et m’a fortifié pendant ma détention. Ensuite elle a changé la vie d’un homme qui avait été extrêmement brutal et hostile, qui n’avait rien connu de l’amour de Dieu et de Sa tendre main jusqu’à sa lecture. Aujourd’hui, il est dans les bras du Père.

Fred Hanzlik, Floride


Note :

[1] La 1re division de cavalerie américaine est une division blindée appartenant à l’US Army.

Il n’y a pas d’obscénité dans notre langage

Qu’est-ce qu’un langage obscène? Selon un dictionnaire, il s’agit d’un langage « inju­rieux, vulgaire ou irrévérencieux ». Malheureuse­ment, dans bon nombre de pays, cette façon de parler est devenue monnaie courantes. Si autrefois, en général, seuls les hommes se permettaient d’employer un tel langage, aujourd’hui il est de plus en plus fréquent de l’entendre dans la bouche des femmes. Toutefois, dans certai­nes cultures, il fut un temps où le langage obs­cène nexistait pas. Considérons par exemple le témoignage de James Kaywaykla, un Apache.

 

James est né au Nouveau-Mexique (États­Unis), en 1873 suppose-t-on. Vers la fin du sa vie, alors quil atteignait les 90 ans, voici ce qu’il a raconté:

 

“Un matin, j’ai été réveillé par le son de la voix de mon grand-pères. Assis à l’entrée de no­tre hutte, il contemplait le lever du soleil et chantait la Chanson du matin, un hymne à la gloire de Yusn[1] […] Il le remerciait ainsi pour l’un de ses plus beaux dons : l’amour entre un homme et une femme, lien que les Apache con­sidèrent comme sacré. Jamais ils ne font de plaisanteries obscènes sur le sexe, et ils ne comprennent pas que l’homme blanc ose tour-ner en dérision la conception et la naissance. A leurs yeux, cela équivaut à blasphémer le nom de Dieu. Je suis très fier qu’il n’y ait pas d’obscénité dans notre langage. Pour nous, le privilège de pouvoir participer à la création d’une nou­velle vie est plutôt une occasion de remercier le Créateur de la vie.

 

Voilà près de 2000 ans, l’apôtre Paul a écrit: “Qu’aucune parole pourrie ne sorte de vo­tre bouche, mais quelque parole qui soit bonne pour bâtir quand il en est besoin, pour qu’elle communique à ceux qui l’entendent ce qui est favorable. “ Il a également déclaré; “Que for­nication et Impureté sous toutes ses formes ou avidité ne soient même pas mentionnées parmi vous comme il convient à des saints; ni con­duite honteuse, ni propos stupides, ni plaisan­teries obscènes-— choses qui ne sont pas convenables —, mais plutôt l’action de grâces. “  — Ep 4 : 29 ; 5 : 3 et 4.

 

Comment chasser de notre cœur, de notre esprit et de notre bouche le langage et les plai­santeries obscènes ? Ce conseil que PauI a donné aux Philippiens peut tous nous aider:

 

« Frères, toutes les choses qui sont vraies, tou­tes celles qui sont dignes, toutes celles qui sont justes, toutes celles qui sont pures, toutes celles qui méritent d’être aimées, toutes celles qui ont bon renom, s’il y a quelque vertu et s’il y a quel­que chose qui soit digne de louanges, conti­nuez à considérer ces choses. » — Phi 4 : 8.


Note :

[1] Selon la croyance apache, Yusn est le créateur de la vie.

Le Kundalini yoga ou la puissance du Serpent

Témoignage d’un ex-pratiquant du Kundalini Yoga libéré à sa conversion

Dans les années 70, j’étais un adolescent. J’ai abandonné les racines de ma religion Réformée (Protestante) pour plonger dans le mysticisme. Avant de revenir à Christ, j’avais déjà absorbé près de 200 doses de LSD, et un grand nombre d’autres produits chimiques qui détraquent le cerveau. Certains de ces produits étaient directement fabriqués par mes amis et moi dans nos « laboratoires » domestiques.

 

Pendant toute cette époque, j’ai lu un grand nombre de livres sur la méditation, l’alchimie, et la sorcellerie. Quand je m’inscrivis à l’Université du Michigan, je me joignis à l’Ashram Siddha Yoga, qui était sous la direction spirituelle de Muktananda Paramahansa, par l’intermédiaire d’un gourou qui officiait près de chez moi.

 

J’avais l’habitude de me rendre à l’Ashram pour y pratiquer la méditation, et invoquer les dieux Hindous. Nous mangions la nourriture placée devant l’autel, et qui avait été soumise à l’influence des chants sacrés, afin de pouvoir recevoir la grâce du gourou.

 

Puis vint le moment où l’on nous offrit l’occasion de passer par l’aboutissement de notre formation. Cela consistait à recevoir l’initiation de la shaktipat. Je passai par la formation adéquate. À la fin de la cérémonie, le gourou local vint m’imposer les mains sur la tête.

 

Quand il m’imposa les mains, mes yeux se fermèrent aussitôt et se tournèrent vers le haut. Je sentis des courants électriques me parcourir le corps.

 

Puis le gourou se dirigea vers les autres candidats à l’initiation et leur imposa les mains. Certains se mirent à respirer rapidement et avec force. D’autres ont commencé à faire des mouvements physiques. D’autres encore eurent des manifestations diverses.

 

J’ai continué à fréquenter l’Ashram pendant un moment… J’ai aussi fréquenté le Sidda Yoga Dham à Ann Arbor. J’y ai étudié le Kundalini Yoga[1] sous la direction d’un gourou. J’ai poussé mes études assez loin pour recevoir l’initiation « shaktipat. »

 

Heureusement, le Seigneur Jésus avait d’autres plans pour ma vie. Il me ramena à Lui et me donna une foi totale en Lui seul. Je renonçai à toutes mes pratiques antérieures lorsque je revins à mon Sauveur.


Note :

[1] Le Kundalini Yoga est encore appelé Raja Yoga ou Roi des Yogas. Il existe diverses formes de yoga, dont le Hatha Yoga. La traduction en français de l’expression « Kundalini Yoga » signifie « Yoga de la puissance du Serpent. »

Bénédiction de Toronto et manifestations démoniaques

Témoignage du Pasteur G. Williams[1].

 

Après m’être longuement informé sur l’église Vineyard de Toronto, j’ai finalement décidé de m’y rendre en personne pour voir ce qui s’y passait, et qui attirait toute l’attention, non seulement de Toronto, mais dans tout le Canada et même dans le monde entier.

 

En entrant dans l’église de Toronto, mon attention fut immédiatement attirée par un jeune homme d’environ 35 ans, qui était debout à l’arrière de l’église. Il avait les yeux fermés, les bras étendus devant lui. Il les élevait et les abaissait très rapidement, comme s’il maniait le manche d’une ancienne pompe à eau. Il faisait aussi un bruit de moteur d’avion.

(…/…)

Tout son corps tremblait violemment, apparemment sans qu’il puisse le contrôler. Je pris un siège. Peu après, une jeune femme vint s’asseoir à côté de moi et commença à faire les mêmes exercices giratoires avec son corps. Je parcourus du regard la salle, et je vis que beaucoup de gens s’efforçaient « d’entrer dans l’Esprit » de la même manière. Il me sembla que ce phénomène était accepté par tout le monde, et même, je m’en rendis compte plus tard, encouragé.

 

La réunion commença par un moment de « louange et d’adoration. » Les gens semblaient tout à fait libres de lever les bras dans la louange. Les cantiques et les chœurs étaient bien conduits. On pouvait assurément ressentir une atmosphère d’attente. L’auditorium était plein à craquer. Quand la louange fut achevée, on nous conduisit dans la prière.

 

L’un des responsables nous expliqua ensuite qu’il allait demander à plusieurs personnes de partager leur témoignage, pour raconter ce que le Seigneur avait fait pour eux depuis qu’ils étaient venus dans cette église Vineyard. La première personne invitée à monter sur l’estrade fut justement ce jeune homme qui avait attiré mon attention quand je suis entré dans la salle. Apparemment, c’était un prédicateur Baptiste de l’Angleterre. Il vint sur le devant de l’estrade et commença à parler. Après avoir prononcé quelques phrases, il s’écroula à terre en rugissant et en poussant des cris perçants.

 

Le responsable nous assura que tout allait bien. Il nous expliqua que ce rugissement venait du Saint-Esprit… C’était le rugissement du lion de Juda. Cela semblait se produire fréquemment dans leurs réunions. Cette explication me surprit, parce que j’avais rencontré de tels rugissements des centaines de fois au cours de mes réunions tout au long des années passées. Et je peux vous assurer que ces rugissements ne venaient pas du Saint-Esprit. C’étaient simplement des démons qui exprimaient leur angoisse et leurs tourments, parce qu’ils possédaient ou tourmentaient ces gens (Marc 5:7).

 

Je fus plus que surpris par ce manque de « discernement des esprits ». Ce jeune homme fut suivi par trois autres personnes. Dès qu’elles se mirent à donner leur témoignage, elles tombèrent à terre en rugissant et en hurlant. Les responsables se mirent à rire et à louer le Seigneur, puis ils reprirent le cours de la réunion.

 

Ce soir-là, l’orateur était un Pasteur Vineyard des Etats-Unis. Apparemment, il appartenait à l’équipe dirigeante du Mouvement. Il nous dit qu’il avait préparé un message, mais qu’il se sentait conduit à le laisser de côté, et à le remplacer par un meilleur, que le Seigneur venait de lui donner. En commençant son message, il nous dit qu’auparavant il était « bien élevé », mais qu’à présent, il était « oint ». Cela ne me dérange pas du tout qu’un prédicateur mette de côté un message, même si le Saint-Esprit le lui a inspiré, pour en donner un autre, que le saint-Esprit lui inspire sur le moment. Cependant, si un prédicateur me dit qu’il met de côté son intellect et qu’il utilise le Saint-Esprit pour justifier un message douteux et confus, je pense qu’il y a là un problème, car l’onction du Saint-Esprit n’est pas incompatible avec le fait d’être bien élevé. En fait, le Saint-Esprit utilise très bien notre éducation, quand c’est Lui qui nous dirige.

 

Pour nous prouver que son nouveau message était bien conduit par le Saint-Esprit, l’orateur ponctuait sa prédication, de temps en temps, par de brefs soubresauts de sa tête, de ses épaules et de ses mains, accompagnés d’un roulement de ses yeux. À chaque fois, il disait : « L’onction du Saint-Esprit est toujours avec moi ! » Je crois que l’onction se démontre par le message lui-même, et non par des secousses physiques ou des manifestations spéciales, qui peuvent ou non accompagner ce message.

 

L’orateur conclut son message en nous disant que le Saint-Esprit était en train d’agir au milieu de nous, et que tous ceux qui ressentaient des tremblements, des secousses quelconques, ou une insensibilité de leurs membres, devaient comprendre que ces manifestations venaient du Saint-Esprit. Il demanda à tous ceux qui ressentaient ces manifestations de lever la main, pour qu’un membre de leur équipe pastorale vienne prier pour eux. Beaucoup de gens commencèrent à manifester un tremblement incontrôlable de leur corps. Beaucoup tombèrent à terre en rugissant et en poussant de grands cris. D’autres se mirent à rire à gorge déployée. Je pus marcher à mon aise dans toute la salle pour observer ce qui se passait.

 

Il ne fait aucun doute que si ces gens étaient à la recherche d’une expérience religieuse, ils étaient en train d’en vivre une, qui était complètement différente de celles qu’ils pouvaient avoir dans une église évangélique, pentecôtiste ou charismatique traditionnelle. Même s’il y avait certaines ressemblances.

 

En observant ce qui se passait dans cette église Vineyard, beaucoup de gens pourraient en conclure que, même si tout cela semblait assez différent de ce qui se passait dans la plupart des églises, c’était probablement bon, et que cela venait sans doute de Dieu. Après tout, les gens venaient ici du monde entier, et repartaient dans leurs églises pour y répandre ce qu’ils avaient reçu à Toronto !

 

Je retournai à l’église de Toronto le 17 novembre, dans l’après-midi, pour une conférence réservée aux Pasteurs et responsables d’églises. Voici le programme : louange, adoration, prière, et message donné par un ancien professeur d’un Institut Biblique de Dallas, dirigeant du Mouvement Vineyard, qui était à présent Pasteur d’une Eglise Presbytérienne.

(…/…)

Ce message fut bien reçu, et se conclut par une (prétendue) parole de connaissance invitant ceux qui le désiraient à s’approcher, pour qu’ils soient guéris de divers problèmes de santé. La réponse fut positive. Là encore, un peu partout dans l’assistance, des gens ont commencé à trembler d’une manière incontrôlable. Plusieurs tombèrent à terre.

 

Je crois que le ministère de l’église Vineyard de Toronto doit être évalué et examiné à la lumière des Ecritures. Nous ne pouvons pas nous contenter de l’écarter d’un revers de main, comme certains ont tenté de le faire pour les premiers disciples, le jour de la Pentecôte, en disant qu’ils étaient ivres. Mais nous devons l’évaluer et l’examiner, pour voir ce qui est de Dieu et ce qui ne l’est pas. Jacques a dit, en parlant de la bouche : « De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ? Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues ? De l’eau salée ne peut pas non plus produire de l’eau douce (Jc 3:10-12). On pourrait dire de même en ce qui concerne la louange et l’exercice du ministère. Si un ministère produit à la fois la bénédiction et la malédiction, nous devons l’examiner pour voir d’où cela provient afin de sonder les Ecritures (Jn 5 : 39 et Ac 17 : 11) et de juger de tout au travers de celles-ci.

.———-

Note :

[1] Le Pasteur G. Williams a exercé son ministère pendant plusieurs années en compagnie du Pasteur David Mainse, à l’Eglise du 100, Huntley Street, à Kitchener, au Canada. Il a ensuite été Pasteur de l’Eglise du Bon Samaritain, dans la même ville. Il exerce à présent un ministère d’évangéliste dans tout le Canada.

L’homme qui était différent

Il y a bien des années, quand la Chine était encore un pays libre et ouvert aux étrangers, deux jeunes gens se mirent en route, tôt le matin, le long d’une piste cahoteuse. Ils portaient des sacs à dos regorgeant de Bibles, de Nouveaux Testaments et d’Evangiles, car ils se rendaient à une petite ville de marché pour vendre leurs livres, et, si possible, pour parler du Dieu vivant aux gens du pays, qui rendaient un culte aux idoles.

Ils marchaient avec entrain, d’un pas rythmé, entre de profondes rizières vertes, et au bout de deux heures environ, ils atteignirent la périphérie de la ville de marché — une étendue à ciel ouvert, grouillant de monde et encombrée de mules et de marchandises. Les jeunes gens hésitèrent.

— Ils n’ont peut-être jamais vu quelqu’un comme nous, dit le plus jeune, qui s’appelait Jacques.

 

— Mais nous pouvons toujours leur montrer les livres, dit David, l’aîné des deux. Vas-y ! je crois qu’ils nous ont vus.

 

Il avait raison. A leur approche, tous les visages semblaient tournés vers eux, et ils furent entourés d’une foule de curieux. Quelques-uns riaient, d’autres s’interrogeaient, mais aucun ne montrait de l’hostilité, et les livres furent avidement achetés, car bien que la plupart des fermiers eussent été analphabètes, beaucoup d’entre eux avaient des proches ou des enfants qui savaient lire, et un livre était un objet rare et précieux — en plus, ceux-là étaient si bon marché !

 

David et Jacques se déplacèrent lentement à travers le marché. C’était un lieu sordide. Les mendiants pleurnichaient pour obtenir quelques pièces, et les marchands les repoussaient violemment. Chacun marchandait, se querellait, trichait, et essayait de l’emporter sur quelqu’un d’autre. Les jeunes gens se dirigèrent vers un bouquet d’arbres et s’accroupirent au milieu d’une foule de gens qui prenaient leur repas de midi à l’ombre. Puis ils sortirent les livres qui leur restaient.

 

— Dis-nous de quoi parlent ces livres !, lança un paysan d’une voix dolente. Nous ne savons pas lire.

 

Qu’est-ce que David pouvait bien leur dire ? Que comprendraient-ils d’un Dieu vivant et aimant ? Est-ce que cela les intéresserait ? Il regarda à la ronde les visages qui étaient tournés vers lui, certains si mornes, d’autres si cupides et sournois, et il se mit à parler de Jésus, celui qui allait çà et là, en faisant du bien, qui enseignait aux gens à aimer leurs ennemis et qui disait: « Heureux ceux qui procurent la paix, ceux qui sont miséricordieux, et ceux qui ont le coeur pur. » Les chinois l’écoutèrent avec étonnement, et l’auditoire ne cessa de s’élargir. Emporté par son sujet, David parla encore et encore..

Soudain, il fut interrompu. Un homme se fraya un chemin dans la foule, empressé et tout souriant :

 

— Je connais cet homme, annonça-t-il. Il habite dans notre village. Viens et je te le présenterai.

 

C’est en vain que David tenta d’expliquer que cet homme, dont il avait parlé, avait depuis longtemps quitté ce monde. Le chinois balaya ses explications.

 

— Non, non, ton ami, il n’y en a qu’un comme lui. Il sera heureux de te voir, puisque tu le connais si bien. Viens, suis-moi. Il habite dans la prochaine vallée.

David et Jacques furent d’emblée disposés à le suivre ; les paroles de cet homme avaient éveillé leur curiosité, et ils avaient encore beaucoup de temps devant eux. Le paysan avait hâte de se mettre en route, c’est pourquoi ils endossèrent leur sac à dos et le suivirent, prenant leur déjeuner en marchant. Une heure de marche les amena au village — une étendue sur laquelle étaient éparpillées des huttes branlantes, où des porcs farfouillaient avec leur groin dans la poussière et les immondices qui pourrissaient de chaque côté de la piste.

 

— Ton ami habite ici, dit le paysan, en poussant de côté un enfant aux yeux enflés et infectés. Il sera surpris de te voir.

 

Avant même que le paysan ne s’arrêtât, David et Jacques surent qu’ils étaient arrivés. Il n’y avait pas d’immondices jetés devant cette hutte, et à la place de la boue piétinée, poussaient des plantes vertes. C’était différent.

 

L’homme qui se présenta à la porte était différent, lui aussi. Son visage n’était ni cupide, ni sournois, mais simple et bienveillant. L’enfant aux yeux infectés rampa en douce jusqu’à la porte, et il ne fut pas poussé de côté.

 

— Tes amis, dit le paysan en guise de présentation. Ils ont parlé de toi au marché et moi je leur ai servi de guide.

 

Jacques remit au paysan la pièce de monnaie attendue. L’homme tourna les talons et les laissa en compagnie de ce noble étranger, qui d’une manière ou d’une autre n’était pas un étranger du tout.

 

— Entrez, dit l’homme avec courtoisie, et asseyez-vous. Vous avez fait un long voyage à pied, et je n’ai pas grand-chose à vous offrir. Je vais faire du thé.

 

Pendant qu’ils buvaient, la conversation s’engagea.

 

— Qu’êtes-vous venus faire dans ce village perdu?

 

— Nous vendons des livres.

 

— Des livres qui parlent de quoi?

 

— De Dieu, le Créateur et de son fils Jésus-Christ.

 

– Jésus ?

 

L’homme se leva et son visage s’éclaira étrangement.

 

— Est-ce possible que ce soit le même ? Le connaissez-vous ?, murmura-t-il. Se peut-il que ce soit l’homme que je connais ?

 

Il alla ouvrir une boîte et il revint, tenant dans ses mains un vieil Evangile de Marc en lambeaux.

— Voilà le livre qui parle de mon Jésus, dit-il, (il avait l’air de s’attarder affectueusement sur ce nom). Il y a des années de cela, un homme me l’a vendu sur le marché, et depuis, je le lis jour et nuit. Je n’ai jamais connu d’homme comme lui ! Je me suis dit : « Il est si bon, pourrai-je jamais devenir comme lui ? » Chaque jour, je me demande ce qu’il ferait s’il était ici dans nia maison. Parfois, j’ai l’impression qu’il est réellement là dans cette hutte, ou qu’il laboure et récolte avec moi, ou alors qu’il m’accompagne sur la route du marché. Se pourrait-il que ce soit le même Jésus que vous connaissez?

 

Les yeux des missionnaires se fixèrent sur lui et son visage leur parut si lumineux, si rayonnant d’amour.

 

— Oui, c’est le même Jésus, dit Jacques. Il est Unique.

Mikael Agricola, le “Père de la littérature finnoise”

“Aucun autre livre n’a eu une influence aussi profonde et aussi étendue sur la culture, les valeurs et la pensée finnoises que la Bible.

“Biblia 350 — La Bible et la culture finnoises “

 

Avez-vous accès à la Bible dans votre langue mater­nelle ? C’est fort probable. La Bible est disponible, en tout ou en partie, dans plus de 2000 langues. Et cela n’est pas un hasard. Un grand nombre d’hommes et de femmes à travers les âges se sont évertués à la traduire dans la langue du peuple, en dépit d’obstacles considérables. Mi­kael Agricola a été l’un d’eux.

 

Agricola est l’érudit qui a entre­pris de traduire la Bible en finnois. L’ensemble de ses écrits a contribué au développement de la culture fin­noise telle qu’on la connaît aujour­d’hui. Rien d’étonnant à ce qu’on le surnomme le “ Père de la littérature finnoise”!

 

Mikael Agricola naît vers 1510 à Torsby, un village du sud de la Fin­lande. Son père possède une ferme, ce qui explique le nom “Agricola “, qui signifie “ agriculteur “ en latin. Elevé dans une région bilingue, Agricola parle vraisemblablement le suédois et le finnois. Il étend ses compéten­ces linguistiques dans une école de latin à Vyborg. Plus tard, il s’ins­talle à Turku, alors centre adminis­tratif de la Finlande, où il est secré­taire de l’évêque catholique du pays, Martti Skytte.

 

La situation religieuse et politique de son époque

 

C’est une époque de trou­bles pour la Scandinavie. La Suède lutte pour se sépa­rer de l’Union de Kal­mar, qui rassemble les pays scandinaves. En 1523, Gus­tave Vasa est couronné roi de Suède. Cet événement va avoir une profonde in­fluence sur la Finlande, qui est alors une province sous domina­tion suédoise.

 

Le nouveau roi est déterminé à consolider son pouvoir. Pour attein­dre son objectif, il adopte la Ré­forme, qui est en train de gagner tout le nord de l’Europe. Abandonnant le catholicisme, il fait du luthéranisme la religion du royaume. Il rompt ainsi avec le Vatican, sape l’autorité des évêques catholiques et met la main sur les caisses de l’Eglise. En­core de nos jours, les populations suédoise et finlandaise sont en ma­jorité luthériennes.

 

Un des buts essentiels du pro­testantisme est de remplacer le latin par la langue du peuple aux offices re­ligieux. Ainsi, en 1526, les Ecritures grecques chrétiennes, ou “ Nouveau Testament “, pa­raissent en suédois. Toutefois, sur la Finlande, le vent du protestantisme souffle avec beau­coup moins de force. Peu de personnes se préoccupent de traduire la Bible en finnois. Pourquoi?

 

Une tâche ardue et ingrate”

 

Une raison importante à cela est que pres­que aucun ouvrage de littérature n’a été pro­duit en finnois. Avant le milieu du 16ème siècle, seules quelques prières catholiques ont été consignées dans cette langue. C’est pourquoi, pour traduire les Saintes Ecritures en fin­nois, il faudrait créer une forme écrite pour de nombreux mots, et inventer d’autres mots et expressions. Et tout cela, sans l’aide de ma­nuels de langues. Toutefois, Agricola se met à l’oeuvre!

 

En 1536, Skytte, l’évêque de Finlande, en­voie Agricola poursuivre ses études de théo­logie et de langues à Wittenberg, en Allema­gne. C’est dans cette ville que, 20 ans plus tôt, les coups de marteau de Luther ont re­tenti lorsque, d’après certains témoignages, il a cloué ses 95 fameuses thèses sur la porte de l’église du château.

 

 Wittenberg, Agricola ne se limite pas à faire ses devoirs. Il entreprend ce travail co­lossal qu’est la traduction de la Bible en fin­nois. En 1537, il écrit au roi de Suède “Tant que Dieu me guidera dans mes études, je m’efforcerai, comme j’ai déjà commencé de le faire, de continuer à traduire le Nouveau Tes­tament dans la langue du peuple finnois.“ A son retour en Finlande, il poursuit sur sa lan­cée et devient dans le même temps directeur d’école.

 

La traduction de la Bible est aussi ardue pour Agricola qu’elle l’a été pour d’autres avant lui. Même Luther s’était exclamé “Quelle tâche ardue et ingrate que d’obliger les écrivains hébreux à parler allemand ! “ Il est vrai qu’Agricola pouvait se servir du tra­vail d’autres traducteurs, mais l’obstacle ma­jeur était la langue finnoise, qui avait si peu été mise par écrit!

 

C’est comme si Agricola construisait une maison sans aucun plan et avec des maté­riaux rares et éparpillés. Comment s’y prend-il? Il commence par puiser des mots dans dif­férents dialectes finnois et par les écrire tels qu’ils se prononcent. C’est probablement lui qui invente les termes “ gouvernement “, “hy­pocrite“, “ manuscrit“, “ force militaire “, “modèle “ et “ scribe “ en finnois. il forme des mots composés, des dérivés et fait des em­prunts à d’autres langues, surtout au suédois. Il crée ainsi les termes enkeli (ange), historia (histoire), lamppu (lampe), marttyyri (martyr) et palmu (palmier).

 

La Parole de Dieu pour les gens du pays

 

Finalement, en 1548, le premier volume d’une série est publié sous le titre Se Wsi Testa­menti (Le Nouveau Testament). Certains pen­sent que cette traduction aurait été achevée cinq ans plus tôt, mais que sa publication aurait été retardée, faute d’argent. On suppose qu’Agricola a financé lui-même une grande partie de l’impression.

Trois ans plus tard paraissent Dauidin Psaltari (les Psau­mes), qu’Agricola a traduits, peut-être en collaboration avec d’autres. Par ailleurs, Agricola est le fer de lance de la traduction des livres de Moïse et des prophètes.

 

Reconnaissant humblement ses limites, Agricola écrit en toute franchise “ Qu’aucun chrétien et homme pieux, qu’aucun lecteur de ce Saint Livre ne soit déçu s’il trouve dans cette traduction d’un novice quelque chose d’erroné, d’étrange et laid, ou qui soit exprimé de façon nouvelle.” Malgré les imperfections que peuvent comporter ses tra­ductions, le zèle tenace avec lequel Mikael Agricola s’est efforcé de rendre la Bible accessible au peuple est assuré­ment digne d’éloges.

 

Le legs d’Agricola

 

Début 1557, Agricola devenu luthérien puis évêque de Turku — est choisi pour faire partie d’une délégation qui se rend à Moscou afin d’arbitrer des litiges territoriaux entre la Suède et la Russie. La mission est un succès. Tou­tefois, Agricola tombe malade, sans doute en raison des conditions très pénibles de son voyage de retour. Il meurt avant d’arriver chez lui, vers l’âge de 47 ans.

 

Durant sa vie relativement courte, Agricola n’a produit qu’une dizaine de publications dans sa langue, soit un to­tal de 2400 pages. Toutefois, beaucoup pensent que ce “Père de la littérature finnoise” a stimulé le développe­ment de la culture de son pays. A partir de là, le peuple fin­nois et sa langue ont considérablement évolué dans les do­maines de l’art et des sciences.

 

Ce qui est plus important, c’est que Mikael Agricola a contribué à rendre la lumière de la Parole de Dieu plus éclatante à ses compatriotes. Cela est résumé dans un poème à sa mémoire, écrit en latin après sa mort “ Il n’a pas laissé derrière lui de testament ordinaire. Plutôt qu’un testament, c’est une oeuvre la traduction des li­vres saints en finnois — et cette oeuvre mérite toutes les louanges.”

 

Soif des paroles de la Bible

Pendant un quart de siècle, les chrétiens malgaches persécutés n’eurent d’autre missionnaire que la Bible. Et lorsque, en 1861, après la mort de Ranavalona, une reine persécutrice des chrétiens et de la Parole de Dieu, les missionnaires anglais revinrent (ils avaient été expulsés par la reine Ranavalona en en juillet 1836), au lieu de mille adhérents et de deux cents chrétiens déclarés qu’il y avait en 1835 à Madagascar, ils trouvèrent cinq mille chrétiens déclarés. Voilà ce qu’avait fait la lecture de la Bible. La Bible est un bon missionnaire.

 

Le premier désir des chrétiens malgaches, dès qu’ils eurent retrouvé la liberté de lire la Bible, ce fut de la posséder tous. Les Bibles désirées arrivèrent la veille du couronnement du roi Radama II, d’où il résulta qu’il n’y avait pas, à ce moment, de porteurs disponibles, et que les caisses de Bibles furent immobilisées à la côte pendant quelques semaines. Quel exercice de patience pour les chrétiens malgaches ! Certes, ils étaient heureux de voir auprès d’eux les missionnaires, mais ils ne cessaient de demander : « Où sont donc les Bibles? » Lorsque, à la fin, les caisses arrivèrent, trois journées furent fixées pour la distribution (une pour chaque église de la capitale).

 

L’affluence fut telle qu’on jugea plus prudent de fermer à clef les portes de la maison qui servait de dépôt, et de distribuer les volumes par la fenêtre.

 

Mais combien de chrétiens, dans les régions éloignées, ne purent pas avoir part à la distribution ! Un soir, deux malgaches se présentèrent à une station missionnaire. Ils avaient fait plus de quarante lieues. «Avez-vous une Bible?» leur demanda le missionnaire, après un moment de conversation. «Nous l’avons entendu lire, répondirent-ils, mais nous ne possédons que quelques-unes des paroles de David, et encore ne sont-elles pas à nous. Elles appartiennent à toute la famille. — Les avez-vous avec vous, ces paroles de David?» Les deux visiteurs se regardèrent, craignant qu’on ne leur ravit leur trésor. Puis, rassuré par le missionnaire, l’un d’eux tira des plis de sa tunique quelque chose qui ressemblait à un vieux chiffon roulé. C’étaient de vieilles feuilles du livre des psaumes déchirées, noircies par l’usage. Elles avaient passé de main en main, et avaient fini par tomber en morceaux.

 

« Avez-vous jamais vu les paroles de Jésus, ou de Jean, ou de Pierre? » demanda le missionnaire. « Nous les avons vues et entendues, mais nous ne les avons jamais possédées ». Le missionnaire alla chercher un exemplaire du Nouveau Testament et des psaumes. « Si vous voulez, leur dit-il, me donner ces quelques paroles de David, je vous donnerai toutes les paroles de David, et par dessus le marché toutes celles de Jésus, et de Jean, et de Paul et de Pierre ». Ces hommes n’en revenaient pas. Mais tout d’abord, ils voulurent voir si les paroles de David étaient bien les mêmes. Quand ils s’en furent assurés, leur joie ne connut plus de bornes. Ils laissèrent leurs pages déchirées, prirent congé du missionnaire, et partirent pour refaire leur quarante lieues, rapportant ces merveilleuses paroles aux habitants de leur lointain village.

Un forçat traduit la Bible

C’est à un forçat à vie que les Lapons[1] doivent leur première traduction complète de la Bible.

 

En 1849 éclatèrent en Laponie, des troubles religieux graves. Des exaltés se livrèrent à toutes sortes d’extravagances. Vingt-deux personnes furent emprisonnées, et la paix sembla rétablie, mais en 1852 il y eut une explosion plus terrible encore, et, sous une couleur religieuse, les passions les plus violentes se donnèrent libre carrière.

 

Le pasteur fut maltraité, et son presbytère assiégé par une foule hurlante. Le gouverneur fut assassiné, un négociant subit le même sort, et sa maison fut pillée et livrée aux flammes.

Trente-trois coupables furent arrêtés et livrés à la justice comme meurtriers, voleurs ou incendiaires. Ils furent condamnés une vingtaine environ, à la peine de mort, les autres à la prison perpétuelle. Parmi ces derniers se trouvait un jeune pêcheur du nom de Lars Haetta. Il fut transféré à la maison de correction de Christiania. Il ne savait ni lire ni écrire. Mais quand il vit que c’était pour lui la seule occupation possible, il apprit vite l’un et l’autre. Une fois qu’il sut lire, il prit grand intérêt à la lecture de la Bible. Après l’avoir étudiée pendant un an ou deux, il forma le projet d’achever de la traduire dans la langue des Lapons[2]. C’était, pour un homme d’une éducation aussi imparfaite, une entreprise singulièrement difficile. Il s’y mit tout de même. Il révisa d’abord le Nouveau Testament, puis compléta la traduction de l’Ancien. Au cours de sa peine, la liberté lui fut rendue, et c’est hors de prison qu’il semble avoir achevé sa traduction, qui, revue par des hommes compétents, est devenue la Bible des Lapons norvégiens.

___________________________________________________________

Notes :

[1] Dans un sens large, la Laponie (en suédois Lappland, en same Sápmi) désigne le pays des Saami. Elle est alors une région boréale européenne, située au nord de la péninsule scandinave (dans le nord de la Norvège et de la Suède), au nord de la Finlande et au nord de la presqu’île de Kola en Russie. Dans un sens plus limité, la Laponie est une province historique de la Suède qui, depuis 1809 où la Finlande fut conquise par la Russie, se trouve partagée entre la Suède et la Finlande.

[2] Le Nouveau Testament en Lapon avait paru en 1840, en même temps qu’une histoire sainte contenant la traduction du Pentateuque et de vingt-deux psaumes. Nos documents ne nous disent pas s’il l’acheva.