Allah est le mot arabe pour désigner « Dieu ». L’étymologie que rapporte Dalil Boubakeur[1] est la contraction de Al-Ilāh, (« le Dieu ») en Arabe.
Le mot Allah est utilisé par les musulmans du monde entier, ainsi que par les arabophones chrétiens, juifs ou autres. La plupart des musulmans francophones préfèrent utiliser cette appellation plutôt que le mot « Dieu »[2], car celui-ci peut prendre une forme féminine (déesse) ou un pluriel (dieux), alors qu’Allah est unique, ni masculin ni féminin. D’un point de vue musulman, Allah est considéré comme le nom le plus précieux, nom qui n’est pas descriptif comme les quatre-vingt-dix-neuf attributs qui lui sont traditionnellement attribués, mais évoque la présence même du Dieu unique.
Pour comprendre qui est Allah, faisons un retour historique sur les débuts de l’utilisation de ce nom…
Le symbole du père des dieux au Moyen-Orient, c’est-à-dire Baal, l’équivalent de Zeus pour les Grecs et Jupiter pour les Romains, est, d’après l’archéologie et la Bible, un taureau avec des cornes en croissant de lune. Le dieu principal de Babylone dans l’Antiquité est le dieu de la lune lui aussi représenté par un taureau avec des cornes en croissant de lune, et plus simplement parfois par un croissant de lune.
![]() | Image ci-contre : Relief du dieu-lune Sîn, 8ème siècle av. J.-C., Harran, calcaire. Musée d’Alep (Syrie) : Le dieu Sîn disposait à Harran d’un important sanctuaire symbolisé par des hampes surmontées d’un croissant lunaire. |
Au Moyen-Orient, le dieu de la lune est Ilah[3]. Il ne s’agit pas du nom propre d’un dieu spécifique mais d’une appellation générique pour « le dieu ». Chaque tribu arabe locale se rapportait à son propre dieu tribal local en le nommant Al-Ilah[4] qui est devenu plus tard Allah[5]. De plus Al-Lât, féminin de Allah est une divinité adorée à la Mecque bien avant la venue de Mahomet. Nous apprenons ainsi que Ilah (ou Allah) est adoré sur une longue période pré-islamique, parfois sous d’autres appellations de Allah que nous connaissons aujourd’hui, et donc que Allah ne trouve pas son origine dans la Bible, comme essaient de le faire croire les musulmans, mais du paganisme païen[6]. D’ailleurs, des érudits arabes le reconnaissent puisque Al-Kindi[7] a précisé que l’Islam et son dieu Allah ne sont pas venus de la Bible mais du paganisme des Sabéens[8].
Dans le hadith de Sahîh de Bukhari[9], il est rapporté, au moment où Mahomet reconquit la Mecque en 630[10], qu’il y avait 360 statuettes représentant autant de divinités. Parmi ces divinités, il y avait Baal, le seigneur et maître de tous les autres dieux !
Nous savons par ailleurs que les arabes païens de la Mecque adoraient le Al-Ilah, dieu de la lune qu’ils appelaient Hubal[11]. Ce dieu est présenté par ces habitants de la Mecque comme le seigneur le plus élevé des 360 dieux de ka’ba, tout comme Allah. En fait, Hubal est le dieu auquel les arabes païens adressaient leur prières pour Allah. En d’autres termes, Allah était Hubal[12], dieu de la lune.
Il est clair que Allah était un dieu païen vénéré à la Ka’ba avant la venue de Mahomet.
Nous venons de démontrer qui est Allah, le dieu que Mahomet a choisi d’adorer[13] : c’est le dieu de la lune[14] appelé Baal[15] dans la Bible et dans les textes des civilisation sumériennes, raison pour laquelle le croissant de lune[16] est le symbole universel de l’Islam : il se rencontre sur tous les drapeaux, toutes les mosquées…
Dans la Bible, Baal n’a aucune identité précise mais rassemble toutes les divinités qui peuvent détourner le peuple de Yahvé (Dieu dans la Bible) du droit chemin. Nous trouvons à plusieurs reprises dans la Bible « Le peuple de l’Eternel se détourna du Seigneur et adora les Baals et les Astartés[17] » (Jg 2 : 13).
[1] Personnalité de la communauté musulmane en France : recteur de la mosquée de Paris et ancien président du conseil français du culte musulman.
[2] Chaque fois qu’un musulman prononce le mot Allah en dehors de la récitation d’un verset du Coran ou de la prière, il doit prononcer la formule « Soubhanahou wa ta’ala » qui signifie « Gloire à lui, il s’est élevé (au-dessus de tout) ».
[3] Le i majuscule pourrait laisser penser qu’il s’agit de Llah au lieu de ilah.
[4] D’après le lexique arabe de Lane de 1893, Al-Ilah fait référence « au grand serpent ».
[5] La plupart des lexiques étymologiques arabes reconnaissent que le mot Allah tire son origine de Al-Ilah par contraction.
[6] Nous trouvons le signe du croissant de lune associé aux philistins et aux madianites dans la Bible (Jg 8 : 26 et Es 3 : 18), c’est-à-dire des peuples païens imprégnés de paganismes et d’idolâtries.
[7] Abu Yusuf Yaqub ibn Ishaq al-Sabah Al-Kindi (801 – 873), plus connu en Occident sous son nom latinisé de Alchindius ou Al-kindi, est considéré comme le premier philosophe (faylasuf) arabe, féru dans des domaines très variés : philosophie, mathématiques, médecine, musique, physique, astronomie. Il a écrit 290 ouvrages sous forme de bref traités.
[8] Courant religieux très antérieur à l’Islam (Jb 1 : 15, Es 45 : 14, Ez 23 : 42, Jl 3 : 8) qui consiste dans l’adoration des corps célestes, du soleil de la lune mais aussi des étoiles, soit séparément, soit ensemble. Son nom vient des Sabéens ou Sabiens, ancien peuple de l’Arabie.
[9] L’autorité du Sahîh de Bukhari est reconnue dans le monde musulman. Il comprend 7397 hadith dont 2762 différents. Les Hadith (commentaires initialement oraux et mis par écrit sous forme de recueils) sont classés par thèmes et chaque thème forme un livre (kitâb), divisé en chapitres (bâb). Il y a ainsi 97 kitâb et 3450 bâb.
[10] Les diverses divinités mentionnées dans le Coran sont: Wadd, Suwâ, Yagûth, Yaûq, Nasr (sourate 71.23), Manât, Al-Lât, Uzza (sourate 53.19 et 20).
[11] Certains auteurs arabes modernes estiment que son nom vient de Baal, appellation des dieux cananéens et phéniciens, précédé de hou, article défini dans un dialecte cananéen.
[12] Selon Muhammad ibn Ishaq (historien traditionaliste musulman arabe de Médine [704 – vers 767], connu pour avoir rédigé la première « biographie du prophète » Mahomet appelée sîra.), la statue de Hubal aurait été rapportée de voyage alors qu’elle était placée sur le toit de l’édifice de la Ka’aba. Mahomet l’aurait obtenue à Moab.
[13] Les premiers musulmans étaient à l’aise avec l’Islam, et lui faisaient confiance puisque dans la pratique il n’était pas différent des conceptions mystiques de Qusayy (gouverneur de la Mecque vers 430) : Tabari 6 : 25 « Les ordres de Qusayy n’étaient jamais désobéis » et « En ce qui concerne le hadj, il confirma le droit des Arabes de continuer leur anciennes coutumes. Il les considéra comme un devoir religieux qui ne devait pas changer. » (Tabari est né en 839 au Tabaristan en Iran, ce qui lui vaut son surnom de at-Tabarî. Il est un des plus précoces et des plus célèbres historiens, exégète et écrivain perse du Coran)
[14] Nanna ou Sîn sont les noms les plus courants du dieu mésopotamien de la Lune. Il s’agit d’une des plus importantes divinités des panthéons du Proche-orient ancien. Les Sumériens le nommaient entre autres Nanna ou Zu-en, les Akkadiens, les Babyloniens et les Assyriens plus volontiers Sîn. Son culte est réputé très ancien dans la ville d’Ur mais aussi à Harran. Sous ses différents noms, il fut très tôt adoré dans la plupart des grands centres urbains mésopotamiens. Dans la période où le pays de Sumer et toute la vallée de l’Euphrate furent sous la domination de la cité d’Ur, entre – 2600 et -2400 environ, Nanna en vint à être considéré comme le chef du panthéon sumérien. On le vénérait alors comme le « Père des dieux » ou le « Créateur de toute chose ». Le dieu-Lune est comparé à un taureau, symbole de force, de fécondité, mais surtout, en tant que « porteur des cornes puissantes », du croissant lunaire. Il est représenté par le croissant orienté vers le haut, évoquant tout à la fois la nouvelle lune, des cornes de taureau ainsi qu’une embarcation.
[15] Dans le Coran, Baal est comparé à Allah et présenté comme le Meilleur des créateurs : « Invoquerez-vous Baal (une idole) et délaisserez-vous le Meilleur des créateurs, Allah, votre Seigneur et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres ? » (Coran, sourate 37 [les rangées] verset 125).
[16] Mahomet, en détruisant les idoles de la Mecque, dont Hubal, laissait les païens sans idole pour prier. Hubal, leur dieu principal a été remplacé par Allah, les signes associés auparavant à Hubal (comme les croissant de lune et la ka’ba) le furent à Allah. Ainsi, les païens priaient Allah devant l’image de Hubal (sources: La Mecque de Mohammed par W. Mongomery Watt chapitre 3: Religion des l’Arabie préislamique Page 26 à 45). Le culte de la lune a donc été pratiqué en Arabie plus de 2000 av Jésus-christ. La lune en croissant est le symbole le plus commun de ce culte ! Un apologiste musulman a établi que le symbole du dieu de la lune Hubal fut placé sur le toit de la Ka’ba environ 400 ans avant la naissance de Mohamet. Ceci nous donne l’origine du symbole du croissant de lune placé sur chaque minaret à la Mecque aujourd’hui et symbole central de l’Islam placé sur chaque mosquée dans le monde entier ! (source complémentaire : Muhammad le prophète, le Hafiz Ghulam Sarwar (Pakistan), p 18 et 19)
[17] De la même façon, Astartés rassemble les divinités se référant à Ishtar, la déesse de Babylone.
Une redondance qui ne me paraît pas utile: De plus Al-Lât, féminin de Allah est une divinité adorée à la Mecque bien avant la venue de Mahomet. Nous apprenons ainsi que Ilah (ou Allah) est adoré sur une longue période pré-islamique, parfois sous d’autres appellations de Allah que nous connaissons aujourd’hui, et donc que Allah ne trouve pas son origine dans la Bible, comme essaient de le faire croire les musulmans, mais du paganisme païen[6]. D’ailleurs, des érudits arabes le reconnaissent puisque Al-Kindi[7] a précisé que l’Islam et son dieu Allah ne sont pas venus de la Bible mais du paganisme des Sabéens[8].
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MERCI BEAUCOUP
EXCELLENT COMME D HABITUDE
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Merci pour ces précisions
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