Hérésie de la « déification » de l’homme

Une hérésie propagée par des mouvements comme celui du mouvement de la foi est que l’homme, une fois né de nouveau, devient « un petit dieu ». Cette fausse doctrine part de la supposition que Jésus aurait retrouvé sa divinité au moment de sa nouvelle naissance en enfer. Paul Crouch[1], un des propagateurs du « message de la foi » et directeur d’une des plus importantes émissions de télévision chrétienne aux U.S.A. (appe­lée TBN), a déclaré en parlant de Jésus, qu’il aurait vaincu Satan en enfer. Et c’est au moment où Jésus est né de nouveau en enfer que sa divinité lui a été ren­due.[2] Bien sûr, lorsqu’il affirme que Jésus a retrouvé sa divinité, il suppose qu’à un certain moment donné, il l’avait perdue. Mais une telle assertion est totalement anti-biblique (Phil.2:6; Héb. 13:8).

 

De la même façon que Jésus aurait retrouvé sa divinité après sa nouvelle nais­sance en enfer, le chrétien lui, d’après ces prédicateurs de la foi, deviendrait « une incarnation de Dieu », c’est-à-dire « un petit dieu », au moment de sa nou­velle naissance. Kenneth Hagin déclare encore ceci : « Chaque personne née de nouveau est une incarnation et le christianisme est un miracle. Le chrétien est une incarnation comme l’était Jésus de Nazareth ».[3] Earl Paulk, Charles Capps, Robert Tilton, Kenneth Copeland, Kenneth Hagin, Benny Hinn, Michel Alard et d’autres lea­ders de ce mouvement propagent cette fausse doctrine de « la déification de l’homme ».

 

Earl Paulk, un leader charismatique, écrit : « Adam et Eve furent placés dans ce monde comme la semence et l’expression de Dieu. Comme les chiens ont des chiots et les chats des chatons, Dieu a des petits dieux. Mais nous avons de la peine à saisir cette vérité. Tant que nous ne saisirons pas que nous sommes de petits dieux et que nous avons à agir comme des petits dieux, nous ne pouvons manifester le Royaume de Dieu ».[4]

 

Kenneth Copeland nous informe que ce n’est pas un dieu que nous avons en nous, mais que nous sommes un dieu.[5] Au cours d’une de ses conférences, il donna à son auditoire la leçon suivante : « Quand je lis dans la Bible un passage où Jésus dit : « Je suis », à mon tour, je répète aussi « je suis ». Quand l’actrice bien connue aux U.S.A., Shirley MacClain, une adepte du « Nouvel Age », a répété les propos de son maître spirituel en disant : « Je suis dieu » (ce qui signifie « je suis »), les chrétiens sont outrés, mais quand un prédicateur le déclare, personne ne bronche. Pourquoi deux poids, deux mesures ? »[6]

 

Benny Hinn croit aussi que lorsqu’une personne est née de nouveau et que le Saint-Esprit vient habiter dans son esprit, cette personne devient alors un dieu, littéralement « un dieu-homme ». Voici ce qu’il déclare : « Son Esprit et notre esprit sont un, unis et il n’y a pas de séparation. La nouvelle création est créée selon Dieu, dans la justice et la sainteté. Le nouvel homme est comme Dieu, complet en Jésus-Christ. Puis-je vous dire ceci ? Vous êtes un petit dieu sur cette terre. Répétez-le après moi : « En moi habite un dieu-homme ». Dites-le encore : « En moi habite un dieu-homme » (l’auditoire répète). Maintenant, dites-le enco­re mieux ; cette fois, dites : « Je suis un dieu-homme…. l’Esprit de l’homme en moi est un dieu-homme… Je suis un dieu-homme né du ciel. Je suis un dieu-homme. Je suis une représentation de Jésus. Je suis un super-homme ».[7] Quel blasphème !

 

Les chrétiens critiquent, très justement d’ailleurs, les Mormons, la Science chrétienne et les religions orientales parce qu’ils divinisent l’homme. Et pour­tant, un nombre grandissant de chrétiens, à cause d’un manque de connaissances bibliques considérable, acceptent maintenant cette hérésie de la déification de l’homme, sans se poser de questions.

 

Nulle part dans la Parole de Dieu, il est écrit que l’homme deviendra un dieu. En fait, la seule personne dans les Ecritures à insinuer que la « déification » de l’homme était possible fut Satan lui-même, le père du mensonge, lorsqu’il déclare à Eve : « Vous serez comme des dieux » (Gn 3 : 5). Dans ces temps de la fin, le premier mensonge enregistré dans les Ecritures refait surface. En vérité, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Et la conséquence pour ceux qui croient ce mensonge est toujours la même : la séparation éternelle d’avec Dieu. Contrairement à la théologie de la foi , la Bible enseigne que chaque chrétien est habité par l’Esprit de Dieu. Cependant, une personne née de nouveau ne perd pas son identité lors de sa régénération spirituelle. Dans Galates 2 : 20, l’apôtre Paul parle bien de Christ vivant en lui, mais il ne perd pas sa personnalité, puis­qu’il dit : « Si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu ».

 

La Bible dit : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature, les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Co 5 : 17). Le chrétien est bien « une nouvelle créature en Christ », mais l’accent dans ce verset est sur Christ. La créature demeure toujours une créature. « Le nouvel homme » qui a été créé en Jésus-Christ (Ep 2 : 10) reste toujours un homme. L’exhortation de l’apôtre Paul à se « dépouiller du vieil homme » (Ep 4 : 22) et à « se revêtir de l’homme nouveau » (Ep 4 : 24) fait clairement res­sortir la nature humaine.

 

Nous devons constamment nous rappeler que l’incarnation de Jésus le Fils de Dieu était unique. Appliquer cette « incarnation » au chrétien né de nouveau est un blasphème. Banalisé le miracle de l’incarnation de Jésus, c’est complètement dévalorisé la personne et l’œuvre unique de notre Sauveur. Le concept de l’in­carnation n’a de sens que lorsqu’une personne a existé avant d’avoir eu un corps physique. La Bible affirme clairement que Jésus-Christ a préexisté (Jn 1 : 1 ; 8 : 58 ; 17 : 5). Par contre, nulle part dans la Parole de Dieu, nous trouvons le concept de la préexistence humaine. En fait, elle demeure un concept des sectes telles que le Mormonisme et l’hindouisme, par exemple. Ce n’est pas parce que le Père et le Fils habitent le chrétien par le Saint-Esprit (Jn 14 : 17-23) que la Bible approuve le concept de l’incarnation du chrétien.

 

Nous sommes, en tant que chrétiens nés de nouveau, en communion avec la Trinité. Nous sommes cohéritiers avec Christ (Jn 17 : 11-26 ; Rm 8 : 17) éter­nellement soumis comme Il est lui-même soumis au Père par amour et volon­tairement (1 Co 15 : 28). L’Eglise ne s’appartient pas à elle-même ; elle a été rachetée par le sacrifice du calvaire. Notre identité de chrétien est plus grande que n’importe quel concept de « divinité ». Nous sommes les héritiers de l’éter­nité, porteurs d’un don et d’un trésor inestimables. Ne dilapidons pas cet hérita­ge, ne le diluons pas non plus avec une doctrine pervertie. Le prix en est trop grand. Nous sommes des enfants de Dieu (Jn 1 : 12) par adoption (Ga 4 : 4 à 6), et non des « petits dieux ». « Voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes » (1 Jn 3 : 1).


Notes :

[1] Paul Franklin Crouch, né en 1934 d’un père missionnaire pentecôtiste,  est le co-fondateur de la chaîne télévisée chrétienne la plus répandue dans le monde. Il a plusieurs démêlés avec la justice en raison de mœurs sexuelles dépravées.

[2] Paul Crouch, Praise-A-Thon, Programme sur TBN, le 6 novembre 1990 ; Praise the Lord, le 7 Juillet 1986

[3] K. Hagin, The Incarnation, the Word of Faith (L’Incarnation, le mot de la Foi), Décembre 1990

[4] Earl Paulk, The Agony of Deceit (L’agonie de la duperie), p. 90

[5] Earl Paulk, The Agony of Deceit (L’agonie de la duperie), p. 92

[6] Earl Paulk, The Agony of Deceit (L’agonie de la duperie), p. 115

[7] The Confusing World of Benny Hinn (Le monde “embrouillant” de Benny Hinn), p. 12 et 13

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s