Et vous, qui dites-vous que je suis ? Réponse de Mme Anne-Aymone Giscard d’Estaing

Cette question a été posée par Mgr Poupard[1] en avril 1980 à de nombreuses personnalités. Voici la réponse que donna Mme Anne-Aymone Giscard d’Estaing :

« J’ai eu la chance exceptionnelle de Le connaître depuis toujours : dès ma petite enfance, j’ai été nourrie de Sa parole; c’est là l’héri­tage le plus précieux que m’aient transmis mes parents et mes grands-parents.

J’ai donc grandi en trouvant tout simple de connaître Dieu et d’appartenir à l’Eglise catholique. Je trouvais cela si simple que je finissais presque par l’oublier. Puis, petit à petit, Dieu s’est rappelé à moi : quand des responsabilités me sont advenues, je me suis aper­çue qu’elles appelaient la Puissance qui est au-dessus de toutes les puissances. Alors, la place de Dieu dans ma vie a grandi jusqu’à devenir la première.

Ce Dieu qui m’a interpellée, Il s’est révélé de mille manières, dans l’histoire de l’humanité, mais c’est par Jésus-Christ qu’Il s’est fait pleinement connaître… Jésus a vécu parmi nous pour que nous puissions découvrir à travers un visage humain le Visage même de Dieu.

…Jésus est ressuscité. Il est vivant : Il vit au milieu de nous et nous pouvons discerner sa gloire dans les merveilles de la création com­me dans l’humilité des êtres les plus démunis, dans la souffrance et les larmes comme dans la joie la plus éclatante, dans un geste de fraternité, dans le sourire d’un enfant ou d’un vieillard… Il veut que nous vivions en frères, en fils d’un même Père.

Cette foi, qui m’a été donnée par Dieu, éclaire ma vie, lui donne un sens et un but, une espérance qui ne sera pas déçue. Je crois que Dieu aime chaque homme, qu’Il appelle chacun à partager cet amour, au-delà des faiblesses, des méconnaissances et des refus. Je crois en la promesse que nous a faite Jésus d’être avec nous jusqu’à la fin des siècles, quelles que soient les calamités que traverse, et que traversera encore le monde. Je crois qu’à Lui appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire pour l’éternité. »


[1] Evêque auxiliaire de Paris

Τω Αγνώστω Θεώ – A un Dieu inconnu

Sixième siècle avant Jésus- Christ, dans une salle du conseil à Athènes, sur la colline d’Arès[1]...

« Dis-nous, Nicias, quel conseil l’oracle pythique t’a-t-il confié ? Pourquoi cette peste s’est-elle abattue sur nous ? Et pour­quoi nos multiples sacrifices ont-ils tous été vains?»

Nicias, l’homme au regard assuré, répondit sans détours au président du conseil: «La prêtresse déclare que la ville est sous une terrible malédiction. Un certain dieu a envoyé cette malédic­tion sur nous à cause de l’horrible crime de trahison du roi Mégaclès envers les partisans de Cylon. »

« Oui, je m’en souviens maintenant », dit amèrement un autre ancien, « Mégaclès obtint la reddition des partisans de Cylon par la promesse d’une amnistie. Puis il se parjura promptement et les égorgea. Mais quel dieu retient encore ce crime contre nous? Nous avons offert des sacrifices d’expiation à tous les dieux ! »

« Il n’en est rien », reprit Nicias. « La prêtresse dit qu’un dieu reste encore inapaisé. »

« Qui est-ce donc ? », demandèrent les anciens, le regard incrédule.

« Je ne saurais dire », répondit Nicias. « L’oracle pythique lui-même ne semble pas en connaître le nom mais a seulement dit que… »

Nicias s’interrompit et son regard parcourut les visages anxieux de ses collègues, tandis que résonnaient par milliers les chants funèbres dans la ville éprouvée.

Nicias poursuivit: « …nous devons envoyer sans tarder un navire à Cnossos, sur l’île de Crète, et en ramener un homme du nom d’Epiménide. La prêtresse m’affirme que, lui, saura apaiser le dieu offensé, et la ville sera délivrée. »

« N’y a-t-il pas un homme à Athènes dont la sagesse soit assez grande ? », coupa un ancien plein d’indignation. « Faut-il avoir recours à… un étranger? »

« Si vous connaissez dans cette ville un homme dont la sagesse soit assez grande, faites-le venir », dit Nicias. « Sinon, agissons tout simplement comme l’oracle l’ordonne. »

Un vent froid — comme glacé par la terreur qui régnait à Athènes — balaya la salle du conseil en marbre blanc. L’un après l’autre, les anciens se drapèrent les épaules de leur chlamyde et méditèrent les paroles de Nicias.

« Va de notre part, mon ami », dit le président du conseil, « et ramène Epiménide, s’il accepte ta requête. Et s’il délivre notre ville, il aura sa récompense.»

D’autres membres du conseil donnèrent leur approbation. Nicias, l’homme à la voix posée, se leva, s’inclina devant l’assem­blée et quitta la salle. Il descendit la colline et se dirigea vers le port du Pirée, à deux lieues de là. Un navire était à l’ancre.

    Epiménide aborda au Pirée d’un pas alerte, suivi de Nicias. Les deux hommes se rendirent sans tarder à Athènes, reprenant peu à peu assurance sur la terre ferme après le long voyage en mer depuis la Crète. Quand ils entrèrent dans la « ville des philoso­phes » déjà renommée, les signes du fléau se voyaient partout. Mais Epiménide remarqua autre chose.

« Je n’ai jamais vu autant de dieux ! », s’exclama le Crétois. Il n’en croyait pas ses yeux. Des phalanges d’idoles bordaient la route des deux côtés depuis le Pirée. D’autres dieux encore, par centaines, festonnaient le rocher en haut de la ville, où une géné­ration future construirait le Parthénon.

« Combien de dieux Athènes a-t-elle ? », s’enquit Epiménide.

« Plusieurs centaines au moins ! », répondit Nicias.

« Des centaines ! », s’exclama Epiménide. « On doit rencon­trer un dieu plus facilement qu’un homme ! »

« Comme tu dis ! », et Nicias, membre du conseil, étouffa un rire. « Qui sait le nombre de proverbes que les hommes ont inventés sur Athènes, la ville encombrée de dieux. Un dieu de plus ici, c’est comme un galet de plus sur le rivage ! »

Nicias arrêta là ses remarques et se mit à réfléchir sur ce qu’il venait de dire. Puis il ajouta pensivement: « Pourtant, l’oracle déclare que nous autres Athéniens, nous avons encore un dieu avec qui nous réconcilier. Et c’est toi, Epiménide, qui seras l’agent nécessaire. Apparemment, et malgré ce que je viens de dire, les Athéniens ont encore bien besoin d’un autre dieu ! »

Soudain, Nicias partit d’un grand éclat de rire : « Ma parole, je n’ai aucune idée qui cet autre dieu peut être. Nous sommes les collectionneurs de dieux les plus réputés du monde Nous avons déjà pillé toutes les religions de tous les peuples alentour et nous avons ramené dans notre ville, par terre ou par mer, tous les dieux possibles et imaginables ! »

« Peut-être est-ce là votre problème », dit Epiménide assez mystérieusement.

Nicias le regarda sans comprendre. Il avait une terrible envie de se faire expliquer cette remarque. Mais quelque chose dans l’attitude de son compagnon l’empêcha de parler. Quelques instants plus tard, ils arrivaient dans une stoa ancienne au sol recouvert de marbre, près de la salle du conseil. Les anciens avaient déjà été prévenus de leur arrivée. Le conseil attendait.

« Epiménide, nous sommes reconnaissants de… » commença le président. « Honorables anciens d’Athènes, point n’est besoin de me remercier. Demain à l’aube, tenez prêts un troupeau de moutons, une équipe de maçons, des pierres et du mortier en quantité, sur la pente herbue au pied de ce rocher sacré. Tous les moutons doivent être sains et de couleurs différentes: des blancs et des noirs. Je vais maintenant me reposer du voyage. Appelez-moi à l’aube. »

Les membres du conseil échangèrent des regards étonnés, tandis qu’Epiménide se dirigeait vers une alcôve tranquille à l’autre bout de la salle, se drapait dans son manteau en guise de couverture et s’asseyait pour méditer.

Le président se tourna vers le plus jeune d’entre eux : « Veille à ce que tout soit fait selon ses ordres. »

« Voici les moutons », dit humblement l’homme désigné la veille. Epiménide, encore tout engourdi de sommeil, sortit de son lieu de repos et suivit le messager jusqu’au flanc herbu de la col­line d’Arès. Il vit deux rassemblements: l’un de moutons noirs et blancs, l’autre de conseillers, bergers et maçons, qui tous atten­daient dans le soleil levant. Des centaines de citoyens, le visage ravagé par une autre nuit de soins aux malades et de lamentations sur les morts, se tenaient sur les monticules environnants, dans une grande expectative.

« Honorables anciens », dit Epiménide, « vous vous êtes déjà mis fort en peine pour offrir des sacrifices à vos nombreux dieux mais ce fut en vain. Je vais maintenant offrir des sacrifices en me fondant sur trois hypothèses différentes des vôtres. La pre­mière… »

Tous les regards étaient rivés sur le Crétois à la haute stature; chacun était suspendu à ses lèvres.

« …la première, c’est qu’il y a encore un dieu impliqué dans ce fléau — un dieu dont nous ignorons le nom et qui, par consé­quent, n’est représenté par aucune idole dans votre ville. La seconde, c’est que ce dieu est assez grand — assez bon — pour agir contre le fléau, pourvu que vous invoquions son aide. »

« Invoquer un dieu dont nous ne connaissons pas le nom ? », ne put s’empêcher de dire un ancien. « Est-ce possible ? »

« La troisième hypothèse est ma réponse à votre question », répliqua Epiménide. « Elle est très simple. Un dieu assez grand et assez bon pour agir contre la peste est aussi assez grand et assez bon pour juger notre ignorance avec bienveillance, si nous recon­naissons cette ignorance et faisons appel à lui ! »

Des murmures d’approbation se confondirent avec le bêle­ment des moutons affamés. Jamais auparavant, les anciens d’Athènes n’avaient entendu ce type de raisonnement. Mais pourquoi donc, se demandaient-ils, fallait-il des moutons de couleurs différentes ?

« Et maintenant », dit Epiménide, « soyez prêts à lâcher tous les moutons sur ce terrain sacré! Laissez-les paître là où ils veulent. Mais qu’un homme suive chaque animal et l’observe attentivement. » Puis, levant les yeux au ciel, il fit cette prière, d’une voix intense et pleinement assurée: « O toi, le dieu in­connu ! Vois la peste qui accable cette ville ! Et si tu as la compas­sion de nous pardonner et de nous secourir, vois ce troupeau de moutons! Révèle-nous que tu es prêt à te manifester, je t’en prie, en faisant se coucher, au lieu de paître, les moutons que tu choisi­ras. Les blancs, si telle est ta volonté, les noirs, si tu le préfères. Ceux que tu auras choisis, ce sont ceux-là que nous te sacrifierons, en reconnaissant notre pitoyable ignorance de ton nom ! »

Epiménide inclina la tête, s’assit sur l’herbe et fit un geste aux bergers qui gardaient le troupeau. Ils se mirent lentement de côté. Très vite, et avec impatience, les moutons se répandirent sur le flanc de la colline et commencèrent à brouter. Pendant ce temps, Epiménide restait immobile comme une statue, les yeux fixés au sol.

« C’est sans espoir ». marmonna un conseiller, contrarié. « il est tôt et j’ai rarement vu un troupeau aussi pressé d’aller paître. Pas un seul ne va se coucher avant d’avoir la panse pleine, et alors, qui croira qu’il aura fallu un dieu pour cela ? »

« Je pense qu’Epiménide a volontairement choisi ce moment du jour, alors ! », répondit Nicias. « C’est seulement dans ces conditions que nous serons sûrs qu’un mouton, s’il se couche, agira par la volonté du dieu inconnu et non pas de lui-même, selon sa propre inclination ! »

A peine avait-il terminé sa phrase qu’un berger cria: « Regar­dez ! » Et chacun tourna les yeux pour voir un bouc des plus beaux plier les genoux et s’installer dans l’herbe. « En voilà un autre ! », s’exclama un conseiller, éberlué, figé d’étonnement. En quelques minutes, il y en eut un grand nombre, tous couchés dans l’herbe, bien trop succulente pour qu’aucun herbivore affamé n’y résiste — en des circonstances normales !

« S’il n’y en avait eu qu’un, nous aurions dit qu’il était sans doute malade », s’exclama le président. « Mais là, ce ne peut être qu’une réponse ! »

Se tournant vers Epiménide, le regard plein de crainte respectueuse, il demanda: « Que devons-nous faire mainte­nant ? »

« Enlevez les moutons qui se reposent », dit le Crétois en relevant la tête pour la première fois depuis qu’il avait invoqué le dieu inconnu, « et marquez l’endroit où il se trouvait. Puis, que les maçons construisent des autels — un autel par animal enlevé. »

Les maçons se mirent à l’œuvre avec ardeur. Tard le soir, le mortier avait suffisamment durci. Tous les autels étaient prêts.

« De quel dieu allons-nous graver le nom sur ces autels ? », demanda un jeune conseiller au zèle intempestif. Tous les regards se dirigèrent vers le Crétois. « Un nom ? », dit pensivement Epiménide. « La divinité dont nous avons demandé le secours a bien voulu accepter notre aveu d’ignorance. Si maintenant, nous prétendons en savoir plus et gravons un nom alors que nous n’avons pas la moindre idée de ce qu’il est, nous allons l’offenser, je le crains. »

« Nous ne devons pas en prendre le risque », dit le président. « Mais il y a bien une façon convenable de… de dédier chaque autel avant d’en faire usage. »

« Tu as raison, homme sage », dit Epiménide avec un sourire peu commun. « Il y a un moyen, en effet. Inscrivez simplement les mots agnosto theo — au dieu inconnu — sur le côté de chacun des autels. Rien de plus. »

Ce que firent les Athéniens, d’après ce qu’avait ordonné le Crétois. Puis, ils sacrifièrent chacun des moutons mis de côté sur l’autel élevé à l’endroit même où il s’était couché. La nuit tomba. Dès l’aube du jour suivant, la peste avait déjà relâché son étreinte mortelle. En huit jours, les malades guérirent. Athènes débordait de louanges au dieu inconnu d’Epiménide ainsi qu’à celui qui avait apporté une aide si étonnante, d’une façon si imprévue. Des citoyens reconnaissants ornèrent de guirlandes de fleurs tous ces autels dressés sans art et sans prétention sur le flanc de la colline. Plus tard, ils firent une statue d’Epiménide assis et la placèrent devant l’un de leurs temples.

Selon un passage des Lois de Platon, Epiménide prophétisa aussi ces jours-là que dix ans plus tard une armée de Perse atta­querait Athènes. Mais il assura les Athéniens que leurs ennemis perses repartiraient, leurs espérances anéanties, après avoir subi plus de maux qu’ils n’en auraient infligé. Cette prophétie s’accomplit. Le conseil, pour sa part, offrit à Epiménide de l’argent pour les services rendus, mais il refusa tout paiement.

« Le seul présent que je désire, c’est que nous fassions un traité d’amitié entre Athènes et Cnossos, ici et maintenant. » Tous furent d’accord. Avec la ratification du traité, ils veillèrent à ce qu’Epiménide regagnât son île sain et sauf.

(Dans le même passage, Platon salue en Epiménide « l’hom­me inspiré » et reconnaît en lui un des grands hommes qui ont aidé l’humanité à redécouvrir ce qu’elle avait trouvé, puis perdu, lors du Grand Déluge.)

Avec le temps, cependant, les Athéniens commencèrent à oublier la miséricorde que le dieu inconnu d’Epiménide leur avait manifestée. Ils finirent même par négliger Ses autels. Ils retournè­rent adorer les centaines d’autres dieux qui s’étaient révélés impuissants à ôter la malédiction de la ville. Des vandales démoli­rent certains des autels et s’emparèrent des pierres branlantes. L’herbe et la mousse s’accrochèrent aux ruines, jusqu’au jour où… deux anciens qui se souvenaient de la raison d’être de ces autels s’arrêtèrent au milieu d’eux en rentrant du conseil. Appuyés sur leur bâton, ils contemplaient tristement les ruines sacrées couvertes de lierre. L’un d’eux ôta un peu de mousse et lut l’inscription ancienne cachée dessous : « Agnosto theo. Demas, te souviens-tu ? »

« Comment oublier ? J’étais le plus jeune du conseil, celui qui a passé toute la nuit à faire préparer le troupeau, les pierres, le mortier et les maçons pour le lever du jour. »

« Et moi, j’étais ce jeune membre trop zélé qui a suggéré d’inscrire le nom d’un dieu sur chaque autel ! Comme c’était bête ! »

Il fit silence, perdu dans ses pensées. Puis, il ajouta : « Demas, tu vas me croire sacrilège, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que si seulement « le dieu inconnu » d’Epiménide se révélait clairement à nous, nous pourrions sans tarder nous passer de tous les autres!» L’ancien, qui portait barbe, agita son bâton avec un certain mépris vers toutes ces rangées et ces rangées d’idoles plus sourdes-muettes que jamais.

« Et si ce dieu se révélait un jour », dit Demas pensivement, « comment notre peuple saura-t-il que ce n’est absolument pas un étranger mais un dieu qui a déjà eu part aux destinées de notre ville ? »

« Je crois qu’il n’y a qu’un seul moyen », reprit le premier, « nous devons essayer de préserver au moins un de ces autels, comme preuve pour la postérité. Il faut en quelque sorte mainte­nir vivante l’histoire d’Epiménide dans nos traditions. »

« Excellente idée ! » dit Demas, tout réjoui. « Regarde, celui-ci est encore à peu près en état. Prenons des maçons pour l’arranger. Et demain nous rappellerons au conseil cette lointaine victoire sur la peste. Nous ferons passer une motion pour qu’au moins l’entretien de cet autel soit à jamais inclus dans les dépenses de la ville. »

Ils scellèrent leur accord d’une poignée de mains. Puis, bras dessus, bras dessous, ils descendirent la colline, clopin-clopant, en donnant de joyeux petits coups de bâton sur toutes les pierres du sentier.

Ce qui précède se réfère principalement à une tradition tenue pour historique par Diogène Laerte, écrivain grec du troisième siècle après J.-C., dans une oeuvre classique, La vie de grands phi­losophes (vol. 1, p. 110). Les éléments de base rapportés par Diogène sont les suivants : Epiménide, héros crétois, répondit à une demande qui lui était transmise d’Athènes par un homme du nom de Nicias, selon laquelle on désirait son conseil pour lutter contre un fléau. Une fois à Athènes, Epiménide se fit amener un troupeau de moutons noirs et blancs qu’il lâcha sur la colline d’Arès avec l’ordre de suivre ces moutons et de marquer l’endroit où il s’en coucherait un.

Apparemment, le but d’Epiménide était de donner au dieu concerné par le fléau l’occasion de révéler qu’il voulait bien apporter son aide, en faisant se coucher les moutons de son choix, comme signe qu’il accepterait ces moutons en sacrifice.

Pour ne pas prendre un moment de la journée où il était naturel que les moutons se couchent, on présume qu’Epiménide fit son expérience tôt le matin, au moment où ils sont le plus affamés.

Un certain nombre de moutons se couchèrent et furent offerts en sacrifice sur des autels sans dédicace, construits tout spéciale­ment pour la circonstance. Ainsi, le fléau quitta la ville.

D’autres détails de ce récit sur la cause de la peste figurent dans les notes en bas de page d’un éditeur du Livre de Rhétorique d’Aristote (3, 17: 10) qui se trouve à la Bibliothèque Classique Loeb (traduit par J. H. Freese et édité à Cambridge, Massachu­setts). L’explication selon laquelle c’est bien l’oracle pythien qui ordonna aux Athéniens d’appeler Epiménide se trouve dans les Lois de Platon, ouvrage déjà cité plus haut.

Diogène Laerte, lui, ne dit pas que les mots agnosto theo furent inscrits sur les autels. Il affirme seulement que « l’on peut trouver en différents endroits de l’Attique des autels sans aucune inscrip­tion, dressés en mémoire de ce sacrifice. »

Toutefois, deux autres écrivains anciens — Pausanias, dans sa Description de la Grèce (Vol. 1, 1:4) et Philostrate, dans son Appolonius de Tyane mentionnent des « autels au dieu in­connu », ce qui suppose qu’ils portaient une inscription.

Le fait que cette inscription fut gravée sur au moins un autel à Athènes est confirmé par un historien du premier siècle, nommé Luc. Dans sa narration des aventures de Paul, l’apôtre chrétien de renom, Luc décrit un événement qui prend un relief impression­nant après ce que l’on vient de raconter sur Epiménide.


[1] Colline d’Arès ou Colline du dieu Mars.

Matthieu Nugues, l’emprise des tatouages

Déjà vers l’âge de 10 ans, je m’amusais à dessiner mon amertume. Je le faisais sur mes bras et exprimais ainsi ma révolte face à la vie tout comme ma soif inextinguible de liberté. Peu à peu, l’envie grandit en moi de me tatouer. Pour moi, c’était une manière d’imprimer ma vision de la vie, de façon indélébile, sur ma peau.


J’admirais les hommes tatoués car, à mes yeux, ils étaient pleinement libres – libres de faire ce qu’ils voulaient, où ils voulaient, quand ils voulaient. A l’âge de 17 ans, je suis passé à l’acte. Je désirais faire tatouer tout mon corps et gagner ma vie en tatouant les autres. Pour moi, c’était devenu une idée fixe.


Certains de ces tatouages exprimaient mon rejet du système familial et judiciaire, car toute ma vie ressemblait alors à un véritable enfer ; amertume, haine, désirs de vengeance et révolte face à la société et à l’injustice, je me sentais exclu, rejeté par mes proches, même par mes camarades d’école. J’avais des copains… mais peu.


D’une certaine façon, il fallait que je prouve à mon entourage que j’étais quelqu’un ; je ne voulais pas passer pour un nul. Un jour, je m’étais tatoué un poignard de la vengeance en jurant de tuer quelqu’un qui m’avait blessé profondément ! Peu de temps après ma rencontre avec Jésus, j’ai prié pour demander pardon à Dieu de m’être réservé le droit de la vengeance.


Grâce à ces marques, je voulais également démontrer que j’appartenais à une certaine couche de la société que j’admirais : les marginaux.


Pourtant, cinq ans plus tard, j’ai dû me rendre à l’évidence : les tatouages ne m’avaient pas donné la liberté ; bien contraire, ils n’étaient que les marques de mes mauvais choix (haine, vengeance, crainte, etc.).


Matthieu Nugues

Son tatouage disparaît

Un serviteur de Dieu (pasteur) a raconté le miracle suivant :

« Un homme violent, tatoué sur une grande partie de son corps, se convertit au contact de l’Evangile. Quelques temps après, il demande le baptême d’eau pour confirmer son changement de vie.

Juste après son baptême par immersion, alors qu’il se changeait, il revint en courant dans l’église torse nu. Toutes les personnes présentes virent de leurs yeux que le grand tatouage représentant une tête de bouc avait disparu. » D’autres de ses tatouages étaient restés visibles.

Dieu manifeste sa gloire… Comme l’a dit un autre homme tatoué qui avait pris son baptême le même jour que celui qui a vu une partie de son tatouage disparaître : « Mes tatouages sont tous restés pour servir de témoignage de ce que j’étais avant de rencontrer mon Sauveur. »

Selon les tatouages, la zone du corps couverte, il peut être utile de consulter un dermatologue pour en enlever certains. Ce pourra être une preuve du changement intérieur qui s’est opéré.


Mais, même avec les marques que nous pourrions continuer à porter, Dieu peut se glorifier de qui s’est produit dans nos vies, en nous faisant porter des fruits pour la vie éternelle.

Tatouages et piercing

Dans une recherche d’émancipation, les jeunes et parfois les moins jeunes, se laissent séduire ou attirer vers des pratiques ancestrales et tribales souvent douloureuses telles que le tatouage, le piercing, le branding ou la scarification… Que peut-on rechercher au travers de ces pratiques ?

1- Le tatouage[1]

La découverte de Ötzi[2] apporte le premier témoignage de l’existence des tatouages, le plus vieil exemple de tatouage. Le tatouage est une pratique ancestrale qui remonte aux origines des peuples de l’Antiquité. Le tatouage est un art répandu de façon indépendante au sein de nombreux peuples. On n’en connaît pas l’origine (population, culture, région…) ; les différentes techniques de tatouage ont vraisemblablement été inventées ou modifiées à plusieurs reprises, simultanément ou de manière indépendante.

Cette pratique était familière aux musiciennes et aux danseuses du Moyen Empire égyptien, comme le prouvent certaines momies retrouvées. Les Mayas[3], en Amérique du Sud précolombienne[4], les Indiens d’Amérique connaissaient aussi le tatouage. Les Grecs et les Romains, pour leur part, en furent de grands utilisateurs : ils se servaient des tatouages pour marquer leurs esclaves, ce qui leur permettait de les identifier en cas de fuite. Les esclavagistes d’Afrique, d’Amérique et de l’Orient y eurent également recours[5].


A l’époque des persécutions chrétiennes, il semble désormais certain que de nombreux fidèles avaient pour habitude de se tatouer des symboles religieux en guise de reconnaissance au sein de leur communauté. Une fois la période des persécutions terminée, cette pratique sortit de l’anonymat et devint une profession de foi symbolique jusqu’à ce que le pape Adrien 1er [6] en interdise l’usage en 789 après J.C.


Le tatouage n’est pas toujours volontaire : les esclaves de l’Antiquité ou, plus près de nous, les déportés des camps de concentration nazis étaient tatoués par leurs maîtres ou leurs geôliers pour signifier le fait que ces personnes ne s’appartenaient plus à elles-mêmes.


On trouve des tatouages ornementaux, magiques ou religieux, au Japon[7] chez les samouraïs[8] et la mafia[9], en Birmanie, entre autres chez les tribus berbères[10] et nord africaines[11]. Il en existe aussi qui indique une appartenance familiale ou tribale ou le fait qu’un pacte a été conclu : adhésion à une société secrète, lien avec une puissance spirituelle (démon, divinité païenne) comme par exemple, l’étoile à cinq pointes sur les pommettes de la figure qui signifie : « Je suis Dieu et je guéris par la force de Satan »[12].

Les risques d’un tatouage sont multiples, puisqu’ils peuvent être physiques, psychologiques et spirituels. Chaque tatouage introduit des substances étrangères dans le corps : encre de Chine, matières plastiques brûlées mélangées à du savon. Il faut savoir que chaque tatouage tue une partie de la peau. Le tatouage, en endommageant la peau, constitue une porte d’entrée de premier choix pour les agents infectieux graves et sérieux[13], comme pour une infection local des tissus qui peut amener des complications médicales.

Cette automutilation et la souffrance qui l’accompagne est souvent acceptée pour prouver ou se prouver quelque chose ! Que ne ferait-on pas pour acquérir la réputation d’un dur ? Mais ne l’oublions jamais : la mort de tissus vivants amène autre chose que la vie !


Les tatouages évoquant la rébellion ou la révolte tendent à renforcer le sentiment d’être fort et indépendant. Cela est également vrai pour ceux qui expriment la haine et la vengeance. Quant à ceux qui touchent à l’occultisme, ils contribuent à les emprisonner dans un monde spirituel contraire à celui dans lequel Dieu veut les voir évoluer.

La Bible dit : « Vous ne ferez point d’incision dans votre chair pour un mort, et vous n’imprimerez point de figures sur vous. Je suis l’Eternel. » (Lv 19 :  28)


Cette interdiction de l’Eternel a pour objectif de garder Israël dans la sainteté. En effet, Dieu ne veut pas que son peuple s’égare comme les autres peuples. Dieu est Saint. II veut garder son peuple dans la propreté du corps, de l’esprit et de l’âme afin que celui-ci puisse demeurer en communion avec Lui et goûter sans cesse à son amour.


Dieu est jaloux (Ex 20 : 5, 34 : 14, Dt 4 : 24) et Il ne veut pas que son peuple se tourne vers pratiques du paganisme et se prostitue devant les idoles. Dieu ne veut pas que son peuple tombe sous le pouvoir des puissances gouvernées par le prince des ténèbres : Satan.


Le tatouage est une marque d’assujettissement, d’esclavage[14] ou de dépravation sexuelle[15]… Sur le plan spirituel, il en est de même : il est la marque d’une soumission à une autorité qui se rend maître de l’individu. On ne grave pas impunément sur le corps des figures de démons, des dragons, des têtes de mort, des serpents, des chaînes ou des liens, des signes magiques, cabalistiques ou ésotériques…


Si parfois, ils ont une apparence chrétienne (croix, calvaire), ils sont sous le coup de l’interdit de Lévitique 19 : 28. Par ces tatouages, nous faisons consciemment ou inconsciemment appel à la manifestation de forces occultes qui nous enchaînent jusque dans notre âme et dans notre esprit.

2- Le body-piercing[16] ou piercing


Le piercing correspond à une volonté esthétique ou une démarcation sociale. Ainsi, le piercing a pour but l’amélioration de son apparence, la volonté de se distinguer de l’ensemble de la population ou s’associer à un groupe particulier[17]. Le piercing est aussi utilisé pour se différencier. Il est utilisé par certains pour s’opposer à l’autorité ou à la société, croyant ainsi avoir trouvé un moyen de s’affirmer, de se construire et de s’exprimer.

La perforation d’un organe, serait-ce sous prétexte d’y accrocher un bijou, n’est jamais anodine, pas plus chez des peuples dits primitifs que pour les adolescents de nos sociétés dites modernes. Dans une société qui manque singulièrement de repères et de valeurs spirituelles, chaque génération essaye de refouler son besoin de Dieu en se créant des « rites initiatiques de passage[18] ». Dans un univers matérialiste où la science a supplanté la religion[19], le corps est sacralisé, la douleur refoulée ou sublimée. On est bien loin des marques initiatiques des sociétés sauvages et pourtant la connotation magique (occulte) du piercing perdure[20]. De plus, il est un moyen d’érotiser son corps, souvent associé à des pratiques sexuelles ou lié au masochisme[21] !

Un jeune adepte du piercing affirmait : « Le piercing est une expérience spirituelle qui m’a appris à dissocier le corps de l’esprit. Comme une paix intérieure, le sentiment étrange de retourner d’où l’on vient. »

 

Le piercing a été remis au goût du jour par trois groupes de personnes :


– Les punks[22] qui arrangent leurs tenues vestimentaires avec beaucoup d’imagination et de cynisme pour attirer l’attention sur eux et choquer : vêtements déchirés, tenues en sacs poubelles, chaînes à vélo, bottes à pointes d’acier, cuirs cloutés, ceintures à pointes et colliers de chiens, épingles à nourrice dans le nez, les joues ou les sourcils, croix gammées, lames de rasoir et crucifix accrochés à l’oreille, crêtes iroquoises aux couleurs flamboyantes, avec si possible un rat sur l’épaule ! A l’opposé du naturel prôné par les hippies, les punks arborent ostensiblement les ordures de la société de consommation pour signifier le refus de ses valeurs. Le piercing suggère la sauvagerie, manière cynique d’insinuer qu’elle est chez nous et non pas chez les peuples dits primitifs ; il fait aussi référence aux perversions, aux déviances, à l’obscénité, à la rébellion, à la violence… et au déni de soi ! Tout ce qui est dérangeant et choquant pour notre société est utilisé.

– Les néo-primitifs[23] : contrairement aux punks qui expriment leur désespoir au travers du piercing, les néo-primitifs le considèrent comme un embellissement, un enrichissement émotionnel, spirituel et sexuel. II s’agit, disent-ils, de faire du corps une oeuvre d’art affirmant par là améliorer ce que le créateur de ce corps aurait façonné imparfait et laid. Ils affirment aussi sanctifier cette œuvre d’art par le sang et d’étranges stigmates. En résumé, les prétentions esthétiques et « culturelles » de ce mouvement cachent un mélange de primitivisme[24], de sadomasochisme[25] et d’orgueil à se placer au-dessus du Dieu créateur. En fait, il n’est pas difficile d’y reconnaître une perversion singulière et des tendances pathologiques à l’automutilation voire à l’autodestruction.


– Les milieux fétichistes[26] ou sadomasochistes : Depuis un certain temps déjà, la mode s’est emparée des accessoires et de l’imagerie agressive du sadomasochisme : corps mis en évidence par des tenues moulantes, piercings et tatouages. La mode fétichiste est l’héritière de trois bouleversements :

  • les mouvements féministes des années 60, qui dénoncent l’image de « la femme-objet[27] », revendiquent leur place avec colère et entrent dans des luttes de pouvoir ;
  • le mouvement homosexuel qui jette le trouble, oblige à repenser la sexualité, bouleverse les repères et répand l’androgynie[28] ;
  • la mode qui s’imprègne d’érotisme pervers ; de nombreux stylistes se font alors un peu partout un nom dans le genre fétichiste en créant des vêtements moulants et très suggestifs quant aux formes des corps. Depuis les années 70, le phénomène n’a cessé de s’amplifier. Il en résulte une banalisation du piercing, du tatouage et d’apparences pervers (tenues vestimentaires et comportements éhontés…), et l’abandon des derniers tabous. Depuis plusieurs années, les homosexuels, sadomaso et autres « love parades[29] » fleurissent un peu partout dans les grandes villes rendant visible diverses perversions, le mélange des repères moraux (et le flou en résultant)… bref le malaise ambiant de notre société.


Tout ceci amène l’idée que pour « être » reconnu il faut d’abord « paraître », et pour « paraître » il faut « souffrir ». Sur le plan physique, lors de la mise en place de leur piercing, certains subissent des chutes de tension sérieuses et graves, d’autres s’évanouissent… Tout le monde s’accorde à reconnaître le piercing douloureux, ennuyeux, compliqué à gérer. II faut prendre soin de ses bijoux, observer une hygiène irréprochable, combattre les infections, éviter parfois les vêtements ajustés, le tabac, le maquillage et autres substances irritantes, s’abstenir dans certains cas de relations sexuelles. Ceux qui se font piercer la langue en sont contraints à ingurgiter une alimentation liquide…

3- Le branding[30] et les scarifications

Le piercing venant à être commun et dépassé, les cicatrices volontaires deviennent « tendance ». Après le piercing et le tatouage, c’est le retour des cicatrices tribales au goût du jour chez les jeunes Occidentaux urbains.

 

Aujourd’hui, les modes se suivent rapidement : l’une des dernières nouveautés s’appelle le « branding », c’est-à-dire le marquage d’un sigle ou d’un dessin au fer rouge sur la peau. « Une seconde d’exposition à un bout de métal brûlant, un grésillement, un soupçon de fumée et voici que débute une oeuvre artistique » raconte un adepte du branding.


Le marquage au fer n’est pas nouveau. On y avait recours sur les criminels et les esclaves. Les Français marquaient au fer rouge les criminels d’une fleur de lys sur l’épaule, afin d’en faire pour toujours des parias dans le monde civilisé. Puis ce fut le tour des protestants de recevoir cette marque[31]. Jusqu’au 18ème  siècle, on marqua les voleurs de la lettre « S », pour en faire des serviteurs. Un retour du marquage est venue dans les années 20 et 30 lorsque cela est devenu très populaire, au sein d’une même fraternité, de montrer leur soumission à l’organisation par ce moyen. La pratique existe toujours et de nombreuses célébrités[32] portent gravées dans leur peau les lettres grecques de leur fraternité[33].

 

Après le branding, les adeptes se voient proposé les scarifications[34] pour, d’après eux, revenir aux sources ethniques profondes de nos origines. Ces cicatrices sont perçues comme belles par les ethnies qui les pratiquent. Signes de courage, elles possèdent surtout des pouvoirs magiques puisqu’elles marquent une soumission à un ou plusieurs dieux ou démons.


Un des pionniers de la pratique en France a dit : « Chez nous, cela rejoint toujours la démarche tribale pour représenter et changer quelque chose en soi. C’est vraiment une modification profonde ; psychologiquement, c’est le sens rituel qui ressort, certains changent même de noms après. C’est pour changer de statut, te faire avancer… On s’attendait à des gens qui avaient déjà une culture tribale. On a eu des tatoués, mais petit à petit d’autres sont venus. J’ai scarifié des gens non-tatoués, non-piercés, mais pour qui la scarification faisait partie d’une quête personnelle. Ce n’est pas uniquement décoratif, c’est bien plus brut que ça… L’intéressant, c’est le passage à l’acte, faire le choix de se réapproprier, voire de renforcer son identité, même si ce n’est pas toujours conscient au départ. Le rituel est parfois vital dans certaines tribus. Ici, cela rejoint un peu ces considérations. »


Inutile de préciser que ces pratiques sont très douloureuses, et cela durant un certain temps. Le branding par exemple, produit une brûlure au deuxième ou au troisième degré, avec un risque élevé d’infection. Certains jeunes Africains vivant chez nous se posent des questions en voyant ces Occidentaux, alors qu’ils sont si heureux d’avoir échappé, parfois de peu, aux cérémonies traditionnelles de leur pays. Et un journaliste d’écrire : « C’est clair, un petit tour en Afrique ferait le plus grand bien à certains. Car à voir les timbrés et autres fondus du citron de nos contrées qui se gravent des âneries cabalistiques un peu partout… »[35]

4- Le seul chemin de la liberté


Toutes les pratiques ancestrales comme le tatouage, le piercing, le branding ou la scarification ne mènent qu’à se placer sous la domination de puissances ténébreuses… Leur finalité est toujours la destruction de l’individu, dans son corps et dans son être intérieur : « Esclaves des marques ou marques d’esclaves »…

La Bible invite à une tenue modeste et décente (1 Ti 2 : 9). Un des aspects d’un habillement modeste est de faire en sorte que tout ce qui doit être couvert par des vêtements soit bien couvert. Cependant, la signification essentielle de la modestie est de ne pas attirer l’attention sur nous. Ceux qui s’habillent modestement le font de façon à ce qu’ils n’attirent pas l’attention sur eux (sans pour autant suivre la mode fétichiste !). Le but des tatouages et des piercings est d’attirer l’attention… En ce sens, tatouages et piercings ne sont pas modestes.

Par ailleurs, des textes bibliques nous mettent en garde contre « les marques sur le corps » :

  • Dans l’Ancien Testament, l’interdiction de graver ou inciser la peau est clairement instituée : « Vous ne ferez point d’incisions dans votre chair pour un mort[36] et vous n’imprimerez point de figures[37] sur vous. Je suis l’Eternel » (Lv 19 : 28 ; lire aussi Dt 14 : 1).
  • Esaïe dénonce les anneaux de nez parmi d’autres marques de suivi de la mode ainsi que les « boucles qui servent d’ornement aux pieds », les chaînettes aux chevilles[38], les boucles d’oreilles… (Es 3 : 16 à 21).
  • Les prophètes de Baal se faisaient des incisions pour essayer d’obtenir des réponses de leur dieu et pour marquer leur appartenance au groupe des adorateur de Baal : « Et ils crièrent à haute voix, et ils se firent, selon leur coutume, des incisions[39] avec des épées et avec des lances, jusqu’à ce que le sang coulât sur eux » (1 Rs 18 : 28).
  • Certaines personnes se faisaient des marques sur le corps à l’occasion d’enterrements (Jr 16 : 6)
  • Jérémie mentionne que des hommes d’Israël s’en étaient fait pour aller à la maison de l’Éternel, et furent égorgés peu après par Ismaël fils de Nethania (Jr 41 : 5 à 7).
  • Les peuples ennemis du peuple de Dieu, comme les philistins (Jr 47 : 5) ou les moabites (Jr 48 : 36 et 37) s’en faisaient.
  • L’action du malin dans un homme l’amène à dégrader son corps (Marc 5:5)

Par ailleurs, il est expressément demandé aux enfants d’Israël et particulièrement aux serviteurs de Dieu de ne pas se faire de telles marques (Lv 21 : 5) sachant que le symbole profond de ces marques est l’esclavage aux puissances des ténèbres qui promettent la liberté et la pleine gouvernance de sa vie : « vous serez comme des dieux » (Gn 3 : 5). En réalité ces puissances poussent à l’autodestruction et à l’automutilation (Jb 2 : 7 et 8 ; Mc 5 : 1 à 10). Cette voie n’est pas pour la libération[40]… Seul Dieu peut « détacher les chaînes de la méchanceté, dénouer les liens de la servitude, renvoyer libres les opprimés et rompre toute espèce de joug » (Es 58 : 6).

Si dans nos cœurs nous sommes prêts à changer de vie et d’état d’esprit, Dieu Lui-même nous conduira à la vie telle qu’Il l’entend. Soulignons-le, il ne suffit pas d’être sincère, il faut chercher Dieu de tout son cœur, Lui demander qu’Il se révèle. Ensuite il faut Le croire et Le suivre, dans l’obéissance et la pratique d’une vie saine.


Dieu n’a jamais fermé la porte de la Vie à celui qui frappe et Le cherche (Ps 116 : 1 à 9 et Ap 3 : 20). Bien plus, Il nous a donné la possibilité de changer, en Jésus-Christ. Seulement, ne perdons pas patience, car Dieu met tout en oeuvre pour nous restaurer dès que nous aurons décidé de Le suivre, mais parfois le processus peut être long… Dieu nous respecte toujours et agit en nous dans le cadre d’une construction durable…


Dieu guérit les conséquences de nos péchés que ce soit le mal être, la paranoïa, la folie, les cauchemars… Il nous délivre de la culpabilité et de la honte.


Rappelons-nous ceci :

  • « notre corps est le temple du Saint-Esprit » (1 Co 6 : 19)
  • « Le Seigneur est pour le corps, et le corps pour le Seigneur » (1 Co 6 : 13)
  • « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? …, car le temple de Dieu est saint, et tel vous êtes » (1 Co 3 : 16 et 17)

Notes

[1] Les premiers tatouages arrivèrent en Europe sur les bras des marins de Polynésie. Le mot « tatouage » vient du mot tahitien Tatou qui imite le bruit que fait le petit marteau de bois quand il frappe sur les petites aiguilles que l’on enfonce sous la peau !

[2] Ötzi (se prononce Eutsi) est le nom donné à un être humain, congelé et déshydraté découvert fortuitement par des randonneurs le 19 septembre 1991 à 3 200 mètres d’altitude, à la frontière entre l’Italie et l’Autriche dans les Alpes de l’Ötztal (d’où son nom) par des randonneurs. Enseveli pendant des millénaires sous une couche de glace, la fonte importante du glacier, cet été-là, a révélé son existence. La momie congelée est celle d’un homme d’environ 45 ans, de 1,59 mètre et de 40 kilogrammes. La datation par le carbone 14 indique que le chasseur a vécu durant une période comprise entre 3 350 et 3 100 av. J.-C.

[3] Les Mayas (maya signifie maïs, céréale qui tient une place primordiale dans les mythologies précolombiennes et dans la vie quotidienne des Mayas au point qu’ils se sont désignés eux-mêmes comme des « hommes de maïs » depuis une très haute antiquité) constituent un groupe culturel varié d’Amérindiens vivant encore aujourd’hui dans le sud du Mexique et le nord de l’Amérique centrale. Durant le 1er millénaire, les Mayas formaient l’une des grandes civilisations de l’Amérique Centrale. Leur civilisation se caractérise par une grande activité mathématique, astronomique et architecturale.

[4] Relatif aux peuples qui occupaient la partie centrale du continent américain (sud du Mexique, Amérique centrale et nord de l’Amérique du Sud), à leur histoire et à leur civilisation, avant le voyage de Christophe Colomb et la conquête par les Espagnols.

[5] Dans certains cas, le tatouage initial était caché par un autre tatouage, comme au Japon il y a près de 300 ans.

[6] Adrien Ier fut pape de 772 à 795.

[7] Les recherches historiques semblent montrer que les Aïnous, population pionnière du Japon, portaient déjà des tatouages faciaux dès l’ère Jomon (-10000 à -300 av. JC), comme symbole d’appartenance à un clan ou un métier particulier.

[8] Certains samouraïs se faisaient tatouer le symbole de leur clan sur le bras ou le corps. Lors des batailles, le tatouage permettait d’identifier à coup sûr les cadavres à une époque où les armures étaient volées et où l’on avait l’habitude de couper la tête des ennemis…

[9] L’irezumi est traditionnellement un signe de reconnaissance chez les yakuza (membres d’un groupe du crime organisé au Japon ou, par extension, n’importe quel voyou japonais). Kaplan et Dubro, auteurs spécialistes du monde yakuza, estiment qu’environ 73% des yakuza actuels sont tatoués. Se faire tatouer constitue un test d’endurance et de courage étant donné la méthode particulièrement douloureuse. En outre, c’est le symbole que l’on quitte la société civile pour entrer dans une société parallèle, celle du crime. L’origine de ces tatouages remonte aux Bakuto (joueurs professionnels à tous jeux d’argent, itinérants au Japon, des années 1700 jusqu’au milieu du 20ème siècle, ancêtre des yakuza), qui se tatouaient d’un cercle noir au bras pour chaque « exploit ». Ce fut considéré comme une preuve de force, car il faut 100 heures pour réaliser un tatouage noir ! Le tatouage signifia aussi vite la volonté déterminée de ne s’adapter à aucune règle ou norme de la société. (les Bakuto pour la plupart des parias, qui vivaient en dehors des lois et des normes de la société. Toutefois, au cours de l’ère Tokugawa, jusqu’en 1868, ils ont parfois été embauchés par les gouvernements locaux pour jouer avec les travailleurs, et regagner leur rémunération en échange d’un pourcentage.)

[10] Les femmes berbères utilisaient les tatouages à des fins érotiques.

[11] Dans les pays musulmans, le tatouage est une mutilation, donc un péché. Pour pallier cette contrainte religieuse, les femmes lui ont substitué le henné (arbuste épineux du Maghreb. Le terme désigne également un colorant dont l’usage est ancien puisqu’on en retrouve la trace sur les momies égyptiennes, en particulier celle de Ramses II).

[12] En ésotérisme, les relations avec les esprits ténébreux sont réparties suivant trois branches : le spiritisme, la goétie et la théurgie. Le spiritisme est considéré par les ésotériques comme un simple effleurement des sciences occultes. En théurgie, l’une des puissance ténébreuses les plus vénérées est personnifiée sous le nom de Lilith (qui est aussi nommée Lolita lorsqu’elle prône la pédophilie) qui est, pour les musulmans, la mère des djinn (les démons dans le coran) et l’une des principales sources tantriques dans le Reiki. Lors des séances occultes, ses « serviteurs » doivent se faire marquer une étoile à cinq branches retournées (de préférence jaune), la pointe vers le bas (symbolisant « avoir les jambes en l’air » pour reconnaître la prépondérance du sexe dépravé et libertin sur la raison et la morale). La goétie est la pratique, proche de la sorcellerie, permettant l’invocation de démons.

[13] Le risque réside principalement en la contamination par des virus tels que le HIV, et les virus de l’hépatite B et C, surtout lorsque les conditions d’hygiène ne sont pas maîtrisées. Sans avoir été clairement démontré, ce risque existe en théorie. Le matériel (aiguilles, buses, etc.) utilisé est susceptible d’être souillé par du sang contaminé lorsqu’il n’est pas systématiquement jeté après usage ; le danger d’infecter non seulement le client suivant mais aussi le tatoueur peut être bien réel.

[14] Le tatouage d’un anneau ou de chaînes autour de la cheville d’une femme signifie qu’elle est une esclave sexuelle.

[15] Le tatouage en forme d’ailes (ou s’y approchant) situé aux dessus des fesses des femmes est un signe de libertinage. Il existe une autre forme de tatouage symbolisant une libération tant morale que physique : la chaîne brisée. Nous trouvons généralement ce genre de tatouage à la cheville des femmes voire à l’épaule ; certains hommes le portent aussi. Au contraire, si elles sont intactes, elles sont représentatives d’un asservissement physique, moral ou spirituel.

[16] Le body-piercing est un terme anglo-saxon qui possède aucun équivalent français. Il signifie littéralement perçage (piercing) corporel (body). Le piercing, abréviation plus couramment utilisée, consiste à insérer un « bijou » (de composition allant de l’acier chirurgical à la corne de vache), un anneau ou une barre, à travers la la peau par incision ou perforation. Le « pierceur », personne supposée compétente à pratiquer ce genre « d’intervention » utilise une aiguille ou de tout autre objet en faisant office.

[17] Les punks (mot anglais signifiant « vaurien », « voyou », « hors-la-loi »), les goths (mouvement issu du mouvement punk à la fin des années 1970 se caractérisant par une esthétique sombre, macabre, parfois provocatrice et arborant des éléments considérés comme mystiques, et perçus selon les points de vue comme sexy, provocateur, excentrique ou effrayant), les teufeurs (personnes participant aux manifestations techno ou tekno) et d’autres groupes utilisent les piercings parmi leurs moyens d’identification.

[18] Ces rites sont incontournables pour qu’un individu puisse intégrer le groupe social ou ethnique.

[19] Dans bien des cas, la science est devenue une religion à laquelle on voue tout !

[20] L’emplacement du piercing a une signification et un lien avec les coutumes anciennes : à l’oreille, il permettait de distinguer une personne riche d’une personne pauvre (Dans le sud de l’Afrique, les tribus agrandissaient les trous et plus il était grand, plus grand était leur rang social) ; au nez, il permettait de se distinguer des autres en montrant sa richesse (Son origine remonte à 4000 ans, au Moyen Orient. Il s’est répandu en Inde au 16ème siècle. Dans les années 1960-70, il est adopté par les Hippies et les Punks) ; à la langue, il permet de rentrer en communication avec des esprits (Dans les temples aztèques et mayas, les prêtres se perçaient la langue lors de rituels pour communiquer avec leurs dieux) ; à la lèvre, il sert à exciter les personnes de l’autre sexe (Les tribus africaines ainsi que sud-américaines s’ornaient les lèvres de bijoux en or pour séduire et exciter les partenaires potentiels) ; au sein, il est considéré comme signe de force et d’endurance sexuelles (Les Romains se perçaient les mamelons pour tenir leurs capes et pour montrer leurs haut grades. En 1890, se sont les femmes qui se sont mises à porter des anneaux aux seins, pour embellir leurs décolletés) ; au nombril, il permet de s’élever en dignité, de devenir un « petit dieu » (La première trace du piercing au nombril remonte aux Égyptiens. Seules les familles royales avaient le droit de se piercer le nombril).

[21] Le masochisme est la recherche du plaisir dans la douleur. Cette douleur peut-être psychologique (humiliations) ou physique.

[22] Ce mot vient de l’anglais signifiant « sans valeur ». Il est accepté avec ironie par les punks puisqu’ils rejettent les « valeurs établies ». Dans les années 1950, a punk, représentait la petite amie masculine qui attendait le prisonnier à sa sortie. Le « mouvement punk » est associé au nihilisme (le monde, et particulièrement l’existence humaine, est dénué de toute signification, tout but, toute vérité compréhensible ou toute valeur) et à l’anarchisme (négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et le refus de toutes contraintes). Les punks se disent être les portes-parole d’une génération qui a fait les frais de la crise économique et du chômage : désillusionnés et tout aussi déracinés, ils affichent leur désespoir avec par exemple le « No Future » des Sex Pistols (groupe de punk rock anglais formé en 1975 à Londres). Par la suite, le mouvement punk a évolué et s’est diversifié en différents courants jusqu’à nos jours.

[23] En Occident, ils désignent les adeptes les plus extrémistes des modifications corporelles ancestrales : piercing, tatouage, scarification, branding (marquage du corps au fer rouge)… Ils se réclament des traditions des peuples primitifs. Dans les années 70 sur la côte ouest des Etats-Unis, un petit noyau d’individus (appartenant pour la plupart à des milieux sadomasochistes portant le costume et la cravate la journée et s’adonnant la nuit à leurs dérèglement) partagent une même fascination pour les modifications corporelles et les rites de certaines tribus sauvages mais aussi pour le bizarre, l’étrange et le pervers. Ils sont à l’origine de la version propre et aseptisée du piercing et de son déferlement actuel. La demande augmentant, des salons pratiquant le piercing et vendant des bijoux adaptés (spécialement aux organes génitaux) s’ouvrent dans plusieurs grandes villes des USA, puis d’Europe. Ceux qui fréquentent ces salons sont souvent marginaux : les adeptes du sadomasochisme, les héritiers des punks, du hard rock et de la techno, les skinheads, les grunges et les gothiques, les milieux homosexuels mais aussi les motards, les squatters et les toxicomanes. Pour certains, le piercing est un prolongement naturel du tatouage ; ces deux types de « décoration » sont d’ailleurs souvent liés.

[24] Doctrine politique qui s’appuie sur un rejet radical de la civilisation industrielle, celle-ci étant considérée comme la source principale des différentes formes d’aliénation qui pèsent sur la liberté humaine.

[25] Pratique sexuelle consistant à utiliser la douleur, la domination ou l’humiliation dans la recherche de plaisir.

[26] Le fétichisme sexuel désigne la fixation du désir érotique et la recherche d’une satisfaction sexuelle, par le contact ou la vue d’une partie du corps.

[27] Le terme de femme-objet vient du titre d’un film pornographique dans lequel un écrivain de science-fiction, après plusieurs déceptions amoureuses, trouve enfin la partenaire idéale dans un robot qu’il fabrique de ses mains et qu’il programme pour obéir à sa volonté.

[28] Un androgyne est un être humain dont l’apparence physique et vestimentaire ne permet pas de savoir à quel sexe il appartient.

[29] La Love Parade est un évènement annuel qui se tient depuis 1989 au début de l’été à Berlin, célébrant l’amour plutôt que la guerre depuis la réunification allemande et la fin du Mur de Berlin. Il existe cependant plusieurs évènements dérivés appelés Love Parade (FuckParade, Techno Parade, Lake Parade, City Parade, Street Parade, Burning Man…) où les mœurs et habillements sont débridés.

[30] Branding vient du mot anglais brand (marque) issu lui-même du mot allemand brinnan (brûler). Originellement le branding signifie la technique de marquage au fer rouge. De nos jours il signifie davantage le « pouvoir de la marque » que le marquage au fer rouge au sens propre.

[31] Essentiellement sous le règne de Louis XIV, les protestants étaient marqués au fer rouge puis envoyés aux galères.

[32] Tels que Michael Jordan, la star des Chicago Bulls (club de basket ball), Emmit Smiths des Dallas Cow-boys et le révérend Jesse Jackson.

[33] Une fraternité peut être un groupe d’étudiants comme un gang de rue.

[34] Incisions superficielles de la peau faites au moyen de scalpels, lames de fer, crochets, aiguilles de fer, verre, coquillages ou épines ; elle est un type de modification corporelle ou un acte d’automutilation ou plus précisément de « lésion auto-infligée ». Après l’incision, il y a un traitement spécial de la cicatrisation ; pour obtenir une chéloïde (forme de cicatrice résultant d’une excroissance du derme au niveau d’une blessure guérie. Elle se présente sous forme de lésions fermes, caoutchouteuses ou des nodules brillants, fibreux et sa couleur varie du rose au chair ou du rouge au brun foncé), il faut vraiment que la cicatrisation dégénère. En Europe, la pratique des scarifications a existé avant notre ère. Elle est encore très présente en Afrique, dans les villages, mais aussi en ville chez les anciennes générations. II s’agit alors essentiellement de signes de reconnaissance ethnique. En Afrique noire, la pratique ancestrale de la scarification répond autant à des besoins thérapeutiques qu’identitaires, religieux, sociaux et esthétiques. Aujourd’hui interdite par certains gouvernements, la pratique subsiste cependant dans les mœurs de nombreuses communautés.

[35] Citation de Alain Kreis, ancien drogué et alcoolique. Il passe plusieurs années de sa vie à la recherche de la vérité : Krishna, méditation transcendentale (technique de relaxation et un mouvement para-religieux fondé à la fin des années 1950 par Maharishi Mahesh Yogi qui consiste à répéter mentalement un mantra, c’est-à-dire un mot qui est théoriquement secret et adapté à sa personnalité et révélé par l’instructeur), gourou Maharaji (né en Indes, ce gourou se disait « entièrement parfait et maître de tous les pouvoirs », au-dessus de tout dieu) et il est l’un des fondateurs du premier ashram (la ashram est un centre de primes, disciples en sanscrit, qui véhicule les enseignements du gourou) « Mission de la lumière divine » (mouvement créé par Maharaji) à Genève. Mais son voyage en Inde lui fait découvrir le vrai visage du gourou. A son retour, il passe par une crise très profonde avant de rencontrer Celui qui est le chemin, la vérité et la vie: Jésus-Christ.

[36] Le mot traduit par mort est vpn nephech. Ce mot ne signifie pas mort mais « un être vivant » mais aussi « le siège des appétits » et « le siège des émotions et des passions ».

[37] Figure est la traduction de eqeq qahaqah qui signifie littéralement tatouage.

[38] Depuis l’Egypte antique, le fait de porter une chaînette à la cheville (ou de s’en faire tatouer une) est signe de libertinage (avec une notion d’homosexualité ou de bisexualité si elle se situe à gauche), le nombre de chaînettes ou de chaînes donnant le nombre de partenaire recherché simultanément (une chaînette ou chaîne portée à la taille signifie aussi une bisexualité affirmée ou, parfois, une recherche de partenaires libertins). Ces signes extérieurs sont encore utilisés par les homosexuelles.

[39] Incisions est la traduction de ddg gadad qui signifie aussi regroupement, se rassembler.

[40] Les Massaï (groupe ethnique d’éleveurs et de guerriers semi-nomades d’Afrique de l’Est) ou les Papous (populations autochtones de la Nouvelle-Guinée) se perforent pour introduire des plumes chatoyantes, des défenses de cochon, des crocs de chien ou tout autre objet provenant d’animaux peuplant leur mythologie qui servent à conférer à l’individu les vertus de l’animal de qui elles proviennent, mais aussi à se lier spirituellement à eux.

Les barbiers n’existent pas

Un homme entra dans un salon de coiffure pour se faire couper les cheveux et tailler sa barbe comme il le faisait régulièrement.

Il entama la conversation avec le barbier. Ils discutèrent de sujets nombreux et variés.

Soudain, ils abordèrent le sujet de Dieu.  Le barbier dit :

 « Écoute, je ne crois pas que Dieu existe comme tu le dis. »

« Pourquoi dis-tu cela?  » répondit le client. »

« Bien, c’est facile, tu n’as qu’à sortir dans la rue pour comprendre que Dieu n’existe pas. Dis-moi, si Dieu existait, y aurait-il tant de gens malades ? Y aurait-il tant d’enfants abandonnés? Si Dieu existait, il n’y aurait pas de souffrance ni de peine. Je ne peux penser à un Dieu qui permet toutes ces choses. »

Le client s’arrêta un moment pour penser mais il ne voulut pas répondre pour éviter toute confrontation. Le barbier termina son travail et le client sortit du salon.

Tout de suite après sa sortie, il vit un homme dans la rue avec de longs cheveux et une barbe (il semblait bien qu’il avait été longtemps sans s’être occupé de lui-même car il avait l’air vraiment négligé).

Le client retourna dans le salon et dit au barbier:

« Tu sais quoi ? Les barbiers n’existent pas. »

« Comment ça, les barbiers n’existent pas ? demanda le barbier. Ne suis-je pas ici et ne suis-je pas un barbier moi-même ? »

« Non! s’écria le client. Ils n’existent pas parce que s’ils s’existaient, il n’y aurait pas de gens avec de longs cheveux et la barbe longue comme cet homme qui marche dans la rue. »

« Ah, les barbiers existent. Ce qui arrive, c’est que les gens ne viennent pas à moi. »

« Exactement! affirma le client. Tu l’as dit : Dieu existe. Ce qui arrive c’est que les gens ne vont pas vers LUI et ne LE cherchent pas, c’est pourquoi il y a tant de souffrance dans le monde. »

La déception du changement d’orientation

Un missionnaire, engagé dans avec son foyer sur un champs missionnaire étranger depuis de nombreuses années, se voit un jour obligé, avec sa femme, de ren­trer au pays. Il est alors confronté à une forte déception :

« j’ai perdu tous mes repères, dit-il. Je n’avais au­cun but. Plus rien ne me semblait important. Quand, ma femme et moi, nous nous som­mes rendu compte que nous ne pourrions plus être missionnaires, nous étions anéantis. »

Après quelques temps et la prise de conscience que la dépression risquait d’emboîter le pas à cette grande déception, le couple réagit :

« Nous avons fini par établir deux priorités :

  • pren­dre soin de maman ;
  • persévérer en temps que témoins fidèle autour de nous là où nous nous trouvons.

Quand il nous faut prendre des dé­cisions, nous envisageons l’effet qu’elles au­ront sur ces priorités, ce qui nous simplifie les choses. »

Se tenir devant Dieu pour être consolé et écouter nous permet de voir le plan de Dieu se dessiner…

Lorsqu’un peintre commence un tableau, il travaille par petites touches éparses, avec des traits, des contours, des couleurs. Au départ, le tableau du peintre ne représente rien pour un œil extérieur… Mais au fur et à mesure qu’il travaille dessus, les formes se distinguent, les couleurs de marient… et tous finit dans une harmonie et un équilibre que tous peuvent apprécier. Avec Dieu, bien souvent il en est de même : Il n’agit jamais par « hasard », mais Il a un but, un dessein divin… Laissons-nous diriger entre Ses doigts agiles et au fur et à mesure des évènements qui passent, notre vie deviendra Son œuvre pour l’avancement de Son royaume.

Un miracle pour des chaussures !

Je raconterai un témoignage, qui s’est passé pendant mon travail pour le Seigneur à Cincinnati. Je recevais des vêtements pour les pauvres, et je les distribuais. Je me rendis à Mount Lookout, un faubourg de Cincinnati, et une sœur qui habitait là me donna quelques vêtements. Au cours des semaines précédentes, j’avais remarqué qu’une Chrétienne fidèle de notre assemblée n’était pas venue depuis quelque temps. J’allai la visiter pour voir ce qui se passait. Je la trouvai en train de faire sa lessive. Je lui fis remarquer qu’elle n’était pas venue à plusieurs réunions, ce qui était plutôt inhabituel. C’était une pauvre femme. Elle avait trois enfants, et devait payer son loyer. Elle ne nous avait jamais permis de l’aider, car nous avions l’habitude d’aider ceux qui traversaient des moments difficiles. Comme elle répugnait à donner la raison de son absence, je remarquai qu’elle avait des chaussures en piteux état.

Je finis par lui dire :

  • “Ma Sœur, est-ce que ce sont les meilleures chaussures que vous avez ?” Elle rougit et me tourna le dos, me faisant comprendre que c’étaient effectivement les meilleures.

Elle me dit :

  • “Frère Bevington, je dois admettre que ce sont mes meilleures chaussures. Je m’attends à avoir une nouvelle paire de chaussures la semaine prochaine, mais il faut que j’habille et que je nourrisse mes enfants, sans tenir compte de mon besoin !”

C’était un mercredi soir. Quand je revins dans ma chambre, je commençai à prier pour qu’elle ait une nouvelle paire de chaussures. Je n’en avais aucune me paraissant en assez bon état pour lui en faire cadeau. Ceci me poussa à intensifier ma prière.

Je pris mon petit-déjeuner, heureux et convaincu de par ce que Dieu avait placé en mon cœur de savoir que ma sœur aurait une paire de chaussures neuves pour la réunion du vendredi soir. C’était notre réunion d’évangélisation habituelle. En me rendant à la Mission, je fus un peu retardé, et je n’y arrivai que vers dix heures du matin. Je me rendis à la salle de prière.

L’une des monitrices des enfants sortit et me dit :

  • “Il y a une dame qui veut vous voir.”

Celle-ci vint dans le hall principal et me dit :

  • “Frère Bevington, j’ai acheté une paire de chaussures ce matin, mais l’une d’elles a au moins deux tailles de plus que l’autre. Elles ont l’air d’être pareilles, mais elles ne le sont pas. Celles que j’ai essayées au magasin m’allaient pourtant très bien. Je n’étais pas loin d’ici, et j’ai eu envie de voir le travail que vous faites auprès des enfants. Pendant que je vous attendais, j’ai voulu mettre mes chaussures neuves pour rentrer chez moi. C’est alors que j’ai découvert qu’il y en avait une beaucoup plus grande que l’autre.”

Je lui dis :

  • “Que le Seigneur soit loué ! J’ai prié toute la nuit dernière pour une paire de chaussures et je pense que ce sont celles-ci !”
  • “Oui, Frère Bevington, mais je n’ose vraiment pas donner de telles chaussures à quelqu’un ! Je n’ai pas envie non plus de les rapporter au magasin !”

Elle était bien trop fière pour les rapporter. Aussi décida-t-elle de voir si je pouvais en faire un bon usage.

Je lui dis :

  • “Je connais une pauvre femme qui a besoin de chaussures. Elle pourra facilement mettre un rembourrage en coton dans la plus grande. Je crois que la petite est tout à fait à sa taille.”
  • “Les voici, prenez-les !”

Mais je voulais que ce soit elle-même qui aille voir la pauvre femme. Je pensais qu’elle pourrait l’aider dans beaucoup de domaines. J’insistai donc pour qu’elle porte les chaussures elle-même, car elle devait passer non loin de sa maison pour prendre son tramway.

Elle finit par prendre les chaussures et se dirigea vers la maison de cette pauvre femme. Elle la trouva en train de repasser.

Elle se présenta et dit :

  • “Le Frère Bevington m’a envoyée ici pour une mission bien embarrassante !”

Elle sortit les chaussures, sans dire à la femme qu’il y en avait une plus grande que l’autre.

Pendant tout le temps qu’elle lui parlait des chaussures et d’autres choses, la pauvre femme se disait : “Que faire ? Je ne pourrai pas porter ces chaussures ! Mon pied droit est plus court que l’autre d’au moins deux pointures, et je n’ose pas le lui dire !” Elle se décida pourtant à prendre les chaussures. Peut-être pourrait-elle les échanger.

L’autre femme partit. Mais elle sentit qu’elle devait dire la vérité à sa sœur. Elle retourna donc lui dire comment étaient les chaussures. L’autre se mit à rire de bon cœur et dit :

  • “Laquelle est la plus grande ?”
  • “La gauche.”

Elle rit de plus belle et dit :

  • “Merveilleux, merveilleux ! Dieu connaît réellement toutes choses ! Mon pied gauche a presque deux pointures de plus que l’autre ! C’est exactement ce dont j’avais besoin. Gloire à Dieu !”

Je ne savais pas que ses pieds n’avaient pas la même taille, mais Dieu le savait. Voyez-vous tout ce qu’Il fit pour exaucer ma prière de toute une nuit ? N’est-ce pas suffisant pour nous convaincre qu’Il sait parfaitement ce qu’Il doit faire ?

Le mot Evangile et l’obéissance à la Parole de Dieu

L’évangile n’est pas une bonne nouvelle, c’est un commandement pour le salut (commandement = la Parole de Dieu).

Mc 1:15

Et disant: le temps est accompli, et le Royaume de Dieu est approché; convertissez-vous, et croyez à l’Evangile.

Rom 11:28

Ils sont certes ennemis par rapport à l’Evangile, à cause de vous; mais ils sont bien-aimés eu égard à l’élection, à cause des pères.

1Cor 15:1

Or, mes frères, je vous fais savoir l’Evangile que je vous ai annoncé, et que vous avez reçu, et auquel vous vous tenez fermes;

2Cor 4:4

Desquels le Dieu de ce siècle a aveuglé les entendements, c’est-à-dire, des incrédules, afin que la lumière de l’Évangile de la gloire de Christ, lequel est l’image de Dieu, ne leur resplendît point.

Phil 1:5

A cause de votre attachement à l’Evangile, depuis le premier jour jusqu’à maintenant.

Heb 4:6

Puis donc qu’il reste que quelques-uns y entrent, et que ceux à qui premièrement il a été évangélisé n’y sont point entrés, à cause de leur incrédulité,