L’Amour couvre tout est souvent utilisé pour justifier soit des péchés à cacher, soit des déviations… voire des hérésies ! Certains donc, comme le Mouvement de la Couverture Spirituelle qui utilise même ce mot dans leur dénomination, prétendent utiliser l’expression « couverture spirituelle » ou « couvrir » dans un sens conforme à la Bible, car la plupart des principaux utilisateurs de cette « phrase prétexte » utilisent la Bible comme fondement de leur autorité.
Si la Bible est le fondement de toute doctrine chrétienne, alors nous devons dire que toute doctrine contraire à la Bible constitue une hérésie. Par conséquent, nous devons veiller à utiliser l’expression « couverture spirituelle » conformément au contexte dans lequel elle est employée.
Il existe trois mots hébreux principaux traduits par « couvrir. » Si quelqu’un doit être considéré comme notre « couverture spirituelle, » il doit agir d’une manière qui correspond au sens de ces mots, du moins en partie, selon les différents cas de figure.
Le premier mot hébreu, « sakak » signifie « couvrir » ou « entourer d’une haie ». Dans son sens figuré, il signifie « protéger », dans le sens de « défendre, couvrir, entourer d’une protection, joindre, ou enfermer ». En d’autres termes, les hommes peuvent se protéger en se joignant ensemble, en s’enfermant dans une position fortifiée, ou en s’entourant d’une protection, afin que l’ennemi ne puisse pas les voir ou les atteindre.
La Bible affirme que seul le Seigneur, et non un homme, peut être notre « couverture » dans le sens du mot « sakak ». Il est écrit dans le Psaume 91 : « Car c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il te couvrira (sakak) de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse » (versets 3 et 4).
Le second mot hébreu traduit par « couvrir » est « kasah ». Le sens premier de ce mot est « couvrir pour revêtir ou pour cacher ». Il signifie également « recouvrir, masquer, dissimuler, voiler, fermer ». Il est utilisé dans Proverbes 10:12 : « La haine excite des querelles, mais l’amour couvre (kasah) toutes les fautes. »
Un célèbre commentateur biblique a écrit : « Par l’amour, nous passons sur les offenses qui nous ont été faites, et nous les couvrons, afin d’éviter les querelles ». Ceci n’efface pas le péché, mais le couvre, le cache.
Le troisième mot hébreu est « kaphar. » Il est en général traduit par « faire l’expiation ». C’est la racine de ce mot qui a donné « kippour », « expiation ». D’où l’expression Yom Kippour, Jour des Expiations. « Kaphar » est aussi traduit par « réconcilier, pardonner, pacifier, faire propitiation ». Contrairement à « kasah », qui signifie « recouvrir », « kaphar » traduit l’idée « d’effacer complètement, d’annuler, de faire disparaître ».
La mot « kaphar » est utilisé dans le contexte des offrandes de sang présentées dans l’Ancien Testament. Aaron, le premier Souverain Sacrificateur d’Israël, a reçu l’ordre de sacrifier un bouc comme offrande pour le péché du peuple. Il dut apporter le sang de l’animal au-delà du voile, et en faire l’aspersion sur le propitiatoire, et devant le propitiatoire, à cause des péchés d’Israël.
« Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang au-delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l’aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire. C’est ainsi qu’il fera l’expiation (kaphar) pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d’Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il fera de même pour la tente d’assignation, qui est avec eux au milieu de leurs impuretés » (Lévitique 16:15-16).