Prières d’inspiration païenne

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Un autre pasteur, Dick Bernal, favorable au combat spirituel contre les esprits territoriaux, a écrit : « Même les Grecs dans les temps anciens savaient comment s’approcher de leurs dieux. On les désignait toujours par leurs noms et leurs titres. Je suis persuadé que l’Esprit de Dieu, au travers de la prière et du jeûne, nous révélera aussi comment se nomment ces dominations… »[1]

Ainsi les coutumes grecques et leurs dieux sont désormais devenus des modèles pour ceux qui pratiquent le combat spirituel dans l’Eglise. Pouvons-nous faire confiance aux mythologies païennes pour nous ensei­gner comment agir avec les démons? Absolument pas! Et pourtant c’est ce qui arrive lorsque des chrétiens s’inspirent de coutumes païennes et abandonnent la révélation objective et infaillible de la Parole de Dieu. La Bible est catégorique à ce sujet : « Si l’on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir, qui poussent des siffle­ments et des soupirs, répondez : Un peuple ne consultera-t-il pas son Dieu? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants? A la loi et au témoignage! Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura point d’aurore pour le peuple » (Es 8:19-20). Dans l’oeuvre de Dieu, nous devons nous tenir en garde contre toutes pratiques ou informations reçues d’une culture païenne, quelle qu’elle soit.

Quelqu’un dira: Pourquoi le Seigneur n’ôte-t-il pas les faux prophètes et les faux docteurs qui circulent au milieu de nous aujourd’hui? Parce qu’il les utilise pour éprouver nos coeurs. Dans ces temps de la fin, le peuple de Dieu tout entier sera testé par rapport à l’autorité suprême des Ecritures en matière de foi et de pratique (Dt 13:3).


[1] Dick Bernal, Storming Hell’s Brazen gate, p.55.

Prière, déclarations et accusations

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Des déclarations présomptueuses

« Le Seigneur sait donc délivrer de l’épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement, surtout ceux qui recourent après la chair dans un désir d’impureté et qui méprisent l’autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d’injurier les gloires, tandis que les anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur » (2 Pi 2:9-11; Jud 9-10).

De nos jours, des chrétiens se mettent à combattre l’esprit de « Jézabel » ou « d’Achab » et d’un grand nombre « d’hommes forts » pour libérer des régions. Mais comment se fait-il alors que les apôtres du Seigneur ne connaissaient pas tout cela? Mieux encore, pourquoi Jésus lui-même ne faisait-il pas ces choses? Pourquoi Paul, à Corinthe, n’a-t-il pas fait des recherches dans l’histoire de cette ville pour y découvrir « l’homme fort »? Le livre des Actes des apôtres et les épîtres de Paul aux Corinthiens sont étrangement silencieux quant à une telle stratégie. Qu’en est-il d’Ephèse et de ses esprits de sorcellerie? Paul a-t-il exhorté les Ephésiens à s’attaquer à la déesse Diane? Combien nous devons veiller à ne pas utiliser des méthodes totalement inconnues des apôtres!

Selon les nouvelles « révélations » concernant le combat spirituel, Jésus aurait dû faire une enquête sur la ville de Jérusalem. Mais il a plutôt pleuré sur Israël qui n’avait pas reconnu le temps de sa visitation. Pourquoi, à ce moment-là, n’a-t-il pas aussi combattu directement les esprits de religion et de légalisme? Dans le livre de l’Apocalypse, lorsque l’apôtre Jean a eu la révélation de la véritable condition spirituelle des villes de Smyrne et de Pergame (où se trouvait une synagogue et le trône de Satan), pourquoi Jésus ne lui a-t-il pas dit: « Attaque et lie Satan »! Ou encore: « Organise une grande réunion à Pergame et détruis les prin­cipautés de cette ville »? Non, mais par contre, il l’a exhorté en disant « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours » (Ap 2:10).

Il est essentiel que nous comprenions ce qu’est la vraie notion de la victoire selon Dieu. Jésus a exhorté ses rachetés à être fidèles, même dans les tribulations. Sommes-nous capables, aujourd’hui, de discerner ces deux conceptions dans l’Eglise? Lorsque nous entendons certains chré­tiens se plaindre et dire : « Je suis fatigué d’une Eglise vaincue, brisée et divisée », en réalité ils sont fatigués de porter l’opprobre de la croix.

Des accusations injurieuses

« Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l’autorité et injurient les gloires. Or, l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime! » (Jud 8-9).

Peter Wagner écrit à ce sujet: « Plus que partout ailleurs, les leaders spirituels les plus connus en Argentine, tels que Omar Cabreo, Carlos Annacondia, Hector Gimenez et d’autres, confrontent ouvertement et maudissent Satan et ses forces démoniaques, soit en privé, soit sur leurs plates-formes publiques. Cette nation entière semble engagée dans un vaste combat spirituel »[1]

Confronter et maudire Satan publiquement comme ils le font est une violation directe de Jude 9. Ces injonctions imprécatoires font certes une très forte impression sur les chrétiens, mais peuvent être très dangereuses. Jude nous avertit en déclarant que l’archange Michel, lorsqu’il contestait avec le diable, n ‘osa pas porter contre lui un jugement injurieux (Jud 9). Si Michel, le plus grand des archanges, a refusé d’injurier Satan préférant se confier en la puissance de Dieu, combien ne devrions-nous pas, nous humains, nous garder d’accusations injurieuses contre le diable et les mauvais esprits (2 Pi 2:11). Il est vrai que nous bénéficions de la victoire de Christ, mais il n’est pas moins vrai que nous ne devons pas être présomptueux. Satan est un ennemi dangereux et lorsque nous lui résis­tons, il s’agit d’être sobres et vigilants (1 Pi 5:8-9).

Nous remarquons, dans le passage de Jude, que le Seigneur ne regarde pas favorablement ceux qui injurient ou invectivent les autorités, y compris Satan. Cependant, dans l’Eglise du Seigneur se trouvent des prédicateurs aux propos injurieux à l’égard du diable, tout cela parce qu’ils veulent impressionner les chrétiens et prouver qu’ils ont autorité sur l’ennemi. Il est impératif de ne pas aller au delà de « ce qui est écrit », tout spécialement lorsque nous sommes confrontés à notre adversaire.


[1] Peter Wagner, Engaging the Enenmy, p. 46.


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L’église primitive et les esprits territoriaux

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Certains prédicateurs vont jusqu’à dire que si 1’Eglise entrait dans le combat spirituel contre les esprits territoriaux qui dominent les nations, le monde serait meilleur, des millions se convertiraient et il y aurait moins de crimes et de pornographie, etc.

Voici, par exemple, ce que dit John Dawson, un autre auteur bien connu par ses livres et favorable à ce nouveau type de combat spirituel « Dans un sens général, chaque génération est appelée à faire face à Satan qui se présente sous la forme de l’esprit de l’Antichrist ou d’une domina­tion mondiale. C’était le même esprit d’ambition de dominer le monde que possédaient Napoléon et Hitler. Ces hommes ont usurpé la place qui revient à Dieu seul (Ps 24:1). L’Eglise devrait faire face à cet esprit et le chasser, si nous ne voulons pas nous trouver dans un monde en guerre… L’esprit de domination mondiale ne peut émerger que lorsque les chré­tiens se sont relâchés dans leur vigilance, ou quand l’Eglise en général a été tragiquement divisée sur certains points »[1]

De telles déclarations placent les églises dans l’esclavage et les rendent responsables des maux de l’humanité. Qu’en est-il de la responsabilité personnelle ou du jugement de Dieu dans sa déclaration? Qu’a-t-il à dire sur le fait que ce monde rejette Christ, tout simplement parce qu’il a choisi de le faire ?

Le Seigneur nous annonce-t-il qu’un jour l’Eglise deviendrait militante et qu’il y aurait un grand réveil mondial où beaucoup de nations et même le monde entier deviendraient « chrétiens »? Non, la Parole de Dieu nous dit que les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarant les autres, et égarés eux-mêmes (2 Ti 3:13). Remarquez qu’en prédisant l’apostasie des derniers temps, Dieu ne blâme jamais l’Eglise de ne pas avoir fait son travail.

Pensez au monde romain des trois premiers siècles. Pourquoi l’Eglise de cette époque-là n’a-t-elle pas prié pour que « l’esprit de domination mondiale » régnant à ce moment-là, soit brisé et disparaisse? Le Seigneur a-t-il tenu la première Eglise responsable pour l’intense persécution de cette période-là? L’ Eglise serait-elle responsable de cet esprit de domina­tion qui a provoqué les deux dernières guerres mondiales? Même en restant vigilants, pouvons-nous empêcher Apocalypse 13 de s’accomplir? Non! Le péché et les pécheurs subiront forcément les conséquences de leur propre rébellion contre le plan de Dieu. L’Eglise n’a jamais eu cette position d’influence sur les affaires du monde, car son royaume n’est pas de ce monde.

Le pasteur bien connu David Wilkerson, de New-York, a fait le commentaire suivant sur cette nouvelle vague de militantisme parmi les chrétiens qui veulent conquérir le monde en confrontant les esprits terri­toriaux: « Toute la structure de 1’ Eglise en Amérique n’a pu empêcher la parution du film « La dernière tentation du Christ ». En 25 ans, avons-nous stoppé l’avortement? Non, la situation est pire que jamais !… Cependant de nos jours, il y a des chrétiens qui prétendent gagner le monde pour Jésus, mais je ne connais pas un seul pays qu’ils auraient « gagné ». Dieu domine sur toutes les autorités, et elles ne règnent que par la permission divine. « Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu », nous dit l’apôtre Paul dans Romains 13:1, (et pourtant les puissances du mal étaient loin d’être absentes à Rome en ce temps-là). Si la situation de « ce présent siècle mauvais » est ordonné par Dieu, l’Eglise même n’a pas d’autorité pour le conquérir. Un jour, le Seigneur reviendra et il exécutera lui-même les jugements nécessaires sur la terre.


[1] John Dawson, Engaging the Enemy, p.10.


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Les esprits territoriaux

Le combat spirituel nous préoccupe toujours et il est important de relever, dans ce domaine, une nouvelle méthode très en vogue dans beau­coup d’églises actuelles consistant à lier « les esprits territoriaux » dans les lieux célestes. Sa conception est la suivante vous ne pouvez évangé­liser efficacement une ville ou un territoire sans avoir auparavant identifié et lié l’homme fort et les puissances dans les lieux célestes dominant cette région. Il est impossible de trouver un seul exemple dans le Nouveau Testament mettant en évidence de telles pratiques, à moins de tordre les Ecritures. C’est en vain que nous chercherons dans les Actes et les Epîtres une telle approche de la part des apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ.

Cet engouement pour les « esprits territoriaux » provient essentielle­ment de deux auteurs chrétiens bien connus Frank E. Peretti et Peter Wagner, dont les livres sur le combat spirituel ont profondément influencé de nombreux serviteurs de Dieu et chrétiens dans le monde.

Les deux livres de Frank E. Peretti (The Present Darkness et Piercing The Darkness traduits en plusieurs langues), sont mentionnés par l’auteur lui-même comme étant deux romans, (donc remplis de fiction). Hormis quelques enseignements valables, la plupart de ses notions concernant le combat spirituel dans le monde invisible présentent des éléments de mythologie païenne, et n’ont aucune base scripturaire. D’ailleurs, il a lui-même déclaré que son intention n’était pas d’écrire des livres sur ce sujet, mais qu’il voulait juste raconter une belle histoire[1]. Hélas des pasteurs et des chrétiens ont pris sa fiction pour la réalité, et se sont fourvoyés. Les lecteurs et admirateurs des livres de Frank E. Peretti devraient bien avoir cela à l’esprit, s’ils ne veulent pas être entraînés loin des enseignements de la Bible à ce sujet tout en pensant que ce nouveau concept est parfaitement scripturaire. Combien nous devons veiller et tout contrôler à la lumière des Ecritures !

Quant à Peter Wagner, bien connu pour ses livres sur le combat spiri­tuel diffusés dans le monde chrétien, il est une autre figure dominante très écoutée de ce mouvement. Il prône, lui aussi, ce nouveau genre de prières agressives pour le combat spirituel, qu’il qualifie d’ailleurs de « pratiques et concepts radicaux ». Il avance même qu’il s’agit d’un nouveau « niveau stratégique de combat spirituel » (Strategic-Level Spiritual Warfare). Ce concept s’est étendu dans plusieurs pays et jusque sur le champ mission­naire. Selon lui, il remporte de grands succès. Mais nous savons aussi qu’il engendre une grande confusion dans les églises, laissant une multi­tude de chrétiens perplexes.

Il est urgent, à cause de ces implications doctrinales et pratiques, de procéder à un examen sérieux de ces nouvelles méthodes utilisées dans le combat spirituel, afin de découvrir si elles sont vraiment bibliques.

Peter Wagner raconte les origines de ce mouvement « Alors que j’étais à Manille (aux Philippines), le Seigneur m’a parlé, bien que d’une voix non audible, mais d’une manière aussi claire que si elle l’avait été. Il m’a dit: « Je désire que tu diriges l’enseignement sur les esprits territo­riaux »[2]. Ce qui est important de souligner ici, c’est le message qu’il aurait reçu de Dieu. En entendant cela, on se pose immédiatement la question :

Serait-il possible que Dieu puisse être l’auteur d’un message ou d’une révélation non biblique? La réponse est évidemment, non !

La plupart des doctrines de ce nouveau concept de combat spirituel sont fondées sur des révélations extra-bibliques. Il y a encore quelques années seulement, la majorité des évangéliques considéraient comme fausse toute révélation non scripturaire. Mais il n’en est malheureusement plus de même aujourd’hui. Un nombre toujours croissant de leurs leaders pensent qu’elles sont nécessaires pour permettre à l’Eglise d’accomplir sa mission d’évangélisation mondiale.

Dans le combat spirituel, l’expérience du prophète Daniel est mal interprétée

Pour authentifier leur doctrine et leurs pratiques, les propagateurs de cette nouvelle pratique en matière de combat spirituel utilisent les Ecritures, mais en tordent dangereusement le sens. Le texte de Daniel 10:12-14 est leur passage favori; ils l’utilisent pour prouver l’existence réelle « d’esprits territoriaux » à combattre.

Voici le texte en question: «Il (1’ ange) me dit: Daniel, ne crains rien; car dès le premier jour où tu as eu à coeur de comprendre, et de t’humi­lier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c’est à cause de tes paroles que je viens. Le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours; mais voici, Micaël, l’un des principaux chefs, est venu à mon secours, et je suis demeuré là auprès des rois de Perse. Je viens mainte­nant pour te faire connaître ce qui doit arriver à ton peuple dans la suite des temps; car la vision concerne encore ces temps-là… Il me dit: Sais­-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Maintenant je m’en retourne pour combattre le chef de la Perse; et quand je partirai, voici, le chef de Javan (Grèce) viendra. Mais je veux te faire connaître ce qui est écrit dans le livre de la vérité » (Da 10:12-14, 20-21).

Soulignons trois observations importantes concernant cette expérience du prophète Daniel :

1.  Oui, il est vrai que le prince du royaume de Perse lui a résisté pendant trois semaines, alors qu’il recherchait la face de Dieu; mais ce dernier n’était pas en train de « lier » les esprits territoriaux au-dessus de la Perse. L’ange ne l’a pas convié non plus à engager un tel « combat »; sa mission était d’informer Daniel de ce qui allait arriver à Israël dans la suite des temps (Da 10:4). Ces informations allaient faire partie inté­grante des Ecritures; c’ est pourquoi « le prince de Perse » a essayé d’empêcher qu’elles ne lui parviennent. Dans ce passage, rien ne nous permet de croire, comme ils le disent, que si les « esprits territoriaux » avaient été « liés », le royaume de Perse aurait été délivré de l’influence satanique et que la victoire de l’ange Gabriel (avec l’aide de Micaël) sur ces mauvais esprits aurait eu une influence sur le climat spirituel de toute la Perse.

2.  Pendant toutes ces journées de prière, pas une seule fois nous ne voyons Daniel s’adresser au prince de la Perse et lui dire, par exemple « Prince de la Perse, je détruis votre forteresse au-dessus de la Perse ». Cette sorte de prière est malheureusement à la mode et très fréquente de nos jours dans certaines églises. Dans la plupart des cas, la prière d’in­tercession est plus orientée vers Satan que vers Dieu; voilà une bien triste réalité. On a même pris l’habitude de lier systématiquement les puis­sances des ténèbres, en oubliant que l’ennemi a déjà été vaincu à la croix, que l’accent doit désormais être mis sur le triomphe de la croix et sur la grandeur et la Toute Puissance de Jésus (Mt 28:18).

3. Quand le prince de la Perse fut déplacé, il fut remplacé par le prince de Javan (Grèce), un esprit encore plus mauvais à bien des égards. Peu de personnes ont été séduites par la philosophie perse, comparée aux millions qui l’ont été par la philosophie grecque. Ainsi, n’oublions pas que dès qu’un « prince » est détrôné, sa place est rapidement occupée par un autre, encore plus fort que lui. Tous ceux qui confrontent les esprits territoriaux réalisent-ils vraiment ce qui se passe?

Le Pasteur Bill Randles des USA répond, en ces termes, à cette dernière question : « Los Angeles, San Francisco ou Miami, par exemple, sont-elles maintenant devenues de meilleures villes ? Dans chacune d’entre elles il y a pourtant eu des conférences sur le combat spirituel durant les années 80 à 90 où les puissances et principautés avaient été liées. Ne sont-elles pas plutôt devenues pires aujourd’hui? Il n’existe pas une seule ville ayant été « purifiée de toute activité démoniaque » par le combat spirituel. Toutes leurs prétentions sont donc insensées ».

« Nous ferions bien de prendre garde à ces paroles de Jésus: « Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s’en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s’y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première » (Mt 12:43-45). Ceux qui s’amusent avec des choses qu’ils ne comprennent pas, jouent inconsciemment avec le feu »[3].


[1] Media Spotlight, Special Report, This Present Darkness, 1992

[2] Peter Wagner, Confronting the Powers, p.20.

[3] Pastor Bill Randles, Making War in the Heavenlies, p. 29.


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Proposition de Plan de Lecture des Psaumes

Je vous propose un plan de lecture des Psaumes, conçu pour être utilisé dans des groupes de partage biblique. L’objectif est d’explorer les Psaumes dans l’ordre chronologique de leur rédaction, une approche souvent négligée dans nos Bibles où les Psaumes sont généralement organisés selon une logique différente.

Importance de l’Ordre Chronologique

Il est essentiel de noter que les Psaumes ne suivent pas une séquence chronologique dans les Écritures. Par conséquent, cette proposition vise à permettre une compréhension plus profonde des circonstances historiques et spirituelles entourant chaque Psaume. En tout en suivant un ordre chronologique, nous avons aussi l’opportunité d’explorer la structure thématique des Psaumes dans leur contexte traditionnel.

Présentation du Tableau

Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez plusieurs colonnes d’information qui enrichiront votre lecture :

  • Numéro d’ordre : Ce numéro indique l’ordre chronologique de la rédaction des Psaumes.
  • Événements précédents : Cette colonne contient les textes qui décrivent les événements ayant conduit à l’écriture du Psaume concerné pour mieux comprendre son contexte.
  • Événements concomitants : Ici, vous trouverez les Psaumes écrits durant la même période, ainsi que des textes qui peuvent éclairer les événements qui ont eu lieu simultanément avec l’écriture du Psaume.
  • Événements suivants : Cette section décrit les événements survenus après la période d’écriture des Psaumes, permettant d’établir des liens avec les conséquences de ces écrits.

Objectifs en Groupe

Comprendre les circonstances de la rédaction des Psaumes peut enrichir les discussions en groupe. En partageant sur ces contextes, les membres peuvent mieux saisir les tensions, les émotions et les réflexions présentes dans chaque Psaume.

Il pourrait être bénéfique, lors de vos rencontres, de planifier la lecture des textes connexes aux Psaumes qui seront au cœur des échanges. Cela permettra à chaque participant de se préparer en lisant à l’avance, et de formuler des questions, des commentaires et des éléments de réflexion qui enrichiront la discussion.

Cette approche chronologique des Psaumes offre une dimension nouvelle à votre étude biblique, favorisant des échanges plus profonds et éclairants sur le message et les expériences vécues par les auteurs. J’espère que ce plan de lecture sera une ressource précieuse pour vos groupes de partage biblique.

OrdreEvénements précédentsEvénements concomitantsEvénements suivants
1Nombres 11-13Nombres 14-15; Psaume 90Nombres 16-17
2Deutéronome 30-31Deutéronome 32-34; Psaume 91Josué 1-4
31 Samuel 15-171 Samuel 18-20; Psaumes 11, 591 Samuel 21-24
41 Samuel 21-24Psaumes 7, 27, 31, 34, 52 
5 Psaumes 56, 120, 140-1421 Samuel 25-27
61 Samuel 25-27Psaumes 17, 35, 54, 63 
7 1 Samuel 28-31; Psaume 18 
8 Psaumes 121, 123-125, 128-1302 Samuel 1-4
92 Samuel 1-4Psaumes 6, 8-10, 14, 16, 19, 211 Chroniques 1-2
101 Chroniques 1-2Psaumes 43-45, 49, 84-85, 871 Chroniques 3-5
111 Chroniques 3-5Psaumes 73, 77-781 Chroniques 6
121 Chroniques 6Psaumes 81, 88, 92-931 Chroniques 7-10
131 Chroniques 7-10Psaumes 102-1042 Samuel 5; 1 Chroniques 11-12
142 Samuel 5; 1 Chroniques 11-12Psaume 133 
15 Psaumes 106-1071 Chroniques 13-16
161 Chroniques 13-16Psaumes 1-2, 15, 22-24, 47, 68 
17 Psaumes 89, 96, 100-101, 105, 1322 Samuel 6-7; 1 Chroniques 17
182 Samuel 6-7; 1 Chroniques 17Psaumes 25, 29, 33, 36, 392 Samuel 8-9; 1 Chroniques 18
192 Samuel 8-9; 1 Chroniques 18Psaumes 50, 53, 60, 75 
20 2 Samuel 10; 1 Chroniques 19; Psaume 20 
21 Psaumes 65-67, 69-702 Samuel 11-12; 1 Chroniques 20
222 Samuel 11-12; 1 Chroniques 20Psaumes 32, 51, 86, 1222 Samuel 13-15
232 Samuel 13-15Psaumes 3-4, 12-13, 28, 552 Samuel 16-18
242 Samuel 16-18Psaumes 26, 40, 58, 61-62, 642 Samuel 19-21
252 Samuel 19-21Psaumes 5, 38, 41-42 
26 2 Samuel 22-23; Psaume 57 
27 Psaumes 95, 97-99 
28 2 Samuel 24; 1 Chroniques 21-22; Psaume 30 
29 Psaumes 108-1101 Chroniques 23-25
301 Chroniques 23-25Psaumes 131, 138-139, 143-145 
31 1 Chroniques 26-29; Psaume 127 
32 Psaumes 111-118 
33 1 Rois 1-2; Psaumes 37, 71, 94 
34 Psaume 1191 Rois 3-4
351 Rois 8; 2 Chroniques 52 Chroniques 6-7; Psaume 136 
36 Psaumes 134, 146-1501 Rois 9; 2 Chroniques 8
372 Chroniques 19-23Abdias; Psaumes 82-832 Rois 1-4
38Esaïe 23-272 Rois 18;2 Chroniques 29-31; Psaume 48Osée 1-7
39Esaïe 35-36Esaïe 37-39; Psaume 76Esaïe 40-43
40Esaïe 44-482 Rois 19; Psaumes 46, 80, 135Esaïe 49-53
41Jérémie 35-37Jérémie 38-40; Psaumes 74, 792 Rois 24-25; 2 Chroniques 36
42Esdras 1-3Esdras 4-6; Psaume 137Aggée
43Néhémie 8-10Néhémie 11-13; Psaume 126Malachie

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Le silence de Flavius Josephe au sujet de Jésus

A considérer les compatriotes de Jésus parmi les­quels se déroula sa vie humaine et à recueillir leurs témoignages, on n’est pas plus avancé et l’on se heurte même à une nouvelle énigme. Les Juifs du temps du Christ ont eu plusieurs écrivains. A Alexan­drie vivait le philosophe Philon[1], néo-platonicien, dont nous possédons une cinquantaine de traités, né quelque vingt ans avant Jésus, mort environ vingt ans après, il est son exact contemporain. Nulle part, pourtant, il ne prononce son nom. Sans doute cet intellectuel raffiné, représentant typique de la Diaspora juive de haute culture, dont l’horizon était tout hellénique et romain, n’avait-il aucune curiosité pour les faits et gestes d’un de ces agitateurs populaires comme les derniers temps d’Israël en avaient compté un bon nombre.

Un Galiléen, compatriote de Jésus, né à peu près au moment où celui-ci mourait, Juste de Tibériade[2], avait écrit une Chronique, qui allait de Moïse aux jours d’Hérode Agrippa 2, c’est-à-dire vers 100 de notre ère. Son oeuvre est perdue, mais on sait qu’il n’y parlait pas de Jésus, de ce Jésus dont la prédication, cependant, venait de remuer son peuple. L’explication de ce silence, l’historien byzan­tin du 9ème siècle, Photius[3], qui avait lu cette Chro­nique, l’a sans doute bien formulée « Juif de race, infecté de préjugés juifs, Juste ne fait nulle mention de la venue du Christ, des événements de sa vie, ni de ses miracles. » Il est vrai qu’il y a des silences intentionnels, et révélateurs.

Celui de Flavius Josèphe pourrait bien avoir le même sens. C’est un historien considérable que Josèphe. Ses Antiquités Hébraïques sont, sous quel­ques réserves, infiniment précieuses pour compléter les indications de l’Ancien Testament sur la destinée d’Israël. Sa Guerre juive, publiée vers 77, c’est-à-dire très peu de temps après la catastrophe où s’écroula pour jamais le peuple élu, est un document inesti­mable. L’homme est peu sympathique. Membre de cette aristocratie sacerdotale dont l’opportunisme s’accommodait fort bien du joug romain, c’est un vaniteux, un satisfait et son échine a trop de sou­plesse. Il nous a raconté sur lui-même force détails très édifiants qu’à treize ans, il était déjà si fort en théologie que les Rabbis de Jérusalem l’appe­laient en consultation; qu’à seize ans, exalté par la ferveur, il avait fui au désert, macérant son corps dans l’ascèse et se mettant à l’école de l’austère ermite Bannous[4]. En fait, bien vite, il alla à Rome, y noua d’utiles amitiés. Quand la suprême guerre des Juifs commença en 66, il y assura un commandement, mais de telle façon que certains l’accusent d’avoir contribué à la défaite… Il y a en particulier une histoire de place forte assiégée, de combattants décidant de s’entre-tuer pour ne pas tomber aux mains des légionnaires, de sort désignant Josèphe comme le dernier survi­vant et, pour finir, de reddition, qui a une odeur bien suspecte. Toujours est-il que ce général juif termina la guerre comme ami personnel de son vainqueur, à qui il avait prédit qu’il serait un jour empereur. Il ajouta le nom de son maître, Flavius, au sien propre, tout comme un esclave affranchi et, flagor­neur jusqu’à l’abject, n’hésita pas à écrire que le vrai Messie attendu par Israël était, incontestable­ment, Vespasien[5].

Il  ne faut pas perdre de vue les traits de ce carac­tère si l’on veut s’expliquer ce « silence de Josèphe » dont il a été tiré tant de commentaires. Ses Anti­quités parurent en 93. Qu’il ait connu le christianisme semble évident. Il a une vingtaine d’années vers 57; l’Église a déjà pris une place importante à Jéru­salem; quand Paul arrive dans la ville sainte, à cette date-là, sa présence détermine une émeute (Ac 12 et 26) et il est arrêté. Le futur historien n’a-t-il pas eu vent de cet épisode ? Quand Josèphe est à Rome, en 64, la persécution de Néron va commencer. Introduit dans les milieux influents par son ami l’acteur juif Alityrus[6], n’a-t-il rien entendu des discussions sur le Christ qui pas­sionnaient toute la communauté juive et même les sympathisants qu’Israël avait en haut lieu ?

Deux personnages contemporains de Jésus sont cités par Josèphe Jean-Baptiste dont il raconte la prédication et le supplice dans des termes parfaite­ment exacts ; et Jacques, dont il narre la lapidation et qu’il désigne ainsi « Le frère de Jésus, surnommé le Christ. » Mais, à s’en tenir aux textes indiscutés, il n’y a dans son oeuvre aucune autre allusion au Christ.

Le problème se complique du fait qu’au livre 15, chapitre 3 des Antiquités, on peut lire un passage singulier où Josèphe parle du Christ. « A cette époque parut Jésus, homme sage, s’il faut l’appeler homme. Car il accom­plit des choses merveilleuses, fut le maître de ceux qui reçoivent avec joie la vérité, et il entraîna beaucoup de Juifs et aussi beaucoup de Grecs. Celui-là était le Christ. Sur la dénonciation des premiers de notre nation, Pilate le condamna à la croix ; mais ses fidèles ne renoncèrent pas à leur amour pour lui ; car le troisième jour, il leur apparut, ressuscité, comme l’avaient annoncé les divins prophètes, ainsi que mille autres merveilles à son sujet. Encore aujourd’hui subsiste la secte qui, d’après lui, a reçu le nom de Chrétiens. » Il suffit de lire ce passage pour se convain­cre que si Josèphe l’a réellement écrit, il signe par là son adhésion au christianisme. Aussi, depuis des siècles, ces cinq lignes provoquent-elles de sévères discussions. Les uns font remarquer qu’elles rompent le fil du discours ; les autres ripos­tent que le style est exactement celui de Josèphe. On invoque Eusèbe[7], qui, au début du 4ème siècle, connaissait ce texte et l’acceptait ; mais l’adversaire répond que les premiers Pères de l’Église, Origène, par exemple, l’ignoraient et disaient même que Josèphe n’avait pas cru que Jésus fût le Messie.

Si l’on rejette ces dix lignes, le silence de Flavius Josèphe est impressionnant. Il est incontestablement voulu. Sans aller jusqu’à dire avec Pascal : « Joséphe cache la honte de sa nation … »[8], ni soutenir avec paradoxe que ce mutisme démontre l’existence de Jésus, car on ne hait que ce qui est, on peut, par ce que nous connaissons du personnage, deviner pourquoi il s’est tu. Il sait trop ce qu’il doit à sa carrière et à sa réputation !


Notes :

[1] Philon d’Alexandrie (vers -12 – vers +54) est un philosophe juif hellénisé né à Alexandrie. Les rares détails biographiques le concernant se trouvent dans ses propres œuvres, en particulier Legatio ad Caium (Ambassade chez Caligula) et chez Flavius Josèphe.

[2] Historien juif que nous ne connaissons que par un écrit rédigé expressément contre lui : l’Autobiographie (Vita) de son rival Flavius Josèphe. Juste, fils de Pistus, fut l’un des chefs du soulèvement galiléen contre les Romains durant la guerre juive de 66-70.

[3] Photios ou Photius, patriarche de Constantinople (858-867 puis 877-886), fut un érudit et un homme d’État byzantin, né vers 810, mort après 893. Les Latins l’ont longtemps décrit comme le principal responsable du schisme du IXe siècle.

[4] « Je connais sa réputation, c’est un ascète, un homme saint qui se contente pour vêtements de ce que lui offrent les arbres, se nourrit des produits de la terre, et par souci de pureté pratique des ablutions jour et nuit. » (Citation de « Un juif dans l’Empire romains » de Flavius Josephe)

[5] Vespasien (17 novembre 69 – 23 juin 79) est un empereur romain.

[6] L’acteur juif Alityrus fut le favori de Néron, et utilisé par Poppaea Sabina, la maîtresse puis la femme de Néron, pour demander l’extermination « de la secte des chrétiens ». C’est d’ailleurs certainement elle qui fut à l’origine de l’atroce persécution de l’an 64 qui aurait coûté la vie à Pierre et à Paul.

[7] Eusèbe Pamphile de Césarée (vers 265–339) est un évêque, un théologien et un historien de l’Église du début du IVe siècle.

[8] Pensées, 629

Pourquoi le silence des contemporains de Jésus ?

Si, à tout instant, la vie du Christ pose à qui l’étudie l’énigme de la nature divine transfigurant le carac­tère humain, il n’en est pas moins permis de la consi­dérer comme on ferait de tout personnage historique, puisque le fait même de cette vie est le témoignage premier de la Révélation. Mais comment connaissons-nous l’homme que fut Jésus ? On a trop souvent majoré les difficultés qu’opposent à notre documentation les diverses sources, et trop de chrétiens, leurrés par les assertions d’une critique prétendue « libre », ne mesu­rent pas assez la solidité des bases sur lesquelles s’édifie leur foi.

Le cadre où a vécu Jésus est éminemment histo­rique ; les textes ne le situent pas dans un temps légendaire, aux horizons d’un passé nébuleux, comme font les traditions touchant Orphée[1], Osiris[2] ou Mithra[3]. L’Empire romain du 1er siècle nous est connu avec une précision remarquable. Durant la vie terrestre de Jésus, de grands écrivains dont nous possédons l’œuvre ont produit des ouvrages : Tite-Live[4], Sénè­que[5]. Quant à Virgile[6], s’il n’était pas mort à cinquante et un ans, aurait pu le voir enfant. D’autres, Plu­tarque[7], Tacite[8], sont de la génération qui suit immé­diatement la sienne.

Mieux : un très grand nombre de personnages que mettent en scène les récits concernant Jésus sont éclairés par d’autres documents d’histoire. Ceux, par exemple, que cite Luc[9] dans son évangile au début du chapitre 3 : Tibère, Ponce Pilate, Hérode, Philippe, les grands prêtres Anne et Caïphe, et Jean Baptiste, dont Flavius Josèphe a rapporté l’apostolat et la mort. Et ce n’est pas tout ; les mœurs, les habitudes, tout cet ensemble de compor­tements qui date si bien une existence humaine sont, pour ce qui le regarde, exactement semblables a celles que nous pouvons observer en étudiant ses contemporains.

Voilà donc un homme dont l’action se situe dans un milieu politique et social parfaitement étudié. Serait-il possible que tous les récits le concernant, s’ils étaient mythiques, fussent exacts quant au cadre ? Il faudrait supposer que les évangélistes et les apôtres étaient tous des spécialistes du roman historique, et que, partant de documents d’ailleurs différents, ils ont pu reconstituer une figure qui, à travers toute leur oeuvre, conserve une parfaite unité.

Pourtant, ici apparaît un écueil. Les grands contem­porains de Jésus ont-ils parlé de lui ? Non. La chose n’a rien de surprenant, si l’on replace dans ses justes perspectives un événement qui nous paraît immense par les conséquences qu’il eut. Nous avons peine à admettre que la vie, l’enseignement et la mort du Christ n’aient pas eu un retentissement tel que les bases du monde en dussent être, à l’heure même, ébranlées. En fait, cette histoire n’eut pas plus d’importance pour le citoyen de Rome vivant sous Tibère, qu’en aurait pour nous l’apparition de quelque obscur prophète à Madagascar ou à la Réunion.

Les pièces officielles de l’administration romaine gardent-elles trace de son existence ? On conservait à Rome deux sortes d’archives les « Acta senatus », comptes rendus des séances sénatoriales, et les « Commentarii principis » où étaient rassemblées toutes les correspondances envoyées au « Prince » età l’empe­reur. Nul résumé d’une délibération concernant le christianisme au Sénat. Y eut-il un rapport adressé à Tibère par Ponce Pilate sur l’affaire Jésus ? C’est pro­bable, mais nous ne l’avons pas. Justin, le martyr, écrivant vers 150 une « Apologie du Chris­tianisme » qu’il adresse à l’empereur Antonin le Pieux et à son fils Marc-Aurèle[10], fait allusion à ces « Actes de Pilate », sans que, d’après son texte, on puisse comprendre s’il les a connus, ou s’il les a supposés ; la seconde hypothèse semble plus vraisemblable, Tacite nous disant que les archives impériales étaient secrètes et que nul n’était admis à les consulter. Cinquante ans plus tard, Tertullien[11], le polémiste africain, considère que la phrase de Justin vaut affirmation et déclare que le jugement et la mort de Jésus avaient été rapportés par Pilate à Tibère. Au 4ème siècle, de pieux faussaires, comme il y en eut bon nombre, inventeront ce document, mais, se trompant, mettront le nom de l’empereur Claude à la place de celui de Tibère[12].

Le silence des pièces officielles est-il total ? A l’automne de l’année 111, arrivait dans les provinces de Bithynie[13] et de Pont[14], situées le long de la Mer Noire, avec le titre de légat impérial, un homme de lettres : Pline le Jeune[15]. Une grande partie de son oeuvre littéraire tenant, précisément, dans sa correspondance il garda soigneusement copie des rapports qu’il adressa à son empereur, Trajan[16] ; ainsi le secret des archives impériales fut-il, sur ce point, ouvert à la postérité. C’est un homme sérieux, intelligent, que Pline ; un écrivain ferme, pittoresque, parfois un peu précieux, et un administrateur minu­tieux. Au cours de l’année 112, il envoie à Trajan une lettre détaillée à propos des chrétiens. Il a reçu des dénonciations, il a fait arrêter des membres de la secte. Poussée jusqu’à la torture, en particulier dans le cas de deux « diaconesses », l’enquête n’a rien révélé de coupable : ces gens se réunissent, chantent des hymnes au Christ, s’engagent par ser­ment à n’être ni voleurs, ni menteurs, ni adultères. Aucun mal à cela. Mais les prêtres des dieux se plaignent les temples sont désertés ; les marchands de viande pour les sacrifices ne font plus d’affaires. Quelle conduite le magistrat romain doit-il tenir ? De cette lettre (et de la réponse de Trajan), ce qui apparaît, c’est qu’en ce temps, le Christianisme existait déjà solidement sur le sol d’Asie Mineure, que les Chrétiens d’alors savaient tous qu’ils descendaient du Christ et qu’ils le tenaient pour Dieu[17].

Un peu plus tard, un rescrit de l’empereur Hadrien adressé en l’an 125 au proconsul d’Asie, Minucius Fundanus, confirme le témoignage de Pline. Le prédé­cesseur de Minucius a signalé des abus à l’occasion de divers procès antichrétiens accusations qui provoquent des troubles, dénonciations bassement inté­ressées. Hadrien, empereur sage, décide que les accusateurs devront se présenter eux-mêmes et, s’ils ont accusé calomnieusement, ils seront punis.

Mais 112, 125, ces deux dates sont assez tardives, postérieures de quatre-vingts et quatre-vingt-dix ans à la mort de Jésus. Aucun texte ne donne-t-il des précisions se rapportant à une époque plus proche de l’événement ? Le plus important est de Tacite, c’est-à-dire de l’historien latin sans doute le plus solide, chez qui la sensibilité et l’imagination, pourtant vives, ne font pas entrave à une volonté critique rare en son temps, à une grande honnêteté dans la recherche du document. Tacite, qui écrit ses Annales vers 116, nous parle des Chrétiens à propos de l’incendie de Rome, en 64 « Une rumeur flétrissante attribuait à Néron l’ordre de mettre le feu. Pour y couper court, il supposa des coupables et livra aux tortures les plus raffinées ces hommes détestés pour leurs forfaits que le peuple appelait Chrétiens. Ce nom leur vient du Christ qui, sous le règne de Tibère, fut condamne au supplice par le procurateur Ponce Pilate. Cette secte pernicieuse, réprimée d’abord, se répandait à nouveau non seulement dans la Judée où elle avait pris sa source, mais dans la Ville elle-même… »

Il raconte ensuite les horribles tortures infligées aux Chrétiens et, fort humainement, s’en indigne, mais tout le passage montre qu’il ne connaissait les Chrétiens que par ouï-dire et professait sur eux l’opinion commune. Cette hostilité même rend plus précieuse l’exactitude des deux lignes où il parle du Christ. D’où tenait-il sa documentation touchant Jésus ? Parmi ses sources, Tacite utilise souvent les Histoires de Pline l’Ancien[18], le naturaliste, le philo­sophe, celui-là même qui mourut en 79 pour avoir voulu observer de trop près l’éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéi ; Pline l’Ancien, en effet, avait fait partie de l’état-major de Titus lors de la Guerre juive, en 70 ; par son canal et celui de Tacite, ce serait donc une tradition directe, locale, qui serait venue jusqu’à nous.

Un autre historien, contemporain de Tacite, Sué­tone, lui aussi fort habile à utiliser les sources, nomme à deux reprises les Chrétiens dans ses « Vies des Douze Césars » ; dans un passage il confirme les persé­cutions de Néron ; dans un autre il dit que Claude « expulsa de Rome les Juifs, devenus, sous l’impulsion de Chrestus, une cause permanente de désordres ». Le fait de cette persécution est confirmé par Paul dans les Actes des Apôtres. En 52, il rencontra à Corinthe un ménage juif qui avait été ainsi chassé de Rome. Il est assurément très dommage que Suétone ne nous ait rien dit de Jésus à propos de Tibère, mais sa phrase suffit à prouver qu’aux environs de 50, c’est-à-dire moins de vingt ans après la mort du Christ, il y avait à Rome des Chrétiens qui n’hésitaient pas à témoigner de leur foi parmi la communauté juive locale.

A s’en tenir donc aux seuls documents romains, il n’est pas rigoureusement démontrable que le Christ a bien existé, qu’il a été condamné et crucifié sous Ponce Pilate, mais cela paraît hautement probable, et, en tout cas, admis par beaucoup de gens peu de temps après sa mort. Au reste, un dernier témoi­gnage peut être relevé, celui des adversaires. Le terme de chrétien a été, à l’origine, un sobriquet, donné par les païens d’Antioche aux zélateurs du Christ d’où serait-il venu si l’on avait admis que le Christ n’avait pas existé ? Un des polémistes anti­chrétiens du 2nd siècle, Celse[19], dont les attaques étaient si violentes que de grands chrétiens, comme Origène[20], chercheront à les réfuter[21], ne met jamais en doute l’histoire de Jésus telle que nous la connaissons. Il lui eût été facile de dire « Votre Christ, il n’a jamais existé! » Le fait est qu’il ne le dit pas.


Note :

[1] Orphée est un héros légendaire de la mythologie grecque, fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope. Il est le fondateur mythique d’un mouvement religieux appelé orphisme.

[2] Osiris est un dieu égyptien, père de Horus, un antéchrist.

[3] Mithra (parfois écrit Mitra) est le dieu de la fécondité issu du zoroastrisme persan. Voir « 42 Lc 021-008 002 Les AntéChrist »

[4] Tite-Live (Titus Livius en latin), né en 59 avant J.-C. et décédé en 17 ap. J.-C. dans sa ville natale de Padoue est un historien de la Rome antique.

[5] Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca) est né vers 4 av. J.-C. et mort le 12 avril 65 ap. J.-C. Il fut un philosophe de l’école stoïcienne, un dramaturge et un homme d’État romain du Ier siècle de l’ère chrétienne.

[6] Virgile, en latin Publius Vergilius Maro (Andes, 15 octobre 70 – 27 septembre 19 av. J.-C.), est un poète et écrivain romain.

[7] Plutarque, né à Chéronée en Béotie vers 46 ap. J.-C., mort au même endroit en 125, est un biographe et moraliste de la Grèce antique.

[8] Tacite (en latin Publius Cornelius Tacitus) est un historien et un philosophe romain né en 55 et mort vers 120 ap. J.-C.

[9] Un seul, Lysanlas, tétrarque d’Abilène, cité par saint Luc, nous est mal connu, bien que deux inscriptions récemment découvertes confirment son existence.

[10] Marc Aurèle est un empereur romain (161-180) et un philosophe stoïcien, né le 26 avril 121 à Rome, mort le 17 mars 180.

[11] Quintus Septimus Florens Tertullianus, dit Tertullien, né entre 150 et 160 à Carthage (actuelle Tunisie) et décédé vers 230-240 à Carthage, est un écrivain de langue latine issu d’une famille berbère païenne. Il se convertit au christianisme à la fin du IIe siècle et devient la figure emblématique de la communauté chrétienne de Carthage. Théologien, père de l’Église, auteur prolifique, son influence sera grande dans l’Occident chrétien. Il est pourtant un personnage très controversé car d’une part, il lutte activement contre les cultes païens et est considéré comme le plus grand théologien chrétien de son temps (on lui doit le terme de trinité) et, d’autre part, il rejoint le mouvement hérétique montaniste à la fin de sa vie. (Le montanisme est un mouvement chrétien qui refusait les règles de l’Eglise au 2ème siècle,  fondé par le prophète Montanus en Phrygie, région de la Turquie actuelle. Il fut rapidement considéré comme une secte.

[12] L’Histoire de la Ville de Vienne, par M. Mermet Aîné (1828), contient « une histoire inédite de la Ville de Vienne sous les douze Césars, que j’ai (ou l’auteur) traduite et annotée… » (p. 9). Cette histoire adressée à C. Pline Coecilio Secundo par son auteur « Trebonius Rufinus, sénateur, et ancien ministre de ladite ville », daterait de 109 ou 110. On y lit au livre 6, chapitre 7 (p. 281) : « Cependant on affirme que Tibère proposa au Sénat d’admettre le Christ au rang des dieux; mais, l’affaire ayant été examinée avec soin, on resta Convaincu qu’il serait dangereux d’admettre un culte dont la base était une égalité absolue parmi les hommes. D’ailleurs il paraissait inconvenant de déifier un individu puni du supplice des esclaves, du consentement d’un procurateur romain. » Suivent quelques lignes sur la persécution de Néron. Dans un passage, d’ailleurs assez ambigu, Eusèbe (vers 325) indique nettement que Tibère s’intéressa aux croyances chrétiennes.

[13] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie.

[14] Le Pont est un royaume antique situé sur la côte méridionale de la Mer Noire. Aujourd’hui, cette région se trouve en Turquie.

[15] Pline le Jeune (en latin Caius Plinius Caecilius Secundus) est un écrivain et homme politique romain né en 61 à Côme dans le nord de la péninsule italienne et mort vers 114, sûrement dans la région de Bithynie.

[16] Trajan est un empereur romain né probablement le 18  septembre 53 à Italica en Bétique (Espagne actuelle) et mort le 7  août 117 à Seliki (Cilicie). C’est durant son règne que l’Empire Romain a eu la plus grande surface territoriale.

[17] On s’est demandé parfois pourquoi Pline, qui avait été préteur à Rome, c’est-à-dire chef de la justice, éprouvait-il le besoin de poser tant de questions à propos des Chrétiens ? Il avait dû en voir maints à Rome. Il semble que sa lettre signifie surtout que, les ayant mieux étudiés en Asie Mineure, il ne partageait plus les idées odieuses qui avaient cours dans la ville de Rome à l’endroit de la secte chrétienne…

[18] Pline l’Ancien (en latin Caius Plinius Secundus) est un important auteur et naturaliste romain, auteur notamment d’une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle. Il est né en 23 après J.-C. à Novum Comum (l’actuelle Côme) et mort en 79 à Stabies (Stabia en latin), près de Pompéi, lors de l’éruption du Vésuve. Il adopte son neveu qui prend le nom de Gaius Plinius Caecilius Secundus (Pline le Jeune) en 79 après J.-C.

[19] Celse, philosophe épicurien grec du 2nd siècle, est l’auteur d’un ouvrage analytique et articulé, Discours véritable (parfois appelé le Discours contre les chrétiens) rédigé vers 178. Il s’agissait d’un ouvrage où il attaquait le Christianisme naissant par les armes du raisonnement et du ridicule.

[20] Origène est un Père de l’Église, né à Alexandrie vers 185 et mort à Tyr vers 253.

[21] Le texte original du Discours véritable de Celse (l’un des plus anciens ouvrages de critique contre le christianisme) a été perdu et nous est parvenu par les extraits étendus cités par son plus grand contradicteur, Origène, dans son ouvrage La Réfutation.

Les dés de la mort

Au 17e siècle, sous le règne de Frédéric-Guillaume, grand Electeur de Brandebourg, une jeune fille fut assassinée. Deux soldats furent aussitôt arrêtés, la jeune fille ayant été vue en leur compagnie.

Alfred, qui paraissait innocent, ne nia pas avoir fréquenté la jeune fille. Mais Ralph, ayant l’apparence du coupable, niait tout. Les juges ne savaient comment découvrir le coupable.

Le grand Electeur ordonna le jugement de Dieu, comme il était coutume dans pareil cas. Le jour du jugement, Frédéric et sa cour, les juges et le peuple se réunirent dans la grande salle du château. On apporta les « dés de la mort », les accusés devaient les lancer : celui qui avait le moins de points était reconnu coupable.

Ralph prit les dés d’un sourire moqueur, les lança sur la table : « Douze », le nombre le plus élevé. Grande fut la consternation : tous pensaient qu’Alfred était innocent.

Celui-ci se mit à genoux regardant le ciel avec confiance et pria dans un silence solennel. Puis, se levant il s’écria :

– Aide-moi Seigneur, Tout-Puissant, Dieu juste, car tu sais que je suis innocent !

Et rempli d’une joyeuse espérance, il lança avec énergie les dés. Miracle, l’un d’eux se cassa. On compta : deux fois six plus un : treize !

La stupéfaction fut grande ! Davantage encore quand on vit Ralph s’écrouler, puis se relever en avouant son crime :

– J’ai assassiné la jeune fille par jalousie, car elle aimait davantage Alfred que moi.

Le grand Electeur fut très ému : Dieu avait gardé son enfant selon ses promesses

En souvenir du miracle, les « dés de la mort » sont conservés au château royal de Berlin.

Il m’invoquera, et je lui répondrai ; je serai avec lui dans la détresse, je le délivrerai et je le glorifierai (Psaumes 91 : 15).

Dans ma détresse, c’est à l’Éternel que je crie, et il m’exauce (Psaume 120 : 1).


Commentaire :

D’un point de vue scientifique, je dirais que le hasard est le terme que l’être humain utilise pour décrire la survenue d’un événement pour lequel il y a beaucoup trop de paramètres que l’on ne peut saisir pour pouvoir comprendre tout le processus qui l’a amené à se produire en ce lieu précis à ce moment précis… (Par exemple, pour le lancer d’un dé, si nous connaissions la vitesse de départ, l’angle de départ, les matières du dé et du support le lequel va tomber le dé, dans toutes leurs caractéristiques ainsi que les défaut interne de fabrication et les déformations dues à l’usure ainsi que les contraintes internes résultants des N lancers antérieurs alors nous pourrions anticiper la face sur laquelle le dé va s’arrêter…)

D’un point de vue spirituel, je dirais que le Hasard est le pseudonyme de Dieu lorsqu’Il veut rester discret et amener chacun à réfléchir plutôt qu’à éblouir. Car Lui, Il maîtrise totalement tous les éléments physiques mentionnés ci-dessus puisque dans sa Souveraineté, Il a préparé les deux éléments depuis toujours, même dans les éléments constitutifs du dé et du support…

(Pour la Souveraineté de Dieu, voir « La souveraineté de Dieu » [il est  proposé de visionner la vidéo sur le libre arbitre après celle-ci…] v=wXka0Yat1RMhttps://wp.me/p8REsR-th)

Israël ne doit pas être confondu avec l’Eglise

Une confusion règne concernant la place d’Israël dans les temps de la fin lorsqu’on ne dis­tingue pas Israël et l’Eglise. Des textes de l’Ancien Testament concernant Israël sont ignorés ou « spiritualisés » par beaucoup de chrétiens de nos jours pour échafauder de fausses théories. La Bible enseigne pourtant que ce sont deux entités tout à fait distinctes. Voici quelques distinctions importantes qui s’imposent pour éviter tout égarement à ce sujet :

  • Dans le passé, Dieu s’est surtout occupé d’Israël ; à présent il travaille essentiellement avec l’Eglise mais à nouveau son regard se portera à nouveau sur Israël. Dans Romains 11, Israël a été pour un temps retranché en tant que nation afin que les païens puissent être greffés (Ac 15 : 16 à 18 ; Rm 15 : 8 à 12).
  • Israël est une nation ; l’Eglise est un groupe d’individus appelés hors des nations (Ac 15 : 14).
  • Avant la mort de Jésus, Dieu ne se manifestait qu’en Israël pour étendre la bénédiction au monde entier. Actuellement, l’œuvre de Dieu est de bâtir son Eglise. Ainsi, au fur et à mesure que le glorieux message de l’Evangile est prêché et accepté dans le monde, le corps invisible de Christ continue de croître. Mais l’Eglise ne remplace pas Israël et n’hérite pas des promesses divines faites à ce peuple. Présentement, Dieu a temporaire­ment « mis de côté » Israël (Rm 11 : 17 à 25). La Bible enseigne toutefois que le temps viendra où Dieu achèvera son programme pour l’Eglise sur la terre, puis celui d’Israël.
  • Jésus-Christ reviendra sur terre en Israël pour établir son royaume ; et pour ce qui est de l’Eglise, Il l’enlèvera au ciel afin qu’elle soit avec Lui.
  • En Israël, les sacrificateurs étaient choisis dans la tribu de Lévi et dans la famille d’Aaron. Seul le souverain sacrificateur pouvait entrer dans la présence de Dieu dans le lieu très saint et cela une seule fois par an (Hb 7 : 5 et 11 ; 9 : 7). Dans l’Eglise, tous les chrétiens nés de nouveau sont sacrificateurs et peuvent venir dans la présence de Dieu par la foi, à tout moment (1 Pi 2 : 1 à 9 ; Hb 10 : 19 à 22).
  • Dans l’Eglise, les croyants Juifs et païens constituent « l’hom­me nouveau » en Christ. Ils sont cohéritiers, forment un même corps et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Evangile. En Christ, le mur de séparation entre Juifs et païens a été renversé et les deux ne font plus qu’un (Ep 2 : 13 à 17 ; 3 : 16). Pour Israël, cela est différent : à ses yeux, les païens sont sans Christ, privés de droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la pro­messe, sans espérance et sans Dieu dans le monde (Ep 2 : 12).
  • Les grandes alliances de l’Ancien Testament ont été faites avec Abraham et sa descendance, le peuple d’Israël (Gn 12 : 1 à 3 ; 2 Sm 7 : 11 à 16 ; Jr 31 : 31  à 34) ; par contre, l’Eglise, elle, bénéficie de leurs avantages spiri­tuels, mais non matériels (Rm 4 : 11 ; 1 Co 11 : 25 ; 2 Co 3 : 6 ; Hb 6 : 16). Il est cependant important de préciser que l’accomplissement littéral et tem­porel des alliances avec Israël est encore à venir, ce sera pendant le royau­me messianique de 1 000 ans.

Ces distinctions entre l’Eglise et Israël démontrent que Dieu a un plan différent pour chacune de ces deux entités. Le rejet du Messie par Israël a provoqué le commencement d’une ère nou­velle, celle du peuple de Dieu appelé l’Eglise. Il en sera de même à la fin du dessein de Dieu pour I’Eglise, c’est-à-dire lors de son enlèvement dans les airs pour aller à la rencontre de Jésus ; cet événement marquera un autre commencement, celui de nouvelles relations entre Dieu et Israël.

Le rôle d’Israël dans le futur

Tout au long de l’histoire de l’humanité Dieu a permis qu’Israël soit une nation influente même hors de ses frontières et ce phénomène s’accen­tuera à l’avenir. En examinant les événements de la fin des temps, on s’aper­çoit que cette nation occupera les devants de la scène.

Tout d’abord, Israël ne doit pas être confondu avec l’Eglise. En effet, une grande confusion règne dans le rôle que jouera Israël lorsqu’on ne dis­tingue pas Israël et l’Eglise. De nombreux textes de l’Ancien Testament concernant Israël sont ignorés ou « spiritualisés » par beaucoup de chrétiens de nos jours pour échafauder de fausses théories. La Bible enseigne pourtant que ce sont deux entités distinctes. Dieu a un plan différent pour chacune d’elles. Le rejet du Messie par Israël a provoqué le commencement d’une ère nou­velle, celle du peuple de Dieu appelé l’Eglise. Il en sera de même à la fin du dessein de Dieu pour I’Eglise, c’est-à-dire lors de son enlèvement dans les airs pour aller à la rencontre de Jésus ; cet événement marquera un autre commencement, celui de nouvelles relations entre Dieu et Israël.

1. Israël jouera un rôle primordial pendant la Grande Tribulation à venir

Si la Bible enseigne que Jésus reviendra à l’improviste pour enlever son Eglise, c’est-à-dire les vrais chrétiens nés de nouveau (Mt 25 : 1 à 13 ; 1 Th 5 : 2 à 6), elle est sans équivoque en ce qui concerne le début de la « Grande Tribulation » des sept ans à venir. Elle aura lieu après l’en­lèvement de l’Eglise et ne débutera qu’au moment où Israël signera un traité de paix avec le faux Messie (l’Anti-christ).

Ce faux messie (l’Antichrist) contractera une alliance de sept ans avec plusieurs. D’après le contexte, il semble que « plusieurs » fait réfé­rence soit à plusieurs en Israël ou à Israël et ses voisins. Ce traité de paix illusoire entre Israël et le faux messie, établi par la médiation de ce dernier, ne sera qu’une ruse. Cet homme apportera la paix au Proche-Orient pendant la première moitié de la Grande Tribulation (trois ans et demi[1]). Puis, ce faux messie rompra son alliance et suscitera un climat de terreur sur la terre jusqu’à la bataille d’Harmaguédon (Ap 16 : 16).

Ainsi, la Grande Tribulation commencera lorsque Israël et ce faux messie auront signé ensemble leur traité de paix, d’où le rôle vital que jouera Israël à ce moment-là, celui de catalyseur de la Grande Tribulation.

2.  Israël sera le point de mire pendant toute la Grande Tribulation

Le prophète Jérémie explicite le fait qu’Israël sera le point de mire de la Grande Tribulation en qualifiant cette période de « temps d’angoisse pour Jacob » (Jr 30 : 7). Le nom « Jacob » fait référence dans le contexte, non pas au patriarche lui-même, mais à toute sa descendance. Ainsi, Israël sera la préoccupation première de Dieu puisque l’Eglise aura déjà été enlevée.

La Grande Tribulation sera entre autres un temps de purification pour Israël. Dieu va permettre la souffrance de son peuple choisi pour qu’il se tourne vers Jésus et l’accepte comme son Messie. Le prophète Ezéchiel parle de la Grande Tribulation comme d’un temps où Israël passera sous la houlette[2] de Dieu (Ez 20 : 37), et où il sera puri­fié des rebelles qui se trouvent en son sein (Ez 20 : 38).

Le prophète Jérémie exprime le but divin recherché par la Tribula­tion[3], quand il dit à Israël : « Je te châtierai avec équité » (Jr 30:11). Et le prophète Zacharie précise : « Je le purifierai comme on purifie l’argent, je l’éprouverai comme on éprouve l’or » (Zc 13 : 9). Dès lors, Israël invoque­ra le nom de l’Eternel, il passera sous la houlette de son Dieu, et ce dernier l’exaucera. Dieu dira : « C’est mon peuple » et ils répondront « L’Eternel est notre Dieu ». Le Seigneur uti­lisera la souffrance du peuple Juif pour l’amener à le connaître au travers de Jésus, leur Messie (Os 5 : 15).

3. La repentance d’Israël va déclencher la seconde venue du Messie

Nous ne connaissons ni le jour ni l’heure du retour de Jésus pour enle­ver son Eglise mais nous savons, néanmoins, qu’Il reviendra sur la terre pour délivrer Israël à la fin des sept années de la Grande Tribulation. Il est important de se souvenir que le retour de Jésus-Christ se fera en deux étapes :

  1. Il viendra d’abord enlever son Eglise (1 Th 4 : 16 et 17)
  2. puis, sept années plus tard, pour délivrer Israël (Zc 12 : 10 ; 14 : 4 à 7).

Quel est donc l’événement qui va déclencher le retour de Jésus, le Messie sur terre ? C’est la Grande Tribulation ! Mais quel sera le facteur qui provoquera la fin de cette tribulation et le retour du Messie sur la terre ? Les Ecritures révèlent que c’est la repentance d’Israël quand il invo­quera le Messie pour qu’il revienne.

4.  Israël sera à la tête des nations pendant le millénium

Le royaume messianique (le millénium) que Jésus établira sur cette terre sera merveilleux : la terre expérimentera la paix universelle. Cette période sera particulièrement glo­rieuse pour Israël et le monde entier. Tous les Juifs se seront convertis à Jésus, le Messie, qu’ils auront accepté comme leur Sauveur et Seigneur. Ceux qui, parmi eux, seront encore dispersés dans le monde viendront en Israël pour habiter définitivement dans le pays.

Jésus, le Messie, instaurera son règne sur le trône de David à Jérusalem ; il gouvernera Israël et toutes les nations du monde (Jr 3 : 17 et 18). Israël sera à la tête des nations comme la Parole de Dieu l’avait pré­dit : « L’Eternel fera de toi la tête et non la queue » (Dt 28 : 13).

« Par l’accomplissement de son nouveau mandat missionnaire, Israël deviendra le « Paul » du Millénium. Ayant été au préalable persécu­teur, plein de haine pour les croyants (Ac 9 : 1 et 2 ; 1 Th 2 : 15 et 16), il sera transformé par l’apparition du Seigneur (Ac 9 : 4 à 8) et deviendra l’apôtre principal et le messager du Christ aux païens ».

« Israël, sur le mont des Oliviers, connaîtra son « heure de Damas » (Zc 14 : 4 ; Ap 1 : 7). Dès lors, il sera le témoin de Dieu auprès de l’humanité (Es 55 : 4), une bénédiction et une rosée parmi les peuples (Es 19 : 24 ; Mi 5 : 6) ».


Notes :

[1] Cette période correspond aux quarante deux mois de 30 jours (Ap 11 : 2 et 13 : 5), soit 1260 jours (Ap 11 : 3 et 12 : 6).

[2] Dans Ez 20 : 37, le mot hébreu shebet est traduit par verge, ce qui sous entend une punition vigoureuse, alors qu’il a été traduit par houlette dans le Psaume 23 (Ps 23 : 4). Ce terme signifie l’autorité du Berger qui conduit son troupeau en le guidant. Etre sous la houlette du Bon Berger, c’est appartenir à Jésus-Christ, le Bon Berger (Jn 10 : 11 et 14).

[3] Le terme traduit par tribulation en grec est thlipsis qui signifie « pression » ou « oppression ». La tribulation, c’est lorsque Dieu laisse « monter la pression » pour que nous Le reconnaissions comme le Maître qui nous délivre : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos » (Mt 11 : 28), « déchargez–vous sur Lui de tous vos soucis, car lui–même prend soin de vous. » (1 Pi 5 : 7). Lire Ps 13 : 1 à 6.