Le silence de Flavius Josephe au sujet de Jésus

A considérer les compatriotes de Jésus parmi les­quels se déroula sa vie humaine et à recueillir leurs témoignages, on n’est pas plus avancé et l’on se heurte même à une nouvelle énigme. Les Juifs du temps du Christ ont eu plusieurs écrivains. A Alexan­drie vivait le philosophe Philon[1], néo-platonicien, dont nous possédons une cinquantaine de traités, né quelque vingt ans avant Jésus, mort environ vingt ans après, il est son exact contemporain. Nulle part, pourtant, il ne prononce son nom. Sans doute cet intellectuel raffiné, représentant typique de la Diaspora juive de haute culture, dont l’horizon était tout hellénique et romain, n’avait-il aucune curiosité pour les faits et gestes d’un de ces agitateurs populaires comme les derniers temps d’Israël en avaient compté un bon nombre.

Un Galiléen, compatriote de Jésus, né à peu près au moment où celui-ci mourait, Juste de Tibériade[2], avait écrit une Chronique, qui allait de Moïse aux jours d’Hérode Agrippa 2, c’est-à-dire vers 100 de notre ère. Son oeuvre est perdue, mais on sait qu’il n’y parlait pas de Jésus, de ce Jésus dont la prédication, cependant, venait de remuer son peuple. L’explication de ce silence, l’historien byzan­tin du 9ème siècle, Photius[3], qui avait lu cette Chro­nique, l’a sans doute bien formulée « Juif de race, infecté de préjugés juifs, Juste ne fait nulle mention de la venue du Christ, des événements de sa vie, ni de ses miracles. » Il est vrai qu’il y a des silences intentionnels, et révélateurs.

Celui de Flavius Josèphe pourrait bien avoir le même sens. C’est un historien considérable que Josèphe. Ses Antiquités Hébraïques sont, sous quel­ques réserves, infiniment précieuses pour compléter les indications de l’Ancien Testament sur la destinée d’Israël. Sa Guerre juive, publiée vers 77, c’est-à-dire très peu de temps après la catastrophe où s’écroula pour jamais le peuple élu, est un document inesti­mable. L’homme est peu sympathique. Membre de cette aristocratie sacerdotale dont l’opportunisme s’accommodait fort bien du joug romain, c’est un vaniteux, un satisfait et son échine a trop de sou­plesse. Il nous a raconté sur lui-même force détails très édifiants qu’à treize ans, il était déjà si fort en théologie que les Rabbis de Jérusalem l’appe­laient en consultation; qu’à seize ans, exalté par la ferveur, il avait fui au désert, macérant son corps dans l’ascèse et se mettant à l’école de l’austère ermite Bannous[4]. En fait, bien vite, il alla à Rome, y noua d’utiles amitiés. Quand la suprême guerre des Juifs commença en 66, il y assura un commandement, mais de telle façon que certains l’accusent d’avoir contribué à la défaite… Il y a en particulier une histoire de place forte assiégée, de combattants décidant de s’entre-tuer pour ne pas tomber aux mains des légionnaires, de sort désignant Josèphe comme le dernier survi­vant et, pour finir, de reddition, qui a une odeur bien suspecte. Toujours est-il que ce général juif termina la guerre comme ami personnel de son vainqueur, à qui il avait prédit qu’il serait un jour empereur. Il ajouta le nom de son maître, Flavius, au sien propre, tout comme un esclave affranchi et, flagor­neur jusqu’à l’abject, n’hésita pas à écrire que le vrai Messie attendu par Israël était, incontestable­ment, Vespasien[5].

Il  ne faut pas perdre de vue les traits de ce carac­tère si l’on veut s’expliquer ce « silence de Josèphe » dont il a été tiré tant de commentaires. Ses Anti­quités parurent en 93. Qu’il ait connu le christianisme semble évident. Il a une vingtaine d’années vers 57; l’Église a déjà pris une place importante à Jéru­salem; quand Paul arrive dans la ville sainte, à cette date-là, sa présence détermine une émeute (Ac 12 et 26) et il est arrêté. Le futur historien n’a-t-il pas eu vent de cet épisode ? Quand Josèphe est à Rome, en 64, la persécution de Néron va commencer. Introduit dans les milieux influents par son ami l’acteur juif Alityrus[6], n’a-t-il rien entendu des discussions sur le Christ qui pas­sionnaient toute la communauté juive et même les sympathisants qu’Israël avait en haut lieu ?

Deux personnages contemporains de Jésus sont cités par Josèphe Jean-Baptiste dont il raconte la prédication et le supplice dans des termes parfaite­ment exacts ; et Jacques, dont il narre la lapidation et qu’il désigne ainsi « Le frère de Jésus, surnommé le Christ. » Mais, à s’en tenir aux textes indiscutés, il n’y a dans son oeuvre aucune autre allusion au Christ.

Le problème se complique du fait qu’au livre 15, chapitre 3 des Antiquités, on peut lire un passage singulier où Josèphe parle du Christ. « A cette époque parut Jésus, homme sage, s’il faut l’appeler homme. Car il accom­plit des choses merveilleuses, fut le maître de ceux qui reçoivent avec joie la vérité, et il entraîna beaucoup de Juifs et aussi beaucoup de Grecs. Celui-là était le Christ. Sur la dénonciation des premiers de notre nation, Pilate le condamna à la croix ; mais ses fidèles ne renoncèrent pas à leur amour pour lui ; car le troisième jour, il leur apparut, ressuscité, comme l’avaient annoncé les divins prophètes, ainsi que mille autres merveilles à son sujet. Encore aujourd’hui subsiste la secte qui, d’après lui, a reçu le nom de Chrétiens. » Il suffit de lire ce passage pour se convain­cre que si Josèphe l’a réellement écrit, il signe par là son adhésion au christianisme. Aussi, depuis des siècles, ces cinq lignes provoquent-elles de sévères discussions. Les uns font remarquer qu’elles rompent le fil du discours ; les autres ripos­tent que le style est exactement celui de Josèphe. On invoque Eusèbe[7], qui, au début du 4ème siècle, connaissait ce texte et l’acceptait ; mais l’adversaire répond que les premiers Pères de l’Église, Origène, par exemple, l’ignoraient et disaient même que Josèphe n’avait pas cru que Jésus fût le Messie.

Si l’on rejette ces dix lignes, le silence de Flavius Josèphe est impressionnant. Il est incontestablement voulu. Sans aller jusqu’à dire avec Pascal : « Joséphe cache la honte de sa nation … »[8], ni soutenir avec paradoxe que ce mutisme démontre l’existence de Jésus, car on ne hait que ce qui est, on peut, par ce que nous connaissons du personnage, deviner pourquoi il s’est tu. Il sait trop ce qu’il doit à sa carrière et à sa réputation !


Notes :

[1] Philon d’Alexandrie (vers -12 – vers +54) est un philosophe juif hellénisé né à Alexandrie. Les rares détails biographiques le concernant se trouvent dans ses propres œuvres, en particulier Legatio ad Caium (Ambassade chez Caligula) et chez Flavius Josèphe.

[2] Historien juif que nous ne connaissons que par un écrit rédigé expressément contre lui : l’Autobiographie (Vita) de son rival Flavius Josèphe. Juste, fils de Pistus, fut l’un des chefs du soulèvement galiléen contre les Romains durant la guerre juive de 66-70.

[3] Photios ou Photius, patriarche de Constantinople (858-867 puis 877-886), fut un érudit et un homme d’État byzantin, né vers 810, mort après 893. Les Latins l’ont longtemps décrit comme le principal responsable du schisme du IXe siècle.

[4] « Je connais sa réputation, c’est un ascète, un homme saint qui se contente pour vêtements de ce que lui offrent les arbres, se nourrit des produits de la terre, et par souci de pureté pratique des ablutions jour et nuit. » (Citation de « Un juif dans l’Empire romains » de Flavius Josephe)

[5] Vespasien (17 novembre 69 – 23 juin 79) est un empereur romain.

[6] L’acteur juif Alityrus fut le favori de Néron, et utilisé par Poppaea Sabina, la maîtresse puis la femme de Néron, pour demander l’extermination « de la secte des chrétiens ». C’est d’ailleurs certainement elle qui fut à l’origine de l’atroce persécution de l’an 64 qui aurait coûté la vie à Pierre et à Paul.

[7] Eusèbe Pamphile de Césarée (vers 265–339) est un évêque, un théologien et un historien de l’Église du début du IVe siècle.

[8] Pensées, 629

Pourquoi le silence des contemporains de Jésus ?

Si, à tout instant, la vie du Christ pose à qui l’étudie l’énigme de la nature divine transfigurant le carac­tère humain, il n’en est pas moins permis de la consi­dérer comme on ferait de tout personnage historique, puisque le fait même de cette vie est le témoignage premier de la Révélation. Mais comment connaissons-nous l’homme que fut Jésus ? On a trop souvent majoré les difficultés qu’opposent à notre documentation les diverses sources, et trop de chrétiens, leurrés par les assertions d’une critique prétendue « libre », ne mesu­rent pas assez la solidité des bases sur lesquelles s’édifie leur foi.

Le cadre où a vécu Jésus est éminemment histo­rique ; les textes ne le situent pas dans un temps légendaire, aux horizons d’un passé nébuleux, comme font les traditions touchant Orphée[1], Osiris[2] ou Mithra[3]. L’Empire romain du 1er siècle nous est connu avec une précision remarquable. Durant la vie terrestre de Jésus, de grands écrivains dont nous possédons l’œuvre ont produit des ouvrages : Tite-Live[4], Sénè­que[5]. Quant à Virgile[6], s’il n’était pas mort à cinquante et un ans, aurait pu le voir enfant. D’autres, Plu­tarque[7], Tacite[8], sont de la génération qui suit immé­diatement la sienne.

Mieux : un très grand nombre de personnages que mettent en scène les récits concernant Jésus sont éclairés par d’autres documents d’histoire. Ceux, par exemple, que cite Luc[9] dans son évangile au début du chapitre 3 : Tibère, Ponce Pilate, Hérode, Philippe, les grands prêtres Anne et Caïphe, et Jean Baptiste, dont Flavius Josèphe a rapporté l’apostolat et la mort. Et ce n’est pas tout ; les mœurs, les habitudes, tout cet ensemble de compor­tements qui date si bien une existence humaine sont, pour ce qui le regarde, exactement semblables a celles que nous pouvons observer en étudiant ses contemporains.

Voilà donc un homme dont l’action se situe dans un milieu politique et social parfaitement étudié. Serait-il possible que tous les récits le concernant, s’ils étaient mythiques, fussent exacts quant au cadre ? Il faudrait supposer que les évangélistes et les apôtres étaient tous des spécialistes du roman historique, et que, partant de documents d’ailleurs différents, ils ont pu reconstituer une figure qui, à travers toute leur oeuvre, conserve une parfaite unité.

Pourtant, ici apparaît un écueil. Les grands contem­porains de Jésus ont-ils parlé de lui ? Non. La chose n’a rien de surprenant, si l’on replace dans ses justes perspectives un événement qui nous paraît immense par les conséquences qu’il eut. Nous avons peine à admettre que la vie, l’enseignement et la mort du Christ n’aient pas eu un retentissement tel que les bases du monde en dussent être, à l’heure même, ébranlées. En fait, cette histoire n’eut pas plus d’importance pour le citoyen de Rome vivant sous Tibère, qu’en aurait pour nous l’apparition de quelque obscur prophète à Madagascar ou à la Réunion.

Les pièces officielles de l’administration romaine gardent-elles trace de son existence ? On conservait à Rome deux sortes d’archives les « Acta senatus », comptes rendus des séances sénatoriales, et les « Commentarii principis » où étaient rassemblées toutes les correspondances envoyées au « Prince » età l’empe­reur. Nul résumé d’une délibération concernant le christianisme au Sénat. Y eut-il un rapport adressé à Tibère par Ponce Pilate sur l’affaire Jésus ? C’est pro­bable, mais nous ne l’avons pas. Justin, le martyr, écrivant vers 150 une « Apologie du Chris­tianisme » qu’il adresse à l’empereur Antonin le Pieux et à son fils Marc-Aurèle[10], fait allusion à ces « Actes de Pilate », sans que, d’après son texte, on puisse comprendre s’il les a connus, ou s’il les a supposés ; la seconde hypothèse semble plus vraisemblable, Tacite nous disant que les archives impériales étaient secrètes et que nul n’était admis à les consulter. Cinquante ans plus tard, Tertullien[11], le polémiste africain, considère que la phrase de Justin vaut affirmation et déclare que le jugement et la mort de Jésus avaient été rapportés par Pilate à Tibère. Au 4ème siècle, de pieux faussaires, comme il y en eut bon nombre, inventeront ce document, mais, se trompant, mettront le nom de l’empereur Claude à la place de celui de Tibère[12].

Le silence des pièces officielles est-il total ? A l’automne de l’année 111, arrivait dans les provinces de Bithynie[13] et de Pont[14], situées le long de la Mer Noire, avec le titre de légat impérial, un homme de lettres : Pline le Jeune[15]. Une grande partie de son oeuvre littéraire tenant, précisément, dans sa correspondance il garda soigneusement copie des rapports qu’il adressa à son empereur, Trajan[16] ; ainsi le secret des archives impériales fut-il, sur ce point, ouvert à la postérité. C’est un homme sérieux, intelligent, que Pline ; un écrivain ferme, pittoresque, parfois un peu précieux, et un administrateur minu­tieux. Au cours de l’année 112, il envoie à Trajan une lettre détaillée à propos des chrétiens. Il a reçu des dénonciations, il a fait arrêter des membres de la secte. Poussée jusqu’à la torture, en particulier dans le cas de deux « diaconesses », l’enquête n’a rien révélé de coupable : ces gens se réunissent, chantent des hymnes au Christ, s’engagent par ser­ment à n’être ni voleurs, ni menteurs, ni adultères. Aucun mal à cela. Mais les prêtres des dieux se plaignent les temples sont désertés ; les marchands de viande pour les sacrifices ne font plus d’affaires. Quelle conduite le magistrat romain doit-il tenir ? De cette lettre (et de la réponse de Trajan), ce qui apparaît, c’est qu’en ce temps, le Christianisme existait déjà solidement sur le sol d’Asie Mineure, que les Chrétiens d’alors savaient tous qu’ils descendaient du Christ et qu’ils le tenaient pour Dieu[17].

Un peu plus tard, un rescrit de l’empereur Hadrien adressé en l’an 125 au proconsul d’Asie, Minucius Fundanus, confirme le témoignage de Pline. Le prédé­cesseur de Minucius a signalé des abus à l’occasion de divers procès antichrétiens accusations qui provoquent des troubles, dénonciations bassement inté­ressées. Hadrien, empereur sage, décide que les accusateurs devront se présenter eux-mêmes et, s’ils ont accusé calomnieusement, ils seront punis.

Mais 112, 125, ces deux dates sont assez tardives, postérieures de quatre-vingts et quatre-vingt-dix ans à la mort de Jésus. Aucun texte ne donne-t-il des précisions se rapportant à une époque plus proche de l’événement ? Le plus important est de Tacite, c’est-à-dire de l’historien latin sans doute le plus solide, chez qui la sensibilité et l’imagination, pourtant vives, ne font pas entrave à une volonté critique rare en son temps, à une grande honnêteté dans la recherche du document. Tacite, qui écrit ses Annales vers 116, nous parle des Chrétiens à propos de l’incendie de Rome, en 64 « Une rumeur flétrissante attribuait à Néron l’ordre de mettre le feu. Pour y couper court, il supposa des coupables et livra aux tortures les plus raffinées ces hommes détestés pour leurs forfaits que le peuple appelait Chrétiens. Ce nom leur vient du Christ qui, sous le règne de Tibère, fut condamne au supplice par le procurateur Ponce Pilate. Cette secte pernicieuse, réprimée d’abord, se répandait à nouveau non seulement dans la Judée où elle avait pris sa source, mais dans la Ville elle-même… »

Il raconte ensuite les horribles tortures infligées aux Chrétiens et, fort humainement, s’en indigne, mais tout le passage montre qu’il ne connaissait les Chrétiens que par ouï-dire et professait sur eux l’opinion commune. Cette hostilité même rend plus précieuse l’exactitude des deux lignes où il parle du Christ. D’où tenait-il sa documentation touchant Jésus ? Parmi ses sources, Tacite utilise souvent les Histoires de Pline l’Ancien[18], le naturaliste, le philo­sophe, celui-là même qui mourut en 79 pour avoir voulu observer de trop près l’éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéi ; Pline l’Ancien, en effet, avait fait partie de l’état-major de Titus lors de la Guerre juive, en 70 ; par son canal et celui de Tacite, ce serait donc une tradition directe, locale, qui serait venue jusqu’à nous.

Un autre historien, contemporain de Tacite, Sué­tone, lui aussi fort habile à utiliser les sources, nomme à deux reprises les Chrétiens dans ses « Vies des Douze Césars » ; dans un passage il confirme les persé­cutions de Néron ; dans un autre il dit que Claude « expulsa de Rome les Juifs, devenus, sous l’impulsion de Chrestus, une cause permanente de désordres ». Le fait de cette persécution est confirmé par Paul dans les Actes des Apôtres. En 52, il rencontra à Corinthe un ménage juif qui avait été ainsi chassé de Rome. Il est assurément très dommage que Suétone ne nous ait rien dit de Jésus à propos de Tibère, mais sa phrase suffit à prouver qu’aux environs de 50, c’est-à-dire moins de vingt ans après la mort du Christ, il y avait à Rome des Chrétiens qui n’hésitaient pas à témoigner de leur foi parmi la communauté juive locale.

A s’en tenir donc aux seuls documents romains, il n’est pas rigoureusement démontrable que le Christ a bien existé, qu’il a été condamné et crucifié sous Ponce Pilate, mais cela paraît hautement probable, et, en tout cas, admis par beaucoup de gens peu de temps après sa mort. Au reste, un dernier témoi­gnage peut être relevé, celui des adversaires. Le terme de chrétien a été, à l’origine, un sobriquet, donné par les païens d’Antioche aux zélateurs du Christ d’où serait-il venu si l’on avait admis que le Christ n’avait pas existé ? Un des polémistes anti­chrétiens du 2nd siècle, Celse[19], dont les attaques étaient si violentes que de grands chrétiens, comme Origène[20], chercheront à les réfuter[21], ne met jamais en doute l’histoire de Jésus telle que nous la connaissons. Il lui eût été facile de dire « Votre Christ, il n’a jamais existé! » Le fait est qu’il ne le dit pas.


Note :

[1] Orphée est un héros légendaire de la mythologie grecque, fils du roi de Thrace Œagre et de la muse Calliope. Il est le fondateur mythique d’un mouvement religieux appelé orphisme.

[2] Osiris est un dieu égyptien, père de Horus, un antéchrist.

[3] Mithra (parfois écrit Mitra) est le dieu de la fécondité issu du zoroastrisme persan. Voir « 42 Lc 021-008 002 Les AntéChrist »

[4] Tite-Live (Titus Livius en latin), né en 59 avant J.-C. et décédé en 17 ap. J.-C. dans sa ville natale de Padoue est un historien de la Rome antique.

[5] Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca) est né vers 4 av. J.-C. et mort le 12 avril 65 ap. J.-C. Il fut un philosophe de l’école stoïcienne, un dramaturge et un homme d’État romain du Ier siècle de l’ère chrétienne.

[6] Virgile, en latin Publius Vergilius Maro (Andes, 15 octobre 70 – 27 septembre 19 av. J.-C.), est un poète et écrivain romain.

[7] Plutarque, né à Chéronée en Béotie vers 46 ap. J.-C., mort au même endroit en 125, est un biographe et moraliste de la Grèce antique.

[8] Tacite (en latin Publius Cornelius Tacitus) est un historien et un philosophe romain né en 55 et mort vers 120 ap. J.-C.

[9] Un seul, Lysanlas, tétrarque d’Abilène, cité par saint Luc, nous est mal connu, bien que deux inscriptions récemment découvertes confirment son existence.

[10] Marc Aurèle est un empereur romain (161-180) et un philosophe stoïcien, né le 26 avril 121 à Rome, mort le 17 mars 180.

[11] Quintus Septimus Florens Tertullianus, dit Tertullien, né entre 150 et 160 à Carthage (actuelle Tunisie) et décédé vers 230-240 à Carthage, est un écrivain de langue latine issu d’une famille berbère païenne. Il se convertit au christianisme à la fin du IIe siècle et devient la figure emblématique de la communauté chrétienne de Carthage. Théologien, père de l’Église, auteur prolifique, son influence sera grande dans l’Occident chrétien. Il est pourtant un personnage très controversé car d’une part, il lutte activement contre les cultes païens et est considéré comme le plus grand théologien chrétien de son temps (on lui doit le terme de trinité) et, d’autre part, il rejoint le mouvement hérétique montaniste à la fin de sa vie. (Le montanisme est un mouvement chrétien qui refusait les règles de l’Eglise au 2ème siècle,  fondé par le prophète Montanus en Phrygie, région de la Turquie actuelle. Il fut rapidement considéré comme une secte.

[12] L’Histoire de la Ville de Vienne, par M. Mermet Aîné (1828), contient « une histoire inédite de la Ville de Vienne sous les douze Césars, que j’ai (ou l’auteur) traduite et annotée… » (p. 9). Cette histoire adressée à C. Pline Coecilio Secundo par son auteur « Trebonius Rufinus, sénateur, et ancien ministre de ladite ville », daterait de 109 ou 110. On y lit au livre 6, chapitre 7 (p. 281) : « Cependant on affirme que Tibère proposa au Sénat d’admettre le Christ au rang des dieux; mais, l’affaire ayant été examinée avec soin, on resta Convaincu qu’il serait dangereux d’admettre un culte dont la base était une égalité absolue parmi les hommes. D’ailleurs il paraissait inconvenant de déifier un individu puni du supplice des esclaves, du consentement d’un procurateur romain. » Suivent quelques lignes sur la persécution de Néron. Dans un passage, d’ailleurs assez ambigu, Eusèbe (vers 325) indique nettement que Tibère s’intéressa aux croyances chrétiennes.

[13] La Bithynie est un ancien royaume au nord-ouest de l’Asie Mineure, actuellement situé en Turquie.

[14] Le Pont est un royaume antique situé sur la côte méridionale de la Mer Noire. Aujourd’hui, cette région se trouve en Turquie.

[15] Pline le Jeune (en latin Caius Plinius Caecilius Secundus) est un écrivain et homme politique romain né en 61 à Côme dans le nord de la péninsule italienne et mort vers 114, sûrement dans la région de Bithynie.

[16] Trajan est un empereur romain né probablement le 18  septembre 53 à Italica en Bétique (Espagne actuelle) et mort le 7  août 117 à Seliki (Cilicie). C’est durant son règne que l’Empire Romain a eu la plus grande surface territoriale.

[17] On s’est demandé parfois pourquoi Pline, qui avait été préteur à Rome, c’est-à-dire chef de la justice, éprouvait-il le besoin de poser tant de questions à propos des Chrétiens ? Il avait dû en voir maints à Rome. Il semble que sa lettre signifie surtout que, les ayant mieux étudiés en Asie Mineure, il ne partageait plus les idées odieuses qui avaient cours dans la ville de Rome à l’endroit de la secte chrétienne…

[18] Pline l’Ancien (en latin Caius Plinius Secundus) est un important auteur et naturaliste romain, auteur notamment d’une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle. Il est né en 23 après J.-C. à Novum Comum (l’actuelle Côme) et mort en 79 à Stabies (Stabia en latin), près de Pompéi, lors de l’éruption du Vésuve. Il adopte son neveu qui prend le nom de Gaius Plinius Caecilius Secundus (Pline le Jeune) en 79 après J.-C.

[19] Celse, philosophe épicurien grec du 2nd siècle, est l’auteur d’un ouvrage analytique et articulé, Discours véritable (parfois appelé le Discours contre les chrétiens) rédigé vers 178. Il s’agissait d’un ouvrage où il attaquait le Christianisme naissant par les armes du raisonnement et du ridicule.

[20] Origène est un Père de l’Église, né à Alexandrie vers 185 et mort à Tyr vers 253.

[21] Le texte original du Discours véritable de Celse (l’un des plus anciens ouvrages de critique contre le christianisme) a été perdu et nous est parvenu par les extraits étendus cités par son plus grand contradicteur, Origène, dans son ouvrage La Réfutation.

Les dés de la mort

Au 17e siècle, sous le règne de Frédéric-Guillaume, grand Electeur de Brandebourg, une jeune fille fut assassinée. Deux soldats furent aussitôt arrêtés, la jeune fille ayant été vue en leur compagnie.

Alfred, qui paraissait innocent, ne nia pas avoir fréquenté la jeune fille. Mais Ralph, ayant l’apparence du coupable, niait tout. Les juges ne savaient comment découvrir le coupable.

Le grand Electeur ordonna le jugement de Dieu, comme il était coutume dans pareil cas. Le jour du jugement, Frédéric et sa cour, les juges et le peuple se réunirent dans la grande salle du château. On apporta les « dés de la mort », les accusés devaient les lancer : celui qui avait le moins de points était reconnu coupable.

Ralph prit les dés d’un sourire moqueur, les lança sur la table : « Douze », le nombre le plus élevé. Grande fut la consternation : tous pensaient qu’Alfred était innocent.

Celui-ci se mit à genoux regardant le ciel avec confiance et pria dans un silence solennel. Puis, se levant il s’écria :

– Aide-moi Seigneur, Tout-Puissant, Dieu juste, car tu sais que je suis innocent !

Et rempli d’une joyeuse espérance, il lança avec énergie les dés. Miracle, l’un d’eux se cassa. On compta : deux fois six plus un : treize !

La stupéfaction fut grande ! Davantage encore quand on vit Ralph s’écrouler, puis se relever en avouant son crime :

– J’ai assassiné la jeune fille par jalousie, car elle aimait davantage Alfred que moi.

Le grand Electeur fut très ému : Dieu avait gardé son enfant selon ses promesses

En souvenir du miracle, les « dés de la mort » sont conservés au château royal de Berlin.

Il m’invoquera, et je lui répondrai ; je serai avec lui dans la détresse, je le délivrerai et je le glorifierai (Psaumes 91 : 15).

Dans ma détresse, c’est à l’Éternel que je crie, et il m’exauce (Psaume 120 : 1).


Commentaire :

D’un point de vue scientifique, je dirais que le hasard est le terme que l’être humain utilise pour décrire la survenue d’un événement pour lequel il y a beaucoup trop de paramètres que l’on ne peut saisir pour pouvoir comprendre tout le processus qui l’a amené à se produire en ce lieu précis à ce moment précis… (Par exemple, pour le lancer d’un dé, si nous connaissions la vitesse de départ, l’angle de départ, les matières du dé et du support le lequel va tomber le dé, dans toutes leurs caractéristiques ainsi que les défaut interne de fabrication et les déformations dues à l’usure ainsi que les contraintes internes résultants des N lancers antérieurs alors nous pourrions anticiper la face sur laquelle le dé va s’arrêter…)

D’un point de vue spirituel, je dirais que le Hasard est le pseudonyme de Dieu lorsqu’Il veut rester discret et amener chacun à réfléchir plutôt qu’à éblouir. Car Lui, Il maîtrise totalement tous les éléments physiques mentionnés ci-dessus puisque dans sa Souveraineté, Il a préparé les deux éléments depuis toujours, même dans les éléments constitutifs du dé et du support…

(Pour la Souveraineté de Dieu, voir « La souveraineté de Dieu » [il est  proposé de visionner la vidéo sur le libre arbitre après celle-ci…] v=wXka0Yat1RMhttps://wp.me/p8REsR-th)